Milieu défensif puis défenseur central, Emmanuel Kundé est un monument du football camerounais, ayant participé à la Coupe du monde 82 et celle de 90 où il a égalisé contre l’Angleterre en quart. Son passage en France sera plus modeste, à Laval, où il joue peu, puis à Reims en D2. Dommage qu’il n’ait pu briller d’avantage.
Sa carrière en club
Emmanuel Kunde, voit le jour le 15 juillet 1956 mais embrassera la carrière de footballeur. Il émergera au Canon Yaoundé au début des années 80. 1,85m et 80kg, sa grande taille et son gabarit imposant en font un tour de contrôle au milieu de terrain. Très puissant, il s’impose assez rapidement dans le 11 du Canon, qui domine le football camerounais à l’époque. Champion en 1982, il participe à la Première Coupe du monde que dispute son pays la même année. Les lions indomptables sont une bonne surprise du tournoi, avec un jeu très défensif. Dans un groupe difficile, avec l’Italie, la Pologne et le Pérou, ils terminent invaincus (3 nuls) mais c’est insuffisant pour franchir le premier tour. Avec ses potes du Canon, les Michel Kaham, Théophile Abega, Louis M’Fedé, il remporte la Coupe nationale en 1983 avant de triompher sur la scène continentale l’année suivante. Le Canon atteint la finale de la Coupe d’Afrique des vainqueurs de Coupe mais s’inclinent contre les égyptiens d’ Al Ahly aux pénaltys (4-2.)
Dominateur du foot africain, le Cameroun remporte la CAN en Côte d’Ivoire contre le Nigeria puis enchaine avec les JO de Los Angeles où ils ne franchissent pas le premier tour. De nouveau champion avec le Canon en 1985, Kundé fait le doublé coupe championnat en 1986, mais les lions ne parviennent pas à se qualifier pour la Coupe du monde.
En 1987, à 31 ans, il tente l’aventure en Europe et débarque à Laval. Il n’y vient pas seul puisqu’il emmène avec lui François Omam-Biyik. Il aura du mal à s’adapter et ne bénéficiera pas de la confiance de ses entraîneur puisqu’il ne joue guère (16 matchs en tout). L’année n’est néanmoins pas si mauvaise puisqu’il va remporter la CAN avec son pays,. Héros de la finale, il inscrit le seul but du match, sur pénalty, sa spécialité.
Repositionné en défense centrale, il quitte les tangos pour Reims en D2 et fait une bonne saison dans une équipe pas si mal, avec vo Basay, Hubert Velud, François Caldéraro, Thierry Tusseau. Mais les champenois ne peuvent faire mieux qu’une modeste 9ème place, bien loin des ambitions du début de saison.
Emmanuel Kundé rentre alors au pays et rejoint le Prevoyance Yaoundé, club corpo. Il n’y reste qu’un temps, le temps de composter son billet pour la Coupe du monde 1990 avec les lions, et de gagner une Coupe nationale. Physique au possible, le Cameroun enchante une compétition italienne sous le signe du cattenaccio. Equipe surprise du tournoi, le Cameroun atteint les quarts de finale, s’inclinant contre l’Angleterre 3-2 après prolongation. Kundé marque d’ailleurs le but égalisateur à 1-1 sur pénalty.
Il rejoint après la coupe du monde l’Olympique Mvolyé où il restera encore 2 saisons, avant de raccrocher. Durant ce laps de temps, il participe à la CAN 1992 où les lions perdent en finale demi-finale contre la Côte d’Ivoire. Mais il n’est déjà plus titulaire, à 36 ans, c’est normal. Avec l’Olympique, il termine sa carrière sur une victoire en Coupe.
Que devient-il ?
Emmanuel Kunde va s’orienter vers une carrière d’entraîneur qu’il va mener avec brio. Il entraîne le Canon Yaoundé qu’il va sauver de la relégation avant de lui faire retrouver son lustre d’antan. Mais au bout de 2 ans seulement, il quitte le club un peu fâché contre ses dirigeants.
Il décide alors de partir au Gabon en 2000. Il entraîne l’US Bitam pendent 6 ans et remportera pas mal de titre, dont un doublé Coupe-championnat en 2003. Après une telle réussite, il est nommé directeur sportif du club.