Les attaquants camerounais ont eu le vent en poupe durant les stages pré-saison. Cela augure des lendemains meilleurs pour ces joueurs pris individuellement et de manière collective, pour leur club et pour les internationaux, pour leur nation. En quête d’une nouvelle philosophie de jeu, Aboubakar Vincent fait sa niche à Lorient. Pour leur dernier match de préparation, le jeune camerounais a permis à Lorient de prendre le meilleur sur Sochaux (1-0).
Un but de Vincent Aboubakar qui a parfaitement devi de la tête un centre de Maxime Barthelme (20′) a suffi aux Lorientais.
Christian Gourcuff est en grande partie responsable de l’arrivée d’Aboubakar à Lorient. Et pour savoir pourquoi, cet article de La Nouvelle Republique résume bien l’homme:
Christian Gourcuff, l’alchimiste de Lorient
Christian Gourcuff réussit des merveilles à Lorient, où il attaque sa 25e saison sur le banc, grâce notamment à sa capacité à faire éclore au plus haut niveau des joueurs recrutés dans les divisions inférieures.
Gourcuff, qui a pris les rênes du FCL comme entraîneur-joueur en Division d’honneur en 1982 et l’a fait monter à trois reprises en L1 (1998, 2001 et 2006), où il est désormais bien ancré, a relancé certains joueurs, comme l’ancien prodige Jérémie Aliadière, moribond avant son arrivée à l’été 2011 et auteur de 15 buts la saison dernière en L1.
Gignac et Koscielny ont explosé à Lorient
L’ancien professeur de maths, revenu en 2003 dans un club où il avait déjà officié de 1982 à 1986 puis de 1991 à 2001, en a surtout fait éclore beaucoup d’autres : Amalfitano, Ciani (qui jouaient à Sedan en L2), Gameiro (Strasbourg, L1), Gignac (arrivé à 17 ans), Jallet (Niort, National) ou Koscielny (Tours, L2) pour ne citer que les internationaux français.
« C’est notre fond de commerce car si on n’avait pas réussi ça, on n’en serait pas là. Mais c’est la seule voie de survie qu’on avait, qui correspond à une réalité économique : ne viennent à Lorient que des joueurs méconnus ou en échec », explique le père de Yoann.
« C’est dans le collectif qu’on progresse »
Certes, mais beaucoup de clubs disposent d’un budget limité comme Lorient (33 millions d’euros pour 2013-2014), qui attaque sa 8e saison de suite dans l’élite – son record -, sans pour autant connaître le même succès.
« Les autres clubs n’osent pas miser sur ces joueurs-là, et le contexte collectif lorientais permet de s’épanouir individuellement », souligne Gourcuff, en fin de contrat à l’issue de la saison.
« Techniquement, on répète nos gammes tous les jours. Après, c’est plus dans le collectif qu’on progresse, dans l’organisation, le placement », éclaire Wesley Lautoa, arrivé de Sedan (L2) en 2010.
C’est l’une des clés de cette réussite : le joueur est choisi pour sa capacité à se fondre dans le moule lorientais et sa volonté de progresser. « La dimension technique et tactique est très importante. Il faut aussi que le joueur ait envie de continuer sa progression. S’il n’a plus envie de franchir de paliers, s’il veut juste sortir de la L2 et gagner le plus de « thunes » possible, sans voir la notion de plaisir, même si c’est un bon joueur de L2, on sait très bien que ça ne collera pas et on ne le présentera même pas à Christian », développe Christophe Le Roux, qui compose avec Stéphane Pédron une cellule de recrutement focalisée sur la L2 et le National.
L’ancien milieu a été, comme Pédron, entraîné par Gourcuff, ce qui « facilite beaucoup de choses » : « On connaît son système, sa philosophie de jeu, donc on lui propose des joueurs qui correspondent. »
Lorient a gardé sa bonne habitude à l’intersaison en recrutant les jeunes Vincent Aboubakar (Valenciennes) et Raphaël Guerreiro (Caen, L2). Où seront-ils dans quelques années ?