L’appel sera interjeté contre toutes les décisions de la Chambre d’arbitrage et de conciliation du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc). Pendant ce temps, Iya Mohammed, le président de la Facafoot, et Tombi A Roko, son secrétaire général, sont en Ile Maurice pour le congrès de la Fifa. Consacrant ainsi le principe de la continuité de service tel que prévu par le Code électoral.
A la suite de la non tenue de l’Assemblée générale élective de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) samedi dernier, tout ne s’arrête pas dans cette administration. « Les textes de la fédération ont prévu des situations comme celles-là. On n’est pas dans une situation de non droit. Donc, la Fédération va continuer à fonctionner. Il y a une disposition du Code électoral qui parle de la continuité de service. Il n’y a aucun problème. Ceux qui pensent que la situation engendrerait une mise en place d’un comité provisoire de gestion doivent encore attendre », explique Junior Binyam, le responsable de la communication de la Fécéfoot.
L’article 29 du Code électoral de la Fécafoot précise : « L’Assemblée Générale de la Fécafoot, le Comité Exécutif de la Fécafoot, les assemblées des ligues régionales et départementales, les conseils et bureaux des ligues régionales et départementales continueront d’exercer leurs fonctions jusqu’à finalisation de la procédure électorale ».
La saisine du Tas
Mais, la Fécafoot n’entend pas se laisser faire, par rapport à toutes les décisions prises à son encontre par la Chambre d’arbitrage et de conciliation du Cnosc. « Nous allons interjeter appel au niveau du Tas (Tribunal arbitral du sport) contre toutes les décisions prise par la Chambre d’arbitrage et de conciliation du Comité national olympique. Pour le reste, on attend de voir comment la situation va évoluer. Cet appel va être fait aujourd’hui même. C’est une chambre qui est instrumentalisée. C’est ça que nous lui reprochons. Elle fonctionne de manière scélérate et n’applique pas ses propres textes qu’elle a elle-même édictés. Cette Chambre a eu une curieuse gestion d’activité dans la gestion des affaires où en quatre jours elle a pris des décisions sur toutes les affaires qui concernent la Fécafoot. Donc, on voit que tu ça est instrumentalisé pour permettre au président Iya de se présenter et empêcher le déroulement normal du processus électoral à la Fédération (…) Nous constatons que la chambre n’applique pas ses propres textes et ce, de manière systématique. Tout est orienté dans le même sens. Maintenant, on ne sait qui est derrière. Nous avons aussi suivi le journal de 19h30, en anglais, celui de 20h30, en français, où la chaîne nationale a annoncé en direct que sur instruction du Gouvernement et du Premier Ministre, les élections sont reportées », a indiqué Aboubakar Alim Konaté, le président de la ligue régionale de football du Nord et président de la commission des marchés à la Fécafoot.
Pour attaquer ces multiples décisions du Cnosc, la Fécafoot fait prévaloir les textes mêmes de la Chambre d’arbitrage et de conciliation du Cnosc qui ont été violés. « Nous allons exercer ces recours dans les délais. Ce que la fédération reproche à cette Chambre, c’est le non respect de ses propres règles et procédures. C’est le non respect des droits de la défense et du principe du contradictoire », accuse Junior Binyam.
La Fifa dans « le match » ?
En attendant, Iya Mohammed, le président de la Fécafoot, et Tombi A Roko, son secrétaire général, se trouve en Ile Maurice pour le congrès de la Fifa. Des sources annoncent que les deux responsables de la Fécafoot vont se plaindre de l’immixtion du Gouvernement dans le processus électoral et que la réponse de la Fifa sera la menace de suspension du Cameroun des éliminatoires de la Coupe du Monde Brésil 2014 et qu’elle intimera l’ordre de poursuivre de processus là où il s’est arrêté, « comme en 2004 ».
Action -réaction
« La Fifa ne peut rien du tout. Si la Fifa bouge dans cette affaire, nous la traînons devant le Tas. On a démontré que la Fécafoot a violé ses propres textes. C’est comme si dans un pays, on fait voter une loi qui est contre la constitution. Les statuts de la Fécafoot sont ses textes majeurs. Aucun autre texte ne doit contredire les statuts de la Fécafoot. Je ne vois pas comment est-ce que la Fifa doit intervenir. Elle est obligée de respecter les règlements. Nous allons voir comment elle va dire que la Fécafoot a raison en violant ses textes », menace Abdouraman Hamadou, le président d’Etoile Filante de Garoua, par ailleurs un des recourants auprès de la Chambre du Cnosc. Parlant de l’immixtion du Gouvernement dans le processus électoral, l’ancien directeur de cabinet d’Iya Mohammed récuse ce terme : « Le Gouvernement n’a que respecté la loi. Il a juste évoqué le risque de trouble à l’ordre public. Ce n’est pas la Fécafoot qui va maintenir l’ordre public au Cameroun. Si toutes les conditions ne sont pas réunies, les élections sont impossibles ». Et il ajoute : « Si la Fécafoot pense que les décisions du Cnosc sont légères, c’est facile pour elle de les faire casser. Il suffit seulement de saisir la juridiction supérieure. La Fécafoot ne se rend pas compte que ses commissions sont aussi légères. La commission électorale nationale a été saisie de près de 15 requêtes et n’a jamais donné une suite », accuse-t-il. L’on est bien partie pour un combat juridique dans les instances du football national et mondial. En attendant, l’équipe d’Iya Mohammed continue de gérer le football camerounais.
Antoine Tella à Yaoundé