Président de la ligue régionale de football du Nord et président de la Commission des marchés à la Fécafoot, il dénonce les méthodes de travail de la Chambre d’arbitrage et de conciliation du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) dans les affaires qui lui ont été portées.
On a été convié à l’Assemblé générale élective de la Fécafoot ce samedi, 25 mai et elle ne se tient finalement pas. Plusieurs choses se disent ici et là. Quelle est la version officielle de la Fécafoot ? Pourquoi n’y a-t-il pas eu Assemblée générale ?
Il n’y a pas eu d’Assemblée générale, parce que le président Iya Mohammed a été convoqué à une réunion hier au premier Ministère où on lui a signifié que cette Assemblée générale devait être reportée pour des raisons d’insécurité. Les hautes autorités qu’il a rencontrées ont estimé qu’elles n’étaient pas en mesure d’assurer la sécurité autour de cette élection de ce jour. Le président Iya nous a rendu compte de ce qui s’est dit à cette réunion lors d’un meeting informel hier soir. Nous avons donc pris acte que la sécurité ne pouvait pas être assurée et de ce fait, il n’y a plus eu d’Assemblée générale.
Et qu’est-ce qui va se passer maintenant ?
Vous le savez très bien, à partir du moment où les autorités du Cameroun estiment qu’il est dans l’impossibilité d’assurer la sécurité d’une assemblée de 105 personnes. Le représentant de la Fifa-caf qui était présent a observé ce qui s’est passé. Il a pris note et nous attendons la suite des événements.
Avant cette rencontre du président de la Fécafoot avec le premier ministre, il y a ces décisions de la Chambre d’arbitrage et de conciliation du Comité national olympique, qui invalide des élections dont celle de la ligue régionale du Nord dont vous êtes le président et Iya Mohammed parmi les neuf délégués. Comment avez-vous accueilli cela ?
Je suis totalement insensible à cela. Nous savons tout ce que la Chambre d’arbitrage du Comité olympique rend depuis un certain moment des décisions qui sont toutes dans le même sens et systématiquement contre la Fédération en violation de ses propres textes et règlements et au mépris de toutes les lois de la République, notamment, la Charte des Sports, les textes de la Fécafoot, ceux de la Caf et de la Fifa. Cette Chambre est en train de se transformer en une Chambre scélérate. Ses décisions sont celles qu’elle veut prendre. A partir du moment où cette Chambre est impartiale et très nettement, comme nous avons pu l’apercevoir, nous allons nous pourvoir au niveau du Tribunal arbitral du sport (Tas) et nous envisageons la possibilité de créer notre propre tribunal arbitral du football.
Ce que cette Chambre vous reproche n’est pas fondé ?
Le Cnosc a appliqué les textes et règlements qui régissent le sport et le football en particulier. C’est tout ce qu’il a à faire. Si le Cnosc fait une saine application des textes et règlements, nous nous plions et nous exécutons les sentences que sa Chambre d’arbitrage rend. Dès lors que ce sont toujours les mêmes juges qui siègent, sans la connaissance des parties concernées et qui rend des décisions systématiquement défavorables à la Fécafoot, elle n’est plus une Chambre d’arbitrage pour nous. Nous nous réservons le droit d’en tirer toutes les conséquences. Si le Cnosc rend des décisions conformes à nos textes et règlements, nous allons appliquer les décisions rendues. Ce qui n’est pas le cas en ce moment.
Vous voulez dire que vous étiez absent des débats ?
Non. Nous ne pouvons pas assister aux débats. Dans certaines affaires, les personnes qui ont saisi la Chambre d’arbitrage, l’ont fait directement sans passer au premier degré, comme le prévient nos textes. Vous ne pouvez pas saisir directement le Cnosc sans passer par les juridictions de la Fécafoot. Les textes du Cnosc disent qu’on dispose de 15 jours dès la notification pour présenter votre mémoire en défense. Et dans le cas de l’invalidation de la candidature du président Iya Mohammed, nous avons été saisis avant-hier (jeudi dernier, ndlr). On nous a demandé de nous présenter hier (Vendredi, ndlr). On ne nous a pas permis d’exercer notre droit de défense. On ne nous a pas permis de choisir parmi le collège d’arbitres, ceux que nous voulons. Dès lors que ces droits de la défense sont complètement ignorés, nous n’avions pas à nous présenter.
Entretien mené par Antoine Tella à Yaoundé