Le directeur technique des Astres de Douala est depuis la fin du mois d’avril 2013, entraineur par intérim de Fovu de Baham. Il a pris la place de Zacharie Etoundi, démissionnaire, suite aux résultats du club jugés catastrophiques. Le club qui retrouve cette saison l’Elite One (L1) est dernier au classement et n’a encore enregistré aucune victoire.
Nous avons suivi la séance d’entrainement du 13 mai 2013, au stade municipal de Bafoussam, de 16 heures à 18 heures. L’équipe a surtout travaillé la passe, le marquage et le démarquage. Les joueurs ont poursuivi leurs efforts, malgré l’importante pluie qui s’est abattue sur la ville, à partir de 17 h 15. Ils ont livré un match amical le 11 mai à Bandjoun, contre Feutcheu FC. Les deux équipes ont fait jeu égale, 1-1.
À la fin de la séance, nous avons rencontré le coach, Richard Towa. Avec lui, nous avons fait le point du redressement du club du rocher sacré de Baham.
Camfoot.com: Depuis quelques semaines, vous officiez au sein de Fovu de Baham, sans que vous n’ayez démissionné de vos fonctions de directeur technique des Astres de Douala. Quelles sont les clauses du contrat qui vous lie au premier club cité ?
Richard Towa: Il n’y a pas de contrat qui me lie à Fovu de Baham. Je suis là pour une période de transition. Après la démission du coach Zacharie Etoundi, il était question de pouvoir gérer la suite. Le président du conseil d’administration, Dieudonné Kamdem qui est également celui des Astres m’a demandé de donner un coup de main. Je suis là, en attendant qu’un entraineur soit effectivement recruté. Il faut que je stabilise d’abord cette équipe.
Et si le PCA vous demandait de rester jusqu’à la fin de la saison ?
Il n’y a pas de problème à cela. Je suis là pour aider le football camerounais, quelle que soit la localité dans laquelle je me trouve. J’ai un contrat avec Dieudonné Kamdem. Donc, aucun souci.
Comment se passent les choses depuis que vous êtes là ?
J’ai trouvé une équipe où les joueurs étaient en perte de confiance. Il était question de ramener ces jeunes au bon sens. Depuis que je suis là, on travaille très dur. Je suis très satisfait de l’effort qu’ils fournissent. Cela n’a pas été facile. Mais je crois que les résultats vont suivre.
Quel est le problème de l’équipe ?
Comme je l’ai dit, une équipe qui ne gagne pas perd confiance. J’ai travaillé avec chaque joueur individuellement. J’ai décelé les problèmes qui dérangeaient le groupe. J’ai bossé sur les résultats de ce diagnostic. Et à présent, ils sont en pleine confiance. Ils ont eu à livrer des matches amicaux qui leur prouvent qu’ils peuvent faire mieux que ceux qu’ils ont fait jusqu’ici. Les résultats ne tarderont pas à suivre.
Il se dit que Zacharie Etoundi a négligé l’aspect « préparation physique » et que, c’est la raison pour laquelle Fovu de Baham ne tient pas dans les dernières minutes de ses rencontres. Avez-vous constaté ce manque ?
Il est question de continuer à faire le bouleau que mon prédécesseur était en train de faire. Il ne s’agit pas de rentrer dans des polémiques inutiles. J’ai une autre façon de travailler. Je veux regarder vers l’avant. Le coach Etoundi a mis sur pied un groupe qui travaille. On essaye de joindre l’utile à l’agréable, en faisant en sorte que l’équipe gagne. On ne peut pas se mettre à critiquer ce qui a été fait avant. Le football est une science qui n’est pas exacte. Il peut arriver que ces jeunes se mettent à remporter des victoires. Et c’est tout le souhait du peuple Baham.
Le coach Etoundi est de culture française. Vous êtes de culture anglo-saxone. A-t-on là droit à deux styles différents ?
J’ai été formé en Allemagne et j’ai joué au Cameroun. J’essaye de mettre l’expérience du football moderne au profit de ces jeunes.
Donc, vous allez changer de philosophie de jeu ?
Je crois qu’on ne peut continuer que sur ce qui a été fait avant. On ne peut qu’apporter un peu de plus à ces enfants. Je tiens à vous dire que le coach Etoundi a fait un bouleau qu’il fallait. Aujourd’hui, il est question de continuer, en améliorant certains secteurs. Il va falloir améliorer aussi les résultats. Je suis celui qui regarde les choses positivement.
Comment avez-vous géré la longue trêve consécutive aux querelles entre la ligue professionnelle et l’association des clubs ?
Il n’est pas évident de faire des séances d’entrainement, sans savoir quand on joue. Après le match de Douala contre New Star où les joueurs ont montré de belles choses, il était question de les garder à ce rythme. La trêve n’a pas été facile. Mais, ils en ont profité pour travailler avec une certaine intensité. Laquelle leur a permis d’améliorer leurs qualités physiques. Les blessés en ont profité pour se soigner. Ils sont en santé et prêts à jouer contre la Panthère du Ndé.
Cela veut-il dire que Fovu de Baham avait besoin de cette trêve non prévue ?
On ne souhaite pas une trêve comme celle-là. D’un autre côté, le staff technique en profite pour pouvoir arranger certaines choses.
La reprise du championnat est annoncée pour ce week-end. Vous jouez à Bandjoun contre la Panthère du Ndé. À quel match devrait-on s’attendre ?
Le match sera difficile. Pour Fovu, ce sera une rencontre à six points. Il faut qu’on gagne pour prétendre bien négocier la bataille contre la relégation. Mais je crois que ces enfants sont préparés et sont assez conscients. Cela se démontre dans leur engagement aux entraînements. Ils sont très disciplinés. Et pour moi, c’est quelque chose de bien de travailler avec ce groupe. Si le rythme est maintenu, les choses iront.
Vous êtes toujours l’entraineur de l’équipe nationale des moins de 17 ans. Continuez-vous la prospection depuis que vous êtes à l’Ouest ?
On ne cesse de regarder les enfants jouer. Je regarde les matches du championnat régional de deuxième division. Comme je vous ai dit, mon objectif est de travailler. J’ai déjà eu à détecter ici à Bafoussam. Et aujourd’hui, certains sont en train de jouer dans les clubs régionaux. C’est pour moi une fierté de les voir progresser. On va continuer à regarder.
Propos recueillis par Hindrich ASSONGO