Le président de Ngaoundéré Fc et les autres clubs de la région, compte faire exécuter la décision de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun pour lé réécriture de l’article 4 des statuts de la Fécafoot appliqué au ligues décentralisées.
Quelles est votre réaction suite à la décision du ministre de Sports d’hier, autorisant la Fécafoot à poursuivre son processus électoral?
J’avoue que la décision du Ministre des Sports m’a surpris. J’ignore les raisons profondes de ce revirement spectaculaire du Gouvernement camerounais. Je ne peux donc pas la commenter. Ceci ne m’empêche pour autant pas de penser que l’homme politique peut avoir ses raisons que la raison sportive ignore.
Cette décision ne fragilise-t-elle pas le sort de l’exécution de la décision de la Chambre d’arbitrage et de conciliation du Cnosc, qui a tranché en faveur de la réécriture de l’article 4 des statuts de la Fécafoot, concernant les ligues décentralisées?
Votre question me permet, très respectueusement, de rappeler au ministre des Sports qu’en date du 3 avril 2013, à ma demande, Maître Ebode Raphaël, Huissier de Justice à Yaoundé, lui a signifié une décision de la Chambre d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun. Cette décision « Ordonne à la FECAFOOT d’harmoniser ses textes, notamment sur les statuts en ce qui concerne les règles de quorum des organes décentralisés », toute chose qui doit impérativement se faire avant d’engager le processus électoral dans cette fédération sportive. Une sommation dans ce sens, a également était faite à la Fécafoot qui a perdu le procès. Pour tout dire, le ministre des Sports peut donner son « feu vert » administratif pour la tenue des élections à la Fécafoot : c’est son droit. Toutefois, il doit prendre en considération le « feu rouge » donné par la Chambre d’arbitrage du Comité national Olympique, une juridiction sportive reconnue par les lois de la République du Cameroun, à moins que le ministre, sous le diktat d’une organisation sportive de droit privé comme la Fifa, choisit de se mettre hors-la-loi, refusant, comme il est désormais de tradition au Cameroun, de respecter et de se soumettre à une décision de justice.
Le ministre des Sports a décidé : la Fécafoot va sans doute poursuivre son processus électoral, avec des textes scélérats, en contradiction avec la loi, en contradiction avec une décision de justice… Certains seraient tentés de dire, comme à l’accoutumé : « le Cameroun… c’est le Cameroun ». En réaction à cette attitude défaitiste, je dis aux vrais sportifs camerounais que rien n’est perdu avec la levée de bouclier du ministre. La décision de la Chambre d’arbitrage du Comité olympique garde toute sa force et toute son autorité. Si la Fécafoot ne fait pas appel, en saisissant le Tribunal arbitral du Sport, à la Lausanne, en Suisse, cette décision, dans quelques jours, deviendra définitive et exécutoire. En ce moment, les Clubs de football du Cameroun, qui, à travers ma modeste personne, ont gagné le procès, tiennent le bon bout. Cette décision sera utilisée pour faire annuler toutes les élections organisées au mépris de l’autorité de la loi et de la justice. Que les « colons parasitaires », les « braconniers », les « assassins du football camerounais », qui occupent la Fécafoot en ce moment, sachent que l’heure de la fin a sonné.
Que comptez-faire pour que cette décision soit respectée? Avez-vous d’autres stratégies à mettre en place pour faire tomber l’équipe de la Fécafoot actuelle?
Les litiges sportifs sont réglés par les juridictions sportives. Lorsqu’une décision est rendue à la suite d’une procédure reconnue et admise par tous, les acteurs du mouvement sportifs se doivent de la respecter. C’est pour cela que j’invite le ministre des Sports, autorité de tutelle des fédérations sportives, à prendre ses responsabilités, face à cette décision rendue par la Chambre d’arbitrage du Cnosc. Si le ministre des Sports ne prête pas main-forte administrative à l’exécution de cette décision, nous chercherons à obtenir, au niveau national, l’ « exequatur » auprès des juridictions civiles étatiques, pour rendre exécutoires, au niveau national, toutes les décisions que nous allons obtenir dans cette affaire, qui ne fait que commencer. Pour tout vous dire, l’Etat de droit au Cameroun sera mis à l’épreuve. Pour nous, l’article 4 du statut spécial des ligues décentralisées au Cameroun doit être réécrit. Si le problème n’est pas résolu au niveau national où tout ne s’arrête pas, nous ouvrirons les portes des instances internationales. Faut-il rappeler, que pour trouver des solutions aux problèmes du football camerounais, je suis déjà allé à Zurich, à Lausanne, à Tunis, à Paris… Si besoin est, pour ce qui est de l’article 4 querellé, nous irons jusqu’au bout du monde.
Entretien mené par A.T à Yaoundé