Le psychologue des Lions Indomptables explique les axes de son travail au cours du prochain stage de l’équipe nationale de football qui commence le 18 mars prochain, préparatif au match du 23 mars face au Togo à Yaoundé dans le cadre des éliminatoires du mondial 2014 au Brésil.
Camfoot.com: Etait-il opportun de sanctionner les joueurs qui ont fait défection lors du match amical contre la Tanzanie ?
Emmanuel Ambane : Le ministre des Sports et de l’éducation Physique a demandé lors de la dernière réunion de surseoir à ces sanctions qu’on voulait infliger aux uns et aux autres, parce que, disait-il, il faut qu’on écoute les joueurs. Tous les joueurs seront là dans les consultations que nous aurons avec eux, dans le travail que les entraîneurs vont faire avec eux. On va essayer de trouver les raisons profondes qui peuvent justifier leurs défections.
Un cas comme celui de Stéphane Mbia. Il n’est pas là depuis, pour de multiples raisons avancées chaque fois. Croyez-vous que son intégration peut être facile, avec ceux qui l’indexent ? Est-ce qu’il n’y aura pas un arrière-goût de rancune ?
C’est pour cela que je vous dis que c’est le travail de l’encadrement technique, parce que, dès que ces enfants vont arriver, le coach, dans le programme qu’il a fait, aura d’abord une séance de travail avec eux, qui sera relayé par le travail des autres membres du staff technique, notamment les consultations que j’aurais à faire pour essayer de comprendre un peu la situation. Il faut maintenant souhaiter que ces enfants nous disent la vérité, parce que c’est là où la situation est souvent complexe. Ils causent avec vous, ils vous disent des choses. Et nous avons même évolué, c’est-à-dire que parfois on travaillait par groupe. Mais, nous nous sommes rendus compte que lorsqu’on est en groupe, ils ne disent pas la vérité. Donc, les consultations seront individuelles. On le faisait déjà. Maintenant, elles seront individuelles et au niveau de tout le monde, pour qu’on puisse établir un diagnostic, qui puisse nous amener à trouver les voies et moyens pour régler le problème.
Mbankomo où aura lieu le stage est-il le cadre idéal ?
Toutes les équipes du monde se retirent toujours pour travailler dans des lieux qui créent la sérénité. L’avantage de Mbankomo, c’est que les joueurs ne seront là-bas pour ne penser qu’au football. C’est un endroit où on ne jouera qu’au football. On revient, on se repose, on va manger et on repart au football. On ne pense qu’au football. Là, on aura moins de perturbations.
Est-ce que votre travail ne s’étend pas aussi à l’encadrement technique ? Un entraîneur qui n’a pas de contrat est-il dans de meilleures dispositions pour travailler ? N’a-t-il pas aussi besoin d’un certain discours pour être en forme ?
Pour que l’entraîneur puisse être efficace, il faut qu’il puisse maîtriser lui-même son émotivité. Le coach et moi, nous discutons de tous les problèmes dont il a fait allusion là (la question de son contrat non encore signé, ndlr). Parce que si le coach n’est pas bien dans sa tête, il ne pourra pas intervenir de manière efficace auprès des joueurs. Et effectivement, le travail du psychologue n’est pas seulement avec les joueurs, mais avec tout le monde, parce qu’il faut créer une symbiose qui va permettre à l’équipe d’évoluer dans la sérénité.
Quel est le rôle du douzième joueur dans un match comme celui-ci ?
Il a un rôle très très important. Il est évident et on l’a vu, lors du dernier match contre le Cap Vert. On a vu comment le douzième joueur a poussé les enfants. Mais, c’était un jour sans et c’est pour cela qu’on n’est pas passé. Mais, le douzième joueur a effectivement joué son rôle.
Propos recueillis par Antoine Tella à Yaoundé