Au delà des bruits de casseroles que peuvent avoir soulevée la dernière sortie de Samuel Eto’o, les autorités camerounaises devraient ouvrir une enquête sur les raisons qui poussent le joueur à avoir peur pour sa vie lorsqu’il séjourne au Cameroun.
Ne pas se sentir en sécurité dans son propre pays peut constituer un frein à toute évolution. Dans la discussion vidéo à laquelle Samuel Eto’o a participé avec le panel du magazine JeWanda la semaine dernière, le Capitaine des Lions a montré peut être maladroitement son mal-être.
Ses relations tendues avec les dirigeants de la fédération camerounaise de football sont connues. Depuis 2011, Samuel Eto’o s’est lancé dans une croisade ouverte contre l’institution et son président, Mohammed Iya, qu’il accuse d’être des prévaricateurs de l’argent des joueurs :
«Il y a certains messieurs qui veulent continuer à gérer l’argent que nous autres (joueurs) générons, pour voyager en première classe, construire de très belles maisons, rouler dans de belles voitures à la sueur de nos fronts (…) La réalité c’est que ces gens se remplissent les poches (…) chaque personne à la Fécafoot se dit ’moi je veux m’enrichir’».
Depuis plusieurs années, les prestations de Samuel Eto’o en sélection font piètre figure avec celles en club. Peut-être l’insécurité et la pression supplémentaire que ressent le joueur sont des facilitateurs de cet état de fait.
Pour se protéger, il se verrait dans l’obligation de fonctionner avec des gendarmes, même lors des rassemblements:
«Pour dénoncer tout ce que je dénonce là (…) j’ai été plusieurs fois menacé de mort (…) Quelqu’un est devant ma porte jour et nuit (…) Je ne peux même pas porter le maillot de l’équipe nationale du Cameroun, je suis obligé de venir avec mes maillots directement pris de l’usine de Puma parce qu’ils peuvent me faire taire (…) il y a beaucoup de personnes qui sont mêlées à ça, vous ne savez pas d’où ils viendront pour essayer de m’assassiner».
Des accusations graves, qui devraient être adressées avec le sérieux qu’elles méritent. Si de gestes ont été posés, si des paroles ont sous-entendu des représailles contre, ne serait-ce qu’un simple citoyen, qui plus est le Capitaine de l’équipe nationale du Cameroun, le gouvernement camerounais devrait y accorder une attention particulière.
Les faits sont graves. Que le Cameroun agisse donc avec célérité, mais maturité.