Le choc entre l’OM et Lille permettra au Lillois Aurélien Chedjou de retrouver un de ses meilleurs amis : Nicolas Nkoulou. Entre les deux Camerounais, c’est l’histoire d’une belle rencontre qui a résisté à des trajectoires pas toujours égales.
Au téléphone, Aurélien Chedjou, qui a accepté d’évoquer Nicolas Nkoulou, répond simplement : « Nicolas, ce n’est pas mon ami, c’est mon frère ». Les deux hommes n’ont pas grandi ensemble et viennent de deux régions différentes du Cameroun. Mais aujourd’hui, rares sont les semaines sans qu’ils ne s’appellent et les vacances qu’ils ne passent pas, au moins en partie, ensemble. « Nicolas, c’est quelqu’un qui est intègre, fidèle en amitié, souligne Chedjou. Je sais que c’est un mec qui peut me soutenir et il sait que je suis pareil pour lui ».
Évidemment, c’est le football qui a permis la rencontre : « La première fois qu’on s’est vu, c’était pour des matches qualificatifs pour les Jeux olympiques de Pékin en 2007, poursuit Chedjou. On a tout de suite accroché car on a un caractère assez semblable. Et notre amitié a duré ».
Les deux hommes ont ainsi vu la capitale chinoise et participé au parcours honorable de leur sélection, éliminée en quart de finale par le Brésil. À l’époque, Nkoulou, qui n’a que 18 ans, est encore moins connu que Chedjou, qui se contente de quelques apparitions avec le LOSC. « Il a été avec d’autres joueurs de la sélection un véritable guide pour moi », souligne le Marseillais.
Les saisons suivantes allaient être celles de la confirmation pour les deux hommes, souvent associés en charnière centrale camerounaise et qui s’imposaient dans leurs clubs respectifs. Avec pourtant des trajectoires différentes : l’année où Chedjou remportait le doublé, Nkoulou était relégué en Ligue 2 avec Monaco. Et ces derniers mois, alors que le Marseillais récupérait le brassard du Cameroun, le Lillois n’était plus dans les petits papiers du (ou des) sélectionneurs. Les deux hommes n’ont d’ailleurs pas trop envie de s’éterniser sur les grosses difficultés rencontrées depuis plusieurs mois par le Cameroun, éliminé il y a peu de la coupe d’Afrique des Nations par la modeste équipe du Cap-Vert.
Nkoulou offre un « plat typique » si Chedjou n’est pas bon
En club, en revanche, les choses se passent bien pour les deux joueurs : « Son absence en sélection a été difficile à vivre pour lui, croit savoir Nkoulou. Mais il va revenir. C’est un leader, une grosse puissance physique, il est un taulier à Lille » . Nkoulou, lui, est carrément considéré comme un des meilleurs spécialistes de la Ligue 1 depuis son arrivée à Marseille. Un point de vue confirmé par Chedjou : « Il ne cesse de progresser et il a tout pour aller dans un grand club. Il est fort dans les duels mais ce qui impressionne le plus, c’est le calme dont il fait preuve dans les situations difficiles. Je lui donne de temps en temps des conseils mais il n’en a pas vraiment besoin !
».
L’année prochaine, les deux hommes pourraient continuer de cultiver leurs points communs en quittant la France. Une issue qui semble pour l’heure encore plus évidente pour Nkoulou, que Chedjou voit « très vite débarquer dans un très grand club ». En attendant, ce soir, ils s’affronteront sans trop se prendre au sérieux : « Je lui demande de ne pas être trop bon, s’amuse Nkoulou. S’il m’écoute, je promets de lui payer un bon plat typique du Cameroun ». Une bonne bouffe entre amis, c’est vrai que c’est sympa…
S.N.