Ancien joueur et entraîneur de football Emmanuel Ambane est un pur produit des universités allemandes. Il fait partie des rares psychologues spécialisés dans le sport au Cameroun. Enseignant à l’INJS, le garant de l’équilibre des lions nous explique l’importance d’un préparateur psychologique dans une équipe de football
Quelle est l’importance d’un préparateur psychologique dans une sélection nationale ?
Pour répondre à cette question, il faut partir du fait que l’entraînement des équipes de nos jours au haut niveau est pluridisciplinaire. Ceci dit, c’est tout un staff qui est mis autour de l’équipe afin de permettre aux joueurs de mieux exploiter leurs potentiels. Car il est démontré qu’à valeur physique égale, c’est le plus fort mentalement qui prend l’ascendant.
Face à des joueurs qui ont un handicap de deux buts par exemple à remonter, quel discours peut-on leur tenir pour provoquer l’électrochoc ?
Il faut tout juste les motiver afin qu’ils comprennent que la tâche n’est pas insurmontable. Après il faut les aider à réguler leur émotion. Car si l’athlète dans une situation pareille est stressé, il peut perdre ses moyens. Il revient au préparateur psychologique d’affiner leur mental afin de leur permettre de jouer la tête froide.
Quel message peut-on adresser à un joueur pour l’amener à se mettre en confiance ?
Il faut juste lui expliquer qu’un nombre d’aspects peuvent le perturber avant le match, entre-autre la famille, les médias, le public, le jour du match. Le plus important est de l’aider à intérioriser tout ceci, pour qu’il puisse faire usage de tout son potentiel. C’est en gros le travail que nous faisons avec eux dans nos causeries et exposés de groupe.
N’avez vous pas un discours particulier que vous adressez aux joueurs ?
Bien entendu, je vous dis que je le fais. Sur la base des observations relevées au stade, quand on rentre à l’hôtel, je leur dis que j’ai constaté que tu n’es pas concentré. Voici ce qu’il faut que tu fasses pour rester concentré. La concentration s’est le fait de s’occuper d’une seule tâche. Ils sont convaincus que ce que je leur dis est fondé.
Avez-vous l’impression que le discours passe ?
Oui, c’est vrai qu’ils ne sont pas habitués à ça, mais ils m’écoutent. C’est moi qui vais vers les joueurs, afin de les amener à comprendre ce que je fais.
Quelles ont les difficultés que vous rencontrés dans votre travail ?
Pour le moment, en trois ou quatre jours, je ne peux pas dire que j’ai de grosses difficultés. J’ai été accepté facilement par les enfants. Ils adhèrent à ce que je dis. Je discute avec eux au restaurant, sur le terrain, bref partout où le besoin se fait sentir. Pour l’instant, il n’y a pas de problème. Je crois que tout a été facilité par la sérénité qui est revenu dans le groupe.
Propos recueillis par James Kapnang