Au lendemain d’un travail intense abattu pour faire remonter l’Aigle de la Menoua en division d’Elite, son entraîneur principal est en train de faire des pieds et des mains pour mettre sur pied une équipe compétitive pour la prochaine saison sportive. Le premier handicap du club réside au niveau de la mobilisation des moyens financiers qui perturbe le calendrier des préparatifs du championnat 2011-2012. L’entretien …
Camfoot.com : A la veille du lancement du championnat national de première division qui v se disputer sous le signe du professionnalisme, peut-on savoir comment l’Aigle de la Menoua affûte ses armes ?
Charles Kamdem : En toute honnêteté je vais vous dire que nous ne préparons pas le début du championnat comme nous aurons souhaité le faire. Pour la simple raison que tous les joueurs que nous avons contactés ne sont pas encore sur place. Ils attendent signer leurs contrats professionnels là bas (à Douala, Ndlr) avant de venir à Dschang commencer les entraînements. C’est à cause de cela que nous allons tout doucement. Nous n’avons pas encore atteint la vitesse de croisière.
Camfoot.com : Qu’est-ce qui peut expliquer le fait que la signature des contrats, qui en principe devrait se faire sur place, prenne assez du temps ?
Charles Kamdem : Le véritable problème c’est celui des finances. Nous avons des dirigeants qui éprouvent énormément de difficultés débloquer les sous pour faire signer les joueurs. Il faut que je vous dise la vérité. Ça ne va pas en ce moment dans notre équipe. Les joueurs ne sont pas encore logés et le moral n’est pas au rendez-vous pour que nous puissions commencer dans la sérénité. Nous avons ciblé dix nouveaux joueurs parce que seulement dix ont été maintenu dans l’ancien effectif. De ces dix joueurs il n’y que deux ou trois qui sont là et les autres sont en stand bye, en attendant les primes de signature.
Camfoot.com :Peut-on savoir quels sont les joueurs que vous avez ciblés dans les autres clubs ?
Charles Kamdem : Il y en a qui viennent de Yong Sport Academy et dont je tais les noms ici, mais les autres viennent de Achille de Sa’a, Canon de Yaoundé, Penda de Tonnerre de Yaoundé, Tombe de Tiko United et bien d’autre. Pour le moment je préfère taire certains noms de peur de créer la polémique ailleurs. Le moment viendra où vous serez informé.
Camfoot.com : Maintenant quels sont les grands départs que vous avez enregistrés ?
Charles Kamdem : Tawamba est allé en Afrique du Sud, Tembeng serait dans Les Astres de Douala. Bref beaucoup sont dehors pour le moment. Parmi les anciens, Puma, Etondo, Ndjite, Ntonfack, Baïdam, Evina dont la situation est encore ambiguë,
Camfoot.com : Comment évaluez-vous à ce jour le niveau technique de vos poulains, après avoir disputé quelques matches amicaux ou de mise au vert ?
Charles Kamdem : Je ne peux véritablement pas juger le niveau de mon équipe dans la mesure où psychologiquement et mentalement les joueurs ne sont pas là. Pendant le tournoi de la fraternité nous n’avons pas pu commencer la compétition la première journée parce que les joueurs ne voulaient même pas jouer sans contrats. C’était un désordre terrible, heureusement que j’ai pu les convaincre. Ça devait nous permettre de voir à quel niveau on se situe. Nous avons pu voir quelques nouveaux à l’œuvre et projeter l’osmose entre les anciens et ces nouveaux.
Camfoot.com : Comment est-ce qu’un entraîneur peut préparer une compétition dans l’environnement que vous évoquez ?
Charles Kamdem : C’est très dur et moi-même je suis psychologiquement très battu. Mais je ne peux pas monter devant les gars que ça ne va pas. N’importe comment, il faut toujours être maître de la situation et leur tenir un discours positif que d’un moment à l’autre ça peut changer. C’est pourquoi je suis toujours en train de les préparer psychologiquement parce que ça ne va pas.
Camfoot.com : Pensez-vous que l’aire de jeu tel qu’elle se présente pourra vous permettre de bien évoluer au courant de la saison ?
Charles Kamdem : Vous savez que je suis un technicien. Il y a quand même un directeur de ce stade qui est mieux placé pour répondre. Depuis l’année passée c’est un grand handicap pour nous. Tous nos mauvais matches c’était à Dschang mais nous jouions très bien à Douala et Yaoundé où la pelouse est bonne.
Camfoot.com : Vous qui assurez la courroie de transmission entre les joueurs et les dirigeants, quel est le discours qu’on vous tient de l’autre côté ?
Charles Kamdem : Tantôt ils nous rassurent que ce n’est qu’une question de temps, qu’ils sont en train de chercher les financements. Mais ça a déjà trop duré comme ça. A quelques deux semaines du début du championnat nous ne connaissons pas encore notre effectif exact. Les joueurs vont immédiatement du côté où ils ont une bonne proposition. Quand on trouve un bon joueur en ce moment, les équipes nanties n’hésitent pas à lui faire la cour.
Camfoot.com : Au lendemain de votre accession en première division, quelle est la feuille de route qui sera déroulée au cours de la saison ?
Charles Kamdem : C’est d’abord l’administration qui doit me dire ce qu’elle attend de moi, en donnant les moments. Ils avaient dit qu’ils veulent non seulement le maintien, mais aussi une place africaine. J’ai dit dans ce cas le plus important c’est le matériel humain. Qu’ils me donnent en conséquence des joueurs de qualité qui peuvent aider à atteindre ces objectifs. Ils me l’ont promis et c’est pour cela que j’ai ciblé dix joueurs pour aller dans le sens souhaité. Jusqu’à présent les choses traînent et je crois qu’ils vont revoir leurs objectifs à la baisse.
Camfoot.com : Dix joueurs qui restent et dix autres qui arrivent, est-ce que ce sera suffisant pour vous permettre de tenir toute la saison ?
Charles Kamdem : Nous avons une équipe réserve avec des jeunes qui ont aussi la possibilité d’aller aussi à l’équipe première. On les prépare en conséquence pour que d’un moment à l’autre, si le niveau est acceptable, qu’ils bousculent la hiérarchie.
Camfoot.com : Comment gérez vous le peu de temps qui vous reste avant la descente dans l’arène ?
Charles Kamdem : J’avais fait une programmation sur deux périodes. Une première période qui consistait à faire un travail de fond parce que pour construire il faut avoir une fondation très solide. Une fois la fondation terminée et quand il fallait atteindre la phase spécifique quand il fallait livrer les matches amicaux et faire un travail technico-tactique, nous avons bénéficié du tournoi de la fraternité qui nous a beaucoup aidé à peaufiner cette phase de préparation et observer les nouvelles recrues.
Entretien réalisé par Blaise Nwafo