En 56 sélections, Jean II Makoun a eu le temps de prendre la température de la Tanière des Lions Indomptables. Même s’il est absent de la sélection camerounaise depuis quelques temps, le milieu de terrain d’Aston Villa est touché par la méforme de ses coéquipiers. Dans un entretien exclusif avec Afrik-foot, l’ancien Lyonnais évoque les maux du football camerounais.
Afrik-foot : Jean, cela fait un moment que vous n’avez pas été appelé avec les Lions Indomptables. Cela vous manque-t-il ?
Jean II Makoun : C’est la sélection de mon pays, bien sûr que cela me manque. Je ne suis pas à la retraite. J’ai toujours envie d’y aller. J’ai été blessé et j’ai raté un ou deux matches mais la sélection reste un objectif.
Mais que ce passe-t-il, alors ?
Écoutez, je ne suis pas le seul international camerounais. Il y a beaucoup de joueurs de talent. C’est un choix de l’entraîneur. Je ne peux que respecter sa décision.
Pensez-vous toujours avoir votre place dans la Tanière ?
Ce n’est pas à moi de le dire. Je ne connais pas les critères du sélectionneur. Je ne peux pas vous dire pourquoi il choisit un tel plutôt qu’un tel. Je ne veux pas juger. C’est le sélectionneur qui décide et c’est bien comme ça.
Comment expliquez-vous les contre-performances actuelles ?
C’est vrai que, en ce moment, ce n’est pas franchement la fête. C’est très difficile. Pour les joueurs comme pour le peuple. Croyez moi quand je dis que nous ne sommes pas fiers de nos performances. Nous sommes en très mauvaise posture dans les éliminatoires de la CAN, c’est sûr. Mais c’est très difficile de trouver les mots pour expliquer.
Une Coupe d’Afrique des Nations sans le Cameroun, est-ce imaginable ?
Malheureusement, on commence à l’imaginer. Cela va être très difficile pour nous. J’en suis très triste. Mais on est toujours là.
Croyez-vous encore à la qualification ?
Mathématiquement, nous ne sommes pas éliminés. Il faut y croire. A nous de nous serrer les coudes entre joueurs et dirigeants. Ce sera compliqué. A nous de donner le meilleur de nous mêmes sur les deux derniers matches pour, au pire, sortir la tête haute. Ensuite, il sera temps de faire notre mea culpa. De prendre des décisions pour redresser la tête. C’est évident, la situation actuelle n’est pas rose. Mais notre élimination peut être un mal pour un bien. Je ne le souhaite pas mais il sera temps de faire ce qu’il faut pour redresser notre football.
Un mot sur Samuel Eto’o.
C’est un très bon joueur. C’est toujours un très bon joueur. Pour moi, c’est le meilleur avant-centre en Afrique. Nous sommes très proches. On se respecte sur et en dehors du terrain.
Mais il est tout de même très critiqué.
C’est vrai. Il est critiqué pour tous les problèmes de la sélection. C’est normal : en tant que capitaine, il est particulièrement exposé. Il est sur le devant de la scène donc c’est lui qui prend. Mais Samuel Eto’o reste notre star.
On parle de problèmes d’egos au sein de la Tanière…
Vous savez, dans tous les groupes, il y a des egos. Il y a des affinités, c’est inconscient, mais cela crée de petits trucs. C’est difficile à gérer. Mais chacun doit rester à sa place et faire preuve de respect.
PAR NICHOLAS MC ANALLY