Le défenseur camerounais fait ses premiers pas au sein du groupe Olympien. Des débuts teintés d’humilité pour ce jeune joueur qui dégage une sagesse étonnante. Rencontre.
A tout juste 21 ans, Nicolas N’Koulou dégage une sérénité déroutante.
Un sage ? Presque tant le défenseur camerounais semble imperméable à la pression et à l’engouement autour de l’OM. Une demande de photo au bar de l’hôtel et il s’exécute poliment. Et s’il garde quand même encore un peu de timidité pour ses tout premiers pas olympien, il est heureux de l’accueil qui lui a été réservé par ses nouveaux collègues à Port-du-Crouesty où il vient terminer le premier stage de l’intersaison. «J’ai vu que c’était un bon groupe. Les gars m’ont bien accueilli. Ça se passe bien» lâche-t-il d’une voix posée. La préparation de la saison débute pour lui et, toujours lucide, il ne souhaite pas s’avancer quant à sa première participation à un match amical avec l’OM. «Je me sens bien même si je ne sais pas encore comment me situer physiquement» ajoute-t-il. Il a encore un mois pour s’affûter et se lancer dans le grand bain.
Ce sera alors une étape majeure d’une carrière débutée il y a 3 ans. Septembre 2008 au Vélodrome sous le maillot de Monaco, le tout jeune N’Koulou joue son deuxième match en pro et méduse l’assemblée. A 18 ans, il a des gestes qui ne trompent pas. L’un de ses premiers souvenirs de footballeur pro. «Un match avec pas mal d’émotions. C’était mes touts débuts et heureusement que tout s’était bien passé. Et désormais, je suis entré dans la cour des grands en faisant partie des joueurs de l’OM» se réjouit-il à présent.
L’OM, un club qui compte dans son ascension, son premier maillot de foot quand il était gamin à Yaoundé était olympien. «C’est un grand club que tout le monde connaît en Afrique et évoluer ici aujourd’hui est un grand privilège pour moi.»
Et s’il n’a pas tout de suite donné son accord quant il a fallu rejoindre Marseille, c’est qu’il voulait mûrement réfléchir sa décision. «Ca a effectivement un peu tardé. Il fallait que je vois ce qui me serait le plus profitable.» Le choix a été fait et Didier Deschamps a su trouver les mots : «C’est lui qui a su me convaincre. Il m’a fait comprendre qu’avec L’OM je passerai un cap et que j’allais continuer à progresser.» Son «frère» camerounais Stéphane Mbia aura fini de le convaincre, «je lui ai demandé des renseignements et on va dire qu’il a participé à mon choix» reconnaît l’intéressé.
D’ici quelques semaines, on aura l’occasion de le voir à l’œuvre. Un arrière central élégant, qui défend la tête haute, qui a la relance juste comme il l‘a déjà démontré pour la première opposition en Bretagne ce mardi. Des ingrédients qui rappellent forcément une ancienne gloire du club. Laurent Blanc, son idole absolu. «J’adore sa façon d’être et sa personnalité, confirme Nicolas, sur un terrain, c’est un leader. Quelqu’un qui prend des initiatives et qui relance bien. Pour un défenseur, c’est une grande qualité et, comme lui, j’aime sortir avec le ballon.»
«Défenseur central de formation» comme il se définit, N’Koulou pourra évoluer en milieu défensif à l’occasion voire à un poste de latéral qu’il a un peu connu en sélection mais c’est dans l’axe qu’il va chercher sa place. Un secteur fortement concurrentiel à l’OM. Ca ne l’effraie pas même s’il déboule avec respect. «Je l’aborde sans problème. Notre métier est fait de ça, dans chaque club, il y a de la concurrence.» Car il vient avant tout à l’OM pour «faire partie du groupe et progresser.» Et, en attendant d’en voir plus, il envoie, toujours zen, un message aux supporters : «Je suis heureux d’être Olympien. J’espère honorer ce maillot avec leur soutien et, ensemble, nous ferons une belle saison.»
A Port-du-Crouesty, Emmanuel Jean – Photos : Yannick Parienti