Des incidents survenus jeudi matin, pendant la séance d’entraînement des Lions indomptables du Cameroun, laissent craindre le pire pour la suite du stage et du match Cameroun – Sénégal, prévu samedi prochain 4 juin, à Yaoundé. Un match à hauts risques ? En tout cas, les autorités annoncent des mesures sécuritaires strictes.
Une tornade s’est abattue dans la capitale politique camerounaise jeudi matin, perturbant le déroulement d’une séance d’entraînement des Lions indomptables. Une partie de ce public en colère sifflait certains joueurs, à l’instar d’Achille Webo, de Benoît Angbwa ou de Nicolas Nkoulou, qui avaient été hués mardi lors de la première journée du stage.
Les joueurs suscités sont accusés d’aligner de mauvaises performances en club et en équipe nationale. Achille Webo, attaquant de Majorque en Espagne, n’a plus inscrit de but en match officiel avec la sélection nationale depuis quelques temps. De mémoire, son dernier remonterait au match face au Maroc (2-0) lors de l’ultime match de qualification pour le Mondial et Can 2010.
Nicolas Nkoulou, le défenseur central des Lions indomptables et de Monaco en ligue 1, a été relégué en deuxième division française. Il y a également l’arrière droit Benoît Angbwa, sociétaire de FC Anji Makhatch en Russie. Sa nouvelle sélection suscite la colère des supporters, qui le jugent «faible».
De manière générale, les gradins étaient assez bien garnis, avec des supporters et des fans clubs scandant le nom de leur idole, Samuel Eto’o Fils. Le «Pitchichi» reste et demeure le chouchou des Camerounais. Mais, le capitaine des Lions indomptables a été obligé de quitter précipitamment l’aire de jeu, en même temps que ses coéquipiers. L’équipe nationale a prématurement mis fin à la séance d’entraînement, en raison d’une adverse violente qui a réduit considérablement la visibilité.
La pelouse ayant été abandonnée y compris par les forces de maintien de l’ordre, une centaine de badauds a rapidement escaladé la grille, avant d’envahir l’aire de jeu. Ces jeunes, près d’une cinquantaine, comme un essaim d’abeilles, ont emporté une partie du matériel d’entraînement constitué de ballons, de chasubles, de bouteilles d’eau…
Jacques Songo’o appelle des secours
Jacques Songo’o, l’un des responsables du staff technique resté sur la pelouse, a été dépassé par les évènements. Pendant ce temps, la pluie redouble d’intensité. La police assiste à l’envahissement de la pelouse depuis les tribunes. Le coach en charge des gardiens de buts appelle à l’aide. La réaction arrive tardivement. Les hommes en treillis descendent les escaliers à grandes enjambées, et se lancent enfin à la poursuite des envahisseurs.
Une course poursuite qui fait penser aux foulées de Ben Johnson, ou de Usain Bolt, tous deux champions olympiques d’athlétisme. Bien évidement, les plus chanceux parviennent à s’enfuir avec leur butin. Les malchanceux sont rattrapés et plaqués violemment au sol, comme dans un match de rugby. Menottés, les jeunes sont embarqués dans des camions de la police. Cette intervention a permis tout de même d’éviter le pire de justesse.
On espère que les autorités réussiront à éviter d’autres débordements samedi. En attendant, tous les indicateurs sont au rouge. Cameroun – Sénégal comptant pour la quatrième journée des éliminatoires de la coupe d’Afrique des nations 2012 est bel et bien un match à hauts risques.
Face à une telle situation, les pouvoirs publics tentent de rassurer la population camerounaise et la communauté sénégalaise. Primo: le match se jouera à guichets fermés. Le stade est déjà gardé 24h/24, comme à l’aller le 26 mars à Dakar. Secundo, tous les spectateurs seront minutieusement fouillés et débarrassés de tous les objets dangereux ou susceptibles de l’être.
«Le dispositif que nous avons adopté au stade, avec l’accord du ministère des Sports et de l’Education physique, permettra d’assurer la sécurité des spectateurs, des acteurs et de cette infrastructure», souligne le Directeur du stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, Jacques Bernard Obama.
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé