La sortie, pour le moins inattendue, de Samuel Eto’o à propos de la conférence de presse de Rigobert Song qui annonçait sa retraite internationale est venue soulever le couvercle d’une marmite qui bouillonne de débat depuis le 1er août dernier. « Rigobert, tu ne mérites pas de partir sur une simple conférence de presse. Nous qui avons été tes coéquipiers en équipe nationale réclamons pour toi une sortie plus solennelle », écrit-il.
Au regard du parcours qui est le sien, Rigobert Song Bahanag, sans doute ne mérite pas une sortie sur la pointe des pieds. Certains argueront qu’il ne s’agissait que d’une conférence de presse pour l’annonce d’une fin de carrière internationale et non d’un jubilé. Soit ! Mais il s’agit tout de même d’un homme emblématique qui aura porté le brassard pendant dix ans ! Un joueur qui a participé à 4 coupes du monde et remporté 2 Coupes d’Afrique des nations. Et quand on a cet impressionnant parcours là, ceux à qui vous avez donné le sourire, la joie, les dirigeants du football devraient vous rendre une gratitude, aussi minimale qu’elle soit.
D’ailleurs, en la matière, les autorités camerounaises sont habituées. Marc Vivien Foé lorsqu’il est tombé sur le champ de bataille le 26 juin 2003, a reçu toutes les promesses. Ce complexe sportif avait déjà englouti 4. 618. 000. 000 Fcfa alors que le montant des travaux qui reste à réaliser s’évalue à environ 2. 938. 000. 000 Fcfa, à en croire les estimations de Jean Claude Mbida Mbida, le coordonnateur de la Fondation Marc Vivien Foé.
Cette ingratitude est préoccupante. Mais que ce soit Samuel Eto’o, le supposé « ennemi intime » qui rappelle aux autorités leur devoir est encore plus préoccupant.
Que Rigobert Song sache donc que le peuple camerounais lui tire un chapeau bas. Et ça, c’est la plus grande reconnaissance !