De retour d’une Coupe du monde ratée avec le Cameroun, le milieu offensif du Bétis Séville Achille Emana (28 ans) souhaite mordre à pleines dents dans la saison à venir. Son objectif : retrouver le haut niveau. Et pour ce faire, le Lion Indomptable est ouvert à toutes les propositions. Même en provenance de France.
Tout d’abord, comment allez-vous ? Avez-vous passé de bonnes vacances ?
Très bien. Toujours en plein repos, ça va très bien ! J’ai passé de très bonnes vacances, je suis parti avec ma fille et tout s’est très bien passé merci !
Quand reprenez-vous l’entraînement ?
Je reprends normalement lundi. J’ai eu droit à une semaine de plus en raison de ma participation à la Coupe du monde.
En parlant du Mondial, avez-vous digéré l’élimination du Cameroun au premier tour ?
Non. Ce n’est pas très évident à digérer quand on sort d’une Coupe du monde avec zéro point et un bilan vraiment désastreux. Je suis bien obligé de l’accepter, c’est une expérience, certes mauvaise, mais qui permet d’avancer.
Comment expliquez-vous cet échec alors que vous aviez les moyens de faire bien mieux dans ce Mondial ?
On avait un gros potentiel, mais il y avait trop de polémiques, trop de ceci, trop de cela, trop de gens qui parlent. Cela a déstabilisé le groupe. Tout ce que je peux dire aujourd’hui, c’est qu’on n’a pas fait ce qu’il fallait pour pouvoir réussir dans cette compétition, sachant que c’était la première organisée en Afrique et qu’elle avait une résonance particulière pour tous les Africains. On a manqué de solidarité et d’humilité. On en a payé le prix.
Des Lions Indomptables à reconstruire
Par rapport à l’avenir de la sélection, quelle est votre position ?
Pour l’instant, je ne suis qu’observateur. Je préfère essayer de digérer et reprendre en compétition. Tout dépendra de qui sera le prochain sélectionneur.
Êtes-vous un pro-Paul Le Guen ?
Je suis un pro-reconstruction, mais dans les bonnes conditions.
Vous qui évoluez en Espagne depuis deux ans, qu’avez-vous pensé du sacre mondial de la Roja ?
C’est une très très belle équipe, formée par une majorité de joueurs du FC Barcelone. Ce sont des joueurs qui se connaissent bien et qui se respectent malgré leurs statuts de stars. Ils ont fait preuve d’humilité. Leur victoire est entièrement méritée. Aujourd’hui, c’est la meilleure équipe du monde. Elle l’a prouvé grâce à son jeu, son comportement sur et en dehors du terrain.
Quel est votre regard sur le fiasco des Bleus ?
Ce sont des choses qui arrivent dans une vie. Aujourd’hui, il y a un nouvel entraîneur. Il faut repartir sur de nouvelles bases avec des joueurs qui ont envie de mouiller le maillot pour enfin laisser toutes les polémiques de côté.
Pour en revenir à votre cas personnel, où en êtes-vous aujourd’hui ?
D’après ce que mon agent m’a dit, il y a quelques équipes intéressées. Je ne suis pas contre un départ. Le club ne s’opposera pas à mon départ. Tout dépendra des offres qu’il y aura sur la table. Pour l’instant, il y en a, mais pas beaucoup. On va essayer de faire le point et de voir quelle sera la destination finale.
Vous sortez de deux saisons plutôt réussies sur le plan individuel avec le Bétis Séville, une en Liga et une en Segunda. Que retenez-vous de cette votre aventure en Andalousie ?
Le Bétis est un club comme Toulouse, familial. C’est une très bonne équipe. Jouer en Espagne, c’est un plaisir. On sent la culture football. Tout le monde vit pour le club et fait en sorte de tout mettre au service des joueurs. On n’a plus qu’à jouer.
Pourquoi pas un retour en Ligue 1 ?
Comme nous l’a confié votre agent, l’Olympiakos, Fenerbahçe et le FC Valence se sont renseignés. À l’heure où nous parlons, laquelle de ses destinations vous séduirait le plus ?
Je suis ouvert aux trois options et je n’ai pas de préférence particulière, car je suis avant tout sportif, footballeur et professionnel. Je ne suis pas contre de voir à l’extérieur. Valence est un club qui m’a accueilli quand j’ai commencé ma carrière. Si je peux y repartir, ça sera avec plaisir. Mais pour l’instant, je ne me ferme pas de portes en me focalisant sur une seule destination. Le plus important pour moi, c’est de retrouver le plus haut niveau, sans faire offense à la Segunda. Je veux retrouver le haut niveau, et si ça passe par Valence, je ne dirai pas non. Mais on va étudier les différentes offres. Et on choisira celle qui me convient et qui convient au club, histoire de partir sur une bonne note.
Seriez-vous emballé par un retour en Ligue 1 ?
J’aimerais bien revenir jouer en L1. Maintenant, ce n’est pas moi qui formule les offres. Si j’avais une offre sur la table, je ne dirai pas non et je l’étudierai. Et si c’était une très bonne offre, ça serait un véritable plaisir de revenir en France.
Que pensez-vous du niveau du championnat de France ?
Chaque championnat est différent. Le football espagnol est très différent du football français. En France, il y a une grosse part de physique. Le jeu est plus fermé, mais moins qu’en Italie tout de même. Ici en Espagne, c’est beaucoup plus ouvert et spectaculaire, comme en Angleterre. La France figure aujourd’hui dans les cinq meilleurs championnats européens.
Suivez-vous toujours la L1 ?
J’ai Canal + chez moi ici en Espagne et je suis le championnat de France tous les week-ends.
Que peut-on vous souhaiter pour la fin de l’été ?
Peut-être un retour en France ! Mais surtout une bonne chance où que j’aille et une bonne santé, c’est le plus important.
Alexis Pereira