Jusqu’où peut aller l’Afrique du Sud sur ses terres? Les Bafana Bafana ont prouvé qu’ils n’ont pas l’intention de faire de la figuration à leur Mondial. Leur nulle de 1-1 contre le Mexique, dans le tout premier match du tournoi, vendredi, au stade Soccer City de Johannesburg, est le départ que toute une nation espérait.
Les 45 dernières minutes ont révélé les qualités d’un groupe qui avait pourtant été accroché en ouverture. Le bloc a placé ses pions en défense et a attendu ses chances en contre. Et c’est dans ces circonstances qu’il a connu l’euphorie.
À la 55e minute, Siphiwe Tshabalala a décoincé le match et provoqué un déluge de décibels chez les 84 490 spectateurs, la plupart armés de vuvuzelas. Quatre passes successives ont lancé le franc-tireur sur le flanc gauche et lui ont permis d’armer une frappe imparable de la gauche, qui a rapidement trouvé la lucarne.
Le premier but du tournoi appartenait à l’Afrique du Sud, le scénario que la planète soccer espérait. D’autres auraient pu suivre avec une meilleure finition.
À l’heure de jeu, Teko Modise a défilé seul devant Oscar Perez, mais a frappé le petit filet. À la 90e, sur une construction similaire à celle qui a mené au but de Tshabalala, Katlego Mphella a maudit le poteau à la droite de Perez, un but qui lui semblait pourtant assuré.
Le réalisme a cependant chassé l’enthousiasme avant le sifflet final. Rafael Marquez a ramené les deux équipes à la case départ à la 79e minute. Laissé seul devant Itumeleng Khune, le capitaine ne pouvait rater pareille occasion, que les Mexicains attendaient désespérément.
La parade de Khune devant Franco à la 32e
Pour l’Afrique du Sud, le point de la nulle est accueilli avec soulagement. Malgré son modeste 83e rang mondial, l’équipe a prouvé qu’elle peut jouer dans la cour des grands, ce qui est de bon augure pour son match contre l’Uruguay, son prochain adversaire du groupe A.
Merci Khune!
Cette nulle, les Sud-Africains la doivent surtout à Khune, l’homme du match. Pendant que ses coéquipiers étaient crispés par la grandeur du moment et cherchaient leurs repères, le gardien, lui, avait déjà trouvé les siens.
La première demie l’a vu faire des heures supplémentaires, devant des Mexicains particulièrement inspirés dans sa surface. Giovani Dos Santos a exposé des failles défensives dès la deuxième minute, mais le ballon qu’il a récupéré dans la surface a été dévié hors du cadre à minuit moins une.
Guillermo Franco a fait les frais du plus grand larcin, à la 32e. L’attaquant avait Khune à sa merci, mais le gardien l’a débouté d’un réflexe de la main. Dos Santos, lui, a eu droit à une autre parade de l’homme ganté à l’heure de jeu. Son tir se dirigeait vers le haut du filet, mais un plongeon a tout changé.
La survie d’une équipe au Mondial est toujours indissociable des performances de son gardien. Un match ne fait peut-être pas un tournoi, mais Khune a prouvé qu’il ne souffrait d’aucun complexe. Ainsi ira Khune, ainsi ira l’Afrique du Sud.