Malgré son jeune age et des difficultés qui l’ont sérieusement affecté, Jacques Zoua s’est complètement métamorphosé en quelques mois pour retrouver une place de titulaire dans le plus grand club de Suisse. Le vice-champion d’Afrique Junior qui figure dans les petits papiers de Paul Le Guen sait pertinemment qu’il est sur une marge de progression et que le meilleur reste à venir. L’entretien réalisé au Parc Saint-Jacques de Bâle …
Camfoot.com : Titulaire aujourd’hui, est-ce une situation que vous auriez imaginé en vous engageant il y a quelques mois ?
Jacques Zoua : Sincèrement, je crois beaucoup en moi. Même si je savais que ça allait être difficile dans les conditions de mon engagement, je n’ai jamais douté. J’ai signé étant blessé, en acceptant de rentrer au Cameroun pour trois ans car je n’avais que 17 ans et venir me faire opérer. J’ai été moralement très affecté à cette période parce que je n’avais jamais été blessé et du coup on m’annonçait qu’on allait m’opérer. Le même mois, je perds deux êtres qui m’étaient chers, ma mère et ma sœur. Je n’avais pas imaginé que je serais venu aussi rapidement à ce niveau puisque j’ai connu une nouvelle blessure qui m’a éloigné du groupe pendant un mois. J’ai travaillé très dur pour avoir une place dans le onze entrant et je vais me battre pour y rester.
Camfoot.com : À votre jeune âge on peut bien se demander où est-ce que vous avez trouvé la force nécessaire …
Jacques Zoua : Avant toute autre chose, c’est d’abord la confiance en moi qui m’a beaucoup aidé à retrouver ce niveau, à refaire ce que je faisais avant. Je compte beaucoup progresser, j’ai envie de le faire et je crois personnellement que je n’ai encore rien fait, je suis à mes débuts Je vais donc beaucoup travailler pour progresser.
Camfoot.com : Est-ce que ce n’est pas un handicap d’être dans le plus grand club de Suisse et d’avoir pour concurrent Marco Streller, Alexander Frei ou encore Scott Chipperfield ?
Jacques Zoua : Non pas du tout. C’est plutôt bien pour moi parce qu’avec des joueurs comme eux je vais rapidement apprendre et en plus je suis encore jeune, je dois beaucoup travailler parce que j’ai du chemin devant moi, une longue carrière qui m’attend et je veux être satisfait à la fin.
Camfoot.com : Deux doublés avec Coton Sport, finaliste de la Ligue des champions Africains et de la CAN Junior, vous êtes à deux doigts d’avoir un autre doublé en Suisse avec Bâle. Une belle moisson …
Jacques Zoua : Rire … Oui ! Je suis d’abord contant pour moi-même et je pense que c’est le travail que j’effectue depuis que je suis tout petit qui porte ses fruits. C’est mon rêve de devenir très grand footballeur et j’espère que c’est ça qui est entrain de commencer. Je dois encore beaucoup travailler pour arriver au sommet car j’ai envie de gagner beaucoup de titres dans ma carrière.
Camfoot.com : Est-ce qu’il vous arrive parfois avec vos titres de chambrer votre papa qui a une longue carrière avec Kohi de Maroua où il a été capitaine ?
Jacques Zoua : Rire … Non ! Mais, je lui rappel parfois qu’un jour je lui dirais que je suis arrivé au niveau où il n’a pas été. Il répond toujours en disant que nous les jeunes avons tout pour réussir maintenant avec le football.
Camfoot.com : Quel est le poste dans lequel vous vous sentez le mieux ?
Jacques Zoua : Je me sens le mieux en avant centre, c’est là que j’ai commencé à joué au football. Vous savez aussi que quand on est jeune on est essayé partout. J’ai joué en 10 et sur les deux couloirs. Actuellement, même si je suis utilisé sur les couloirs à Bâle, je joue facilement à ces quatre postes de devant. Le poste que je préfère est celui d’avant centre parce que je bouge beaucoup. Avec ma vitesse, je suis aussi très à l’aise sur les côtés où je touche beaucoup de ballons.
Camfoot.com : Votre entraîneur dit que vous êtes fort, intelligent et plein d’avenir …
Jacques Zoua : C’est vrai il me le dit souvent mais, je pense que je dois encore beaucoup travailler pour atteindre le meilleur niveau parce que je sais ce que je peux faire et je compte beaucoup progresser pour atteindre cela.
Camfoot.com : L’apprentissage du haut niveau est déjà difficile, l’adaptation dans un nouveau pays aussi, comment a été la votre ?
Jacques Zoua : Très difficile. Il y a la langue que je ne parlais pas au début. Je n’avais jamais quitté le domicile familial, je suis né à Garoua, j’ai grandi là-bas, j’ai été formé à Coton avec lequel j’ai fait mes débuts et joué en première division. C’était la première fois de changer d’environnement et vous pouvez vous-même imaginer ce que j’ai vécu. Je ne peux pas vous dire maintenant que c’est devenu facile mais, je dois faire avec, je dois grandir, me battre et progresser.
Camfoot.com : Que faites-vous de vos journées ?
Jacques Zoua : Elles sont très difficiles. Quand je ne suis pas aux entraînements, je suis devant la télé ou entrain de jouer à la play station que j’aime beaucoup. Je suis également régulier sur internet.
Camfoot.com : Vos rapports avec d’autres footballeurs Camerounais de la Super League …
Jacques Zoua : Oui effectivement j’ai des compatriotes qui sont dans d’autres clubs et c’est une très bonne chose pour moi parce que nous parlons beaucoup, nous discutons de ce qui se passe sur le terrain et en dehors des stades. J’ai la chance que la plus part étaient dans le Coton sport quand j’étais chez les jeunes et ça fait un plus de savoir qu’on a quelqu’un avec qui on peut discuter.
Camfoot.com : Vos rêves
Jacques Zoua : Jouer dans un grand club d’Europe, faire une très belle carrière et arriver au plus haut niveau.
Camfoot.com : Votre idole
Jacques Zoua : J’ai beaucoup d’idoles et le premier c’est Samuel Eto’o. Jouer avec lui serait une très belle chose. J’ai toujours rêvé de cela étant tout petit, en le voyant à la télé, même si je n’espérais pas être professionnel à un moment où il est encore en activité. S’il plait à Dieu, mon rêve se réalisera bientôt.
Stephen Sunou à Bâle (Suisse)