L’entraineur principal de Tiko United qui se trouve dans la capitale avec son équipe nous parle de l’état d’esprit qui règne dans son groupe à quelques heures de leur retour match en Champions League africaine. L’ancien coach de l’Union de Douala donne les raisons du choix du stade Omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé pour recevoir son adversaire de ce samedi, le Vital’o FC du Burundi. Au match aller à Bujumbura, les deux équipes s’étaient séparées dos à dos, deux buts partout (2-2).
Quel est l’état de préparatif de votre équipe ?
Depuis que nous sommes rentrés du Burundi, nous avons immédiatement commencé avec la préparation de ce match retour. On avait deux matches de championnat à domicile, les deux matches nous ont servi de galop d’essai ; deux grands matches contre deux bons adversaires (Canon et Ngaoundéré Universty). Mes gars au jour d’aujourd’hui sont prêts, le moral est au beau fixe.
Si on faisait un retour sur le match aller au Burundi, quelles ont été les forces de votre équipe ?
Au match aller, nos forces étaient la grosse expérience de mes joueurs et la force tactique. C’est sur ces deux points que nous avons dominés l’adversaire qui a de très jeunes joueurs très techniques, très frais, qui jouent en une touche de balle. N’eût été notre grosse expérience, on ne se serait pas tiré d’affaire. Au départ, nous avions une grosse difficulté avec le problème de l’effectif ; nous sommes partis du Cameroun avec un effectif de 16 joueurs. À Bujumbura deux sont tombés malades, victimes du paludisme ; Il reste 14 joueurs à peine pour le match. Malheureusement, les ennuis nous poursuivent aussi pendant le match puisqu’ à la 13eme minute on perd un autre joueur, le gardien titulaire François Beyokol. Finalement, on a joué à 13. Vers la fin du match nous menions encore 2 buts à 1, mais il y a eu un problème de fraicheur physique qui fait concéder un but à la toute fin de la rencontre.
Qu’est-ce qui fera la différence ce samedi d’après vous?
Au match aller nous avons pu voir les points forts et les points faibles de l’adversaire. Je crois que nous allons exploiter ces deux points, en nous appuyant sur notre expérience par rapport à cette équipe qui est jeune. Nous sommes préparés pour jouer ce genre de match.
Pourquoi avoir choisi de recevoir à Yaoundé au lieu de Douala qui est plus proche de Tiko ?
C‘est simplement pour des raisons techniques, nous avons fait toute la préparation à Ombé où il n’y a pas de gazon synthétique comme à Douala. À la sortie de Ombé nous avons joué un match test contre Union à Douala sur le gazon synthétique et j’ai observé que mes joueurs, au moins 8 sur les 18 retenus, n’étaient pas à l’aise sur du synthétique. Arrivé à Bujumbura, nous avons joué sur le synthétique, mais celui-là était bien damé alors que celui de Douala est lourd et épais. Nous avons donc estimé qu’il ne fallait pas prendre de risque de jouer sur un terrain qui nous cause des problèmes, autant mieux jouer à Yaoundé où le gazon s’apparente à celui de Ombé (Sud-Ouest) où nous nous sommes préparés.
Jusqu’où comptez-vous aller dans cette compétition africaine ?
Nous comptons aller jusqu’à la phase de poule, il le faut absolument parce que c’est une phase rentable sportivement et financièrement.
Tiko a-t-il un effectif et les moyens pour y parvenir ?
Oui, nous avons un effectif capable de jouer la phase de poule de la Champions League.
Tiko est sur plusieurs fronts, championnat, coupe du Cameroun et coupe d’ Afrique, n’y a-t-il pas lieu d’avoir peur de la saturation ?
Ça me donne les frissons au dos. Tenez un exemple: nous avons joué samedi contre Ngaoundéré à Tiko (2-0), trois jours après (mardi) c’est le Canon qui arrive (1-0), quatre jours après, c’est un match international. Puis ça continue, car cinq jours après ce match de Champions League nous sommes à Garoua pour jouer contre Roumdé Adjia. Après quoi nous devons retourner à Douala vendredi pour jouer contre Astres dimanche. Ce sera difficile à gérer, j’espère que la fédération qui nous fait jouer à ce rythme tiendra compte. Effectivement j’ai peur de la saturation, mais on a 25 seniors et une dizaine de juniors ; on pourra gérer.
Avez-vous pu renforcer votre effectif pendant le mercato ?
Vous savez que l’expérience nous a montré que les joueurs qu’on prend au mercato ne sont jamais prêts. Le mercato en principe est fait pour les joueurs qui viennent directement pour jouer, mais chez nous les joueurs recrutés au mercato viennent pour s’entrainer. Prenez le cas des clubs de Douala qui ont recruté les joueurs au mercato, ils ont perdu deux matches depuis le début de la phase retour parce qu’ils ont aligné d’entrée ces joueurs. J’ai vécu l’expérience l’année dernière et je ne suis pas prêt à recommencer.
Propos recueillis par Guy Nsigué à Yaoundé