Ils estiment que la défaite contre les Panthères du Gabon servira de leçon pour la suite de la compétition.
Peu avant 16h30, mercredi dernier, les rues de la ville de Bafoussam étaient désertes. Dans les bars, snack et bistrots du centre ville, on pouvait voir des téléspectateurs massés devant les écrans de télévision. Personne ne voulant rater une seule seconde de la fatidique rencontre Cameroun Gabon. Au lieu dit Akwa, tous les fans de Achille Webo et Gérémi Njitap Fotso sont massés pour attendre le coup d’envoi de la partie. Nombre d’entre eux arborent les maillots des Lions ; signe de soutien, bien que la partie se joue à des centaines de kilomètres en terre angolaise. Dans la rue, on pouvait voir quelques motos avec des fanions aux couleurs vert, rouge et jaune. Tout le monde est confiant quant à l’issue de la rencontre.
Contrairement à la phase éliminatoire, Samuel Fotso, le père de Gérémi Sorel Njitap, a momentané abandonné son salon où il a l’habitude de voir le match pour rejoindre les clients massés dans son bar. La convivialité est au rendez-vous. A chacun ses commentaires jusqu’à ce que l’arbitre central déclenche les hostilités.
Dès la première minute, quand Idriss Carlos Kameni repousse une offensive gabonaise, personne n’ose croire à un coup dur dans les prochaines minutes. Se trouvant dans le même bar, un groupe de clients est plongé dans les discussions qui, à la limite, troublent la tranquillité des fervents supporters des Lions Indomptables. «Si le Cameroun doit gagner cette partie, ce sera par un score de 3 buts à 0», lance un supporter dans la foule. A en croire ce dernier, «l’équipe gabonaise ne joue rien du tout.»
Au même moment, Samuel Fotso fait observer que «les mondialistes souffrent depuis le début de la compétition.» Des éclats de rire se font entendre. Quelques minutes après, le cours de la rencontre lui donne raison quand le capitaine gabonais, Daniel Cousin, trouve le chemin des buts, à la 17e minute en battant le portier Idriss Carlos Kameni. Et un fan de faire savoir que le gardien Didier Ovono montre déjà qu’il veut jouer son va-tout face au Cameroun qui les avait déjà battu en aller et retour lors des éliminatoires. Bien que parvenu à la pause, des supporters, entre une gorgée de bière et les commentaires, pensent même que le Cameroun va remporter par 3 buts à 1. Dans la rue, on peut voir quelques fans sortir avec leurs drapeaux, sans grande inquiétude. «Le milieu et l’attaque du Cameroun ne répondent pas. Il va falloir que la coach fasse quelque chose dès la reprise», remarque Joseph.
Quand le Gabon commence à subir la rencontre en seconde période, des téléspectateurs sont excités et motivés ; voyant arriver l’égalisation camerounaise voire un but ou des buts de victoire. Plus les minutes s’égrainent, plus les visages son pâles. Personne n’a eu le courage de se lever de son siège avant le coup de sifflet final, dans une rencontre qui a finalement tourné en faveur des Panthères du Gabon qui ont pris leur revanche sur le Cameroun. «Alain Giresse a su tirer les leçons des deux dernières confrontations entre le Cameroun et le Gabon. Il a su allier quantité et qualité dans le stage préparatoire», soutient Jean Claude Kammogne. En face, Bernabè Tchaptchet fait savoir que cette défaite ne l’a pas du tout affecté parce qu’il ne s’agit que d’une entrée en compétition.
Pour une bonne frange de personnes, le Cameroun perd après avoir très bien joué son match. C’est d’ailleurs ce qui a fait dire à Samuel Fotso, le père de Gérémi Njitap, que les Lions, à son avis, n’ont pas du tout démérité. «C’est une très bonne formation qui a évolué ce jour et je suis optimiste pour la suite de la compétition», confie t-il. Après ce faux pas qui a permis au Gabon de mettre un terme à la suprématie camerounaise, les regards sont désormais tournés vers la rencontre décisive de dimanche qui va opposer le Cameroun et la Zambie.
Blaise Nwafo à Bafoussam