Réputé pour son franc parlé, Eboua Elame n’a pas eu la langue fourchue quand il a fallu analyser la sortie manquée des lions indomptables du Cameroun face à l’équipe nationale du Gabon. Il en ressort que seule l’organisation autour de notre équipe est la cause principale du non match lors de la première journée dans le groupe D de la 27e coupe d’Afrique des nations.
Ce n’était pas la meilleure façon
Il faut d’abord dire que comme tout citoyen qui aime son pays, je suis très déçu de cette défaite du Cameroun face à l’équipe du Gabon. Je suis d’autant plus déçu que depuis quelques semaines, nous avons décrié la méthode de gestion de la préparation de cette équipe du Cameroun. Et, nous relevons en cela beaucoup de griefs qui justifient les raisons pour les quelles cette équipe tombe aujourd’hui à la première rencontre. D’abord, vous avez vu que la préparation a été trop courte et peu ordinaire. Nous avons décrié cela. Moins de 5 jours pour une équipe nationale qui prépare une compétition majeure à caractère continentale, c’était un peu trop osé de faire ce faire ce genre de regroupement.
Aujourd’hui, cela montre que c’était bien insuffisant et que cela n’a apporté aucune solution aux lacunes observées dans notre équipe. Une sélection donc les joueurs venaient de passer une bonne partie des fêtes de fin d’année à Yaoundé. On a pu les voir partout dans la vie mondaine, dans les boites de nuit en galante compagnie et, on a constaté que ce n’était pas la meilleur façon de regrouper les joueurs pour une si courte durée.
On n’a pas respecté les rites Camerounais
Le deuxième facteur qui peut concourir à la défaite que nous avons observé face à cette équipe du Gabon, comme d’habitude on n’a pas respecté les rites Camerounais. Paul Le Guen est certes entraîneur français, n’oubliez pas qu’il ne maîtrise pas les réalités de notre pays. On sait que chaque fois que l’équipe nationale va dans une compétition de ce type là, les joueurs viennent à Yaoundé passer du temps avec la famille et des amis et pourquoi pas avec des tradi praticiens pour obtenir le petit plus qui leur permet psychologiquement de bien jouer. Il y a aussi le fameux match de gala de Yaoundé à travers lequel les joueurs auraient pu avoir la bénédiction et l’onction de la population. Cette communion a manqué. N’oublions pas que le MINSEP en charge de cette équipe n’a pas respecté ce qu’il a fait par le début. Il avait commencé par appeler un certain nombre de responsables, d’experts, de consultants, de journalistes et autres pour lui montrer la chemin et lui donner la conduite à tenir.
Beaucoup de choses ont été faites par des gens qui ont travaillé dans l’ombre sans que le bruit ne soit fait autour. Malheureusement, le ministre a changé toute cette équipe qui a permis à cette équipe d’obtenir sa qualification CAN/CM 2010. Il les a non seulement mis à l’écart, pire, il ne les a pas récompensé. Il n’y a pas eu de gratification et, partout à Yaoundé, si vous prenez l’opinion des experts, on vous dira que le système est ingrat.
Se remette à l’œuvre
Disons que nous sommes un peu habitué par ce genre de situation. L’équipe du Cameroun peut parfois mal commencer, l’exemple de Ghana 2008 lorsque l’Égypte nous a battu lors du premier match de la compétition. C’est pour dire que la défaite dans ce premier match n’est pas en soi synonyme de fin. Tout n’est pas perdu, le Cameroun peut se ressaisir comme par le passé. Sur le plan sportif, les Camerounais qui n’ont pas été bien préparé et qui sortaient de la « java » après les fêtes de fin d’année peuvent se ressaisir avec le peu de temps qui nous reste à savoir rentrer petit à petit dans la compétition et, gagner le prochain match. Je crois que rien est perdu, il faut avoir le moral, il faut que l’équipe travaille, se remette à l’œuvre et que Paul Le Guen et ses poulains soient au diapason pour remporter les prochains matchs et obtenir la qualification pour le second tour.
Propos recueillis par Stephen Sunou