La question de jouer se pose avec raison. Mourir pour jouer au foot, cela n’a aucun sens. Mais faut-il pour autant capituler, baisser les bras ? Je crois que dans la situation qui se présente aujourd’hui, on peut légitimement évoquer la possibilité d’une suspension de la compétition. Toutefois, en toute honnêteté, le motif du mitraillage du bus des Togolais, la mort inexplicable de quatre personnes, aussi tragique cela a pu être, ne devraient pas nous pousser à prendre une décision dont les répercussions pourraient être énormes.
Ce qui est arrivé dans l’enclave de Cabinda est terrible, bien sûr. C’est à peine croyable que quatre personnes meurent comme ça, dans le cadre d’une manifestation pacifique, loin de chez elles, dans un conflit qui ne les concerne en rien. Nous tous, et les Togolais en premier, on peut les comprendre, sommes affectés moralement et physiquement. Les autres compétiteurs, qui savent bien que la cible des Cabindais pouvait être n’importe qui, ont toutes les raisons du monde d’avoir peur. La sécurité absolue ne peut être garantie dans aucun cas. Il n’est tout simplement pas possible d’arrêter un groupe de gens déterminés à causer du grabuge.
Cela dit, suspendre ou arrêter la compétition ne servirait pas à mettre fin aux violences dans ce coin de l’Angola. Il y a néanmoins urgence, et on attend de la CAF et des pouvoirs publics angolais qu’ils trouvent, ensemble, une solution en ce qui concerne les matchs prévus dans l’enclave. La sérénité de la compétition serait largement entamée si la volonté de déplacer ces matchs n’était pas exprimée au plus tôt.
Il ya autre chose. La CAF, on est porté à le croire, verse aux fédérations nationales des montants spécifiquement prévus pour le transport par avion des équipes nationales. Le Togo a voyagé en bus du Congo à Cabinda, contrairement au règlement clairement défini par la CAF, comme l’a clairement indiqué le patron de la communication de la Confédération. La raison serait peut-être la proximité du site de la compétition ou le manque de liaison aérienne. On l’espère, parce que nous ne voulons pas croire que la sécurité des joueurs et des accompagnateurs aurait été mise en péril à cause de la négligence des Togolais ou, pire, des appétits financiers interlopes que nous connaissons tant en Afrique.