Malgré l’attaque du bus togolais à la mitraillette à deux jours de l’ouverture de la Coupe d’Afrique des nations angolaise, la Confédération africaine de football (CAF) a confirmé que la compétition aurait bien lieu à partir de dimanche. Certains matches devant se dérouler dans l’enclave de Cabinda, où s’est déroulée l’attaque terroriste, pourraient être déplacés dans une autre région.
« The show must go on », chantait Queen. La Confédération africaine de football (CAF) semble visiblement du même avis, après avoir décidé vendredi de maintenir l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), malgré l’attaque terroriste qui a frappé le bus togolais en début d’après-midi au Cabinda, entraînant le décès du chauffeur ainsi que les blessures de neuf Togolais dont deux joueurs de la sélection, le portier de Pontivy, Obilale, et le défenseur de Vaslui, Akakpo.
Et si, à l’image du Grenoblois Romao ou du Nantais Dossevi, les Eperviers ont tout de suite émis la volonté de renoncer à la compétition, la CAF ne l’entend pas vraiment de cette oreille. La première réaction de Souleymane Habuba, son directeur de la communication, laisse ainsi songeur. « Je ne sais pas ce qui a pris au Togo de voyager en car, a-t-il déclaré sur l’antenne de RFI. La seule chose que l’on puisse dire, c’est que l’incident n’a pas eu lieu dans la ville de Cabinda. »
Les six matches de Cabinda déplacés ?
Ce serait pourtant bien à Cabinda que s’est déroulée cette attaque revendiquée par le FLEC/PM, une enclave qui possède la majorité des réserves pétrolifères angolaises et qui est contrôlée par des rebelles hostiles au pouvoir qui ne comptent pas en rester là. « Nous regrettons que ce soit le bus du Togo qui a été pris pour cible, a indiqué Rodrigues Mingas, secrétaire général du FLEC/PM sur Infosport. On n’a pas fait exprès de tirer sur un bus de joueurs. Ça aurait tout aussi bien pu être le bus des Ivoiriens, le bus de n’importe qui… On est en guerre, tous les coups sont permis. L’Angola veut faire croire à une paix effective au Cabinda, mais la paix n’existe pas. »
Six matches de poule, dont Côte d’Ivoire-Burkina Faso lundi en ouverture du Groupe B, ainsi qu’un quart de finale, devaient se dérouler au Stade Chimandela de Cabinda, des rencontres qui pourraient être déplacées dans d’autres régions. Une chose est sûre : cette première CAN angolaise de l’histoire n’a pas encore débuté qu’elle est déjà endeuillée, une bien mauvaise nouvelle pour toute l’Afrique quelques mois avant d’accueillir sa première Coupe du monde.
Par PAUL ROUGET