Le ministre des sports et de l’éducation physique était samedi dernier dans le chef-lieu du département des Bamboutos pour procéder à l’inauguration du stade municipal rénové.
La première visite du ministre Michel Zoah fera tâche d’huile dans l’histoire du sport camerounais en général et du football en particulier. Deux mois seulement après sa nomination, il a tenu à poser un acte dont se souviendront les populations de l’Ouest. Invité à Mbouda par Emmanuel Nganou Djoumessi, secrétaire général adjoint des services du Premier ministre pour présider la finale de la première édition du tournoi de football des Bamboutos, festi-foot 2009, Michel Zoa l’a conditionné par l’inauguration du stade municipal de Mbouda dont les travaux de construction ont pris fin depuis fin 2008.
Aux côtés du ministre des sports, on pouvait voir Emmanuel Nganou Djoumessi, Pascal Mani le gouverneur de l’Ouest, Philippe Vandebrouck, le directeur général de Mtn Cameroon qu’accompagnait Melvin Akam, son responsable de la communication et du sponsoring du football local. Côté Fécafoot, Charles Emedec représentait le président Iya Mohammed. David Mayébi, 5e vice-président à la Fécafoot, et Junior Binyam chef du département communication étaient également présents. Non loin d’eux, une kyrielle de chefs traditionnels des Bamboutos.
Avant le début officiel des cérémonies, les centaines de spectateurs qui ont effectué le déplacement du stade municipal de Mbouda ont d’abord assisté à un match de gala entre les vétérans.
Tout a commencé avec l’allocution d’Emmanuel Nganou Djoumessi, le parrain du tournoi festi-foot. Tout en donnant les raisons d’une telle initiative qui vise à unir davantage les jeunes du département des Bamboutos, il les a invités en retour à prendre leur destin en main et à faire preuve de discipline à tout le moment. Même s’il n’a pas été très explicite, les observateurs avertis ont compris que M. Nganou Djoumessi faisait ainsi allusion à l’épineuse affaire Bamboutos de Mbouda rétrogradé de deux divisions pour corruption. C’était au cours d’un match de championnat qui l’opposait à Fédéral du Noun au stade de la Réunification à Douala, il y a déjà deux saisons. Avant de clore ses propos, il a tenu à « féliciter la Fécafoot et les autres associations sportives qui œuvrent pour la promotion du sport, «facteur de l’unité dans le département des Bamboutos.»
Le maire de commune de Mbouda, partenaire de ce projet de construction de stade, a salué la présence à Mbouda du ministre des sports et de l’éducation physique. «Le somptueux stade municipal de Mbouda, fruit du partenariat entre Mtn et la Fécafoot, fait la fierté des Bamboutos. Nous formulons le vœu que le seigneur accompagne le directeur général de Mtn afin qu’il construise d’autres stades comme celui-ci pour le bonheur des jeunes sportifs», s’est réjouit le maire qui invite ses populations à une bonne utilisation de ce joyau architectural de 5000 places dont 2000 assises.
“le football camerounais a plusieurs usines de retard”
Le Dg de Mtn Cameroon, Philippe Vandebrouck, n’est pas resté insensible au vœu du maire de Mbouda. C’est pourquoi, dans son allocution, il a relevé que le projet de construction du stade municipal n’était que le pilote d’un long processus. C’était non sans souligner que les critères qui ont pesé en faveur du choix de cette ville pour être la vitrine de ce programme étaient entre autres son dynamisme économique, culturel et sportif. «C’est à la fois, avec une grande joie et réelle fierté, que je m’adresse à cette assistance en ce jour mémorable, où nous procédons à l’inauguration du stade municipal Mtn de Mbouda», a martelé le directeur général de Mtn Cameroon. Dans le même sillage, il a fait savoir que «depuis sept ans, nous avons montré que nous étions un partenaire solide, engagé et motivé, sur lequel le football camerounais peut compter en toute confiance, pour l’amélioration des conditions de son organisation et de son rayonnement populaire. Nous entendons évidemment le demeurer.» A en croire le chef d’entreprise sud-africain, les grandes nations de football se font sur la base de leur valeur sportive, de leur capacité logistique, et de leur environnement populaire. C’est pourquoi, tout en reconnaissant que le football camerounais a une valeur sportive et l’engouement populaire, Philippe Vandebrouck s’indigne du fait que «ce football est depuis longtemps aux prises avec certaines lacunes, dont le déficit des infrastructures. Or le football est aujourd’hui une industrie. Et industriellement parlant, le football camerounais a plusieurs usines de retard. Il faut donc bâtir les usines de foot que sont les infrastructures. En tant qu’entreprise citoyenne nous voulons accompagner le Cameroun dans cette œuvre à la fois exaltante et utile.» D’où la détermination de Mtn et de son partenaire qu’est la Fécafoot, et les communautés locales, à doter chacune des 10 régions du Cameroun, d’un stade de football répondant aux normes Fifa.
Dans l’optique de mettre un terme aux rumeurs de la rue, le Dg a souligné avec force que «le stade que nous inaugurons aujourd’hui n’appartient ni à Mtn, ni à la Fécafoot. C’est votre stade ! Il appartient aux communautés locales des Bamboutos. Il vous revient donc de vous l’approprier, le mettre en valeur, en prendre le plus grand soin, et même le protéger» ; des propos salués par des salves d’applaudissements.
A la suite de ce dernier, le ministre Michel Zoah a également tenu un discours conciliateur. «Population des Bamboutos ; dans tous les ménages il y a des bisbilles et des problèmes. Mais la paix fini toujours par revenir. Dans la vie des nations et des hommes, il y a toujours des moments difficiles à vivre et à accepter», a t-il reconnu. Mais auparavant, il a encouragé cette initiative de Mtn Cameroon et de la fédération camerounaise de football qui vise à développer les infrastructures sportives.
Des propos du patron des sports, il ressort que dans sa décision de revisiter les relations entre le Minsep et les associations sportives où il délègue un secteur large des compétences et une large autonomie aux associations, un appel a été lancé en direction des opérateurs économiques pour un partenariat mutuellement bénéfique. Il a cité en exemple le cas du stade municipal de Mbouda, «un exemple que je salue très fort ce jour à Mbouda.»
Après la coupure du ruban symbolique, c’est par la finale de football qui opposait King place de Babadjou à Futsal de Mbouda que cette infrastructure a été officiellement inaugurée. A la fin du temps règlementaire, c’est King place qui est venu à bout de son adversaire par un score de 4 buts à 0.
Même si le match d’inauguration n’était pas celui qu’auraient souhaité les deux partenaires, d’aucun soutiennent avec force que l’essentiel a été fait. Reste maintenant à savoir si cette descente à Mbouda du patron des sports va définitivement faire taire les oiseaux de mauvaise augure qui ont toujours souhaité voir fermées les portes de cette infrastructure, pourtant bénéfique à tous les sportifs et le rayonnement de la région qui en a cruellement besoin.
Blaise Nwafo à Mbouda
Quelques caractéristiques du stade de Mbouda:
– Deux tribune couvertes de 1000 places assises chaque
– Deux vestiaires (l’une pour l’équipe locale et l’autre pour les visiteurs). Chaque vestiaire comporte:
- une salle de bain de huit douches,
- une salle de conférence où les entraîneurs
- des box pour permettre aux joueurs de garder leurs effets.
– Un bloc administratif équipée, de:
- une salle de massage
- une salle de réunion,
- une salle d’attente,
- un secrétariat,
- une infirmerie,
- le bureau du directeur du stade,
- les toilettes pour les spectateurs.