Deux génies du football mondial s’affrontent ce week end en Italie. Ils furent amis, mais se sont toujours battus pour le leadership. Ils ne vont pas déroger à la règle ce samedi 29 août 2009 au stade de San Siro. Les deux sont attaquants. Au FC Barcelone, ils étaient complementaires sur le terrain et ont eu un bourreau commun : Pep Guardiola. Ronaldinho est parti au Milan AC en 2008. Il n’y a rien gagné. Samuel Eto’o a été prié d’aller voir ailleurs malgré la belle saison 2009 passée avec le FC Barcelone. Deux histoires rocambolesques.
En 2004, le FC Barcelone recherche la pièce rare qui va éteindre son rival de toujours le Réal Madrid. Le choix est porté sur Samuel Eto’o sur l’insistance de Ronaldinho. Samuel Eto’o affole les compteurs 24 buts en 37 matchs de championnats pour et 4 buts en sept matchs de Champions League. Le monde entier ne parle alors que de ces deux génies. Les passes de Ronnie font le bonheur d’Eto’o et vice versa. Eto’o est alors ballon d’or africain. Le Barça remporte le championnat d’Espagne.
En 2005 /2006, ils finissent champion d’Espagne et remporte la ligue des champions. Eto’o marque en finale face à Arsenal et termine « pichichi » du championnat espagnol avec 26 réalisations. Il score 6 fois en champions league. Il est désigné Homme du match de la finale de la Ligue des Champions et est élu 3e Meilleur footballeur de l’Année FIFA en 2005, deux places derrière Ronaldinho.
Ronaldo Assis de Moreira de son vrai nom est aussi sacré Ballon d’or.
Les médias commencent à les opposer, la polémique commence lors de l’attribution du ballon d’or France Football 2005. Ronnie l’emporte et malgré la merveilleuse saison d’Eto’o, il est classé dixième. Eto’o n’accepte pas de se faire humilier de la sorte et pète les plombs ? « Je ne suis pas parmi les trois premiers, pourtant j’ai autant de mérites ou plus que certains… Depuis que je suis au Barça, qui a fait mieux que moi ? » s’est-il interrogé. Ce que ne tolèrent pas les Français, c’est qu’un Africain triomphe sans être passé par chez eux. « S’ils ne sont pas contents, qu’ils aillent voir leur mère« , tranchera Samuel. Avant de conclure, devant un parterre de journalistes médusés : « Ceux qui ne croyaient pas en moi me lèchent le cul aujourd’hui pour une interview« . Le mal est fait.
La décadence
La saison 2007/2008 est celle du mal être, Ronaldinho est méconnaissable, il ne joue pas bien, son rendement est déplorable et il passe ses nuits dans les boîtes. Il n’a plus d’influence sur le jeu du FC Barcelone. Les supporters déplorent l’absence de leur sérial buteur Samuel Eto’o blessé. Il reviendra de sa première blessure mais ne supportera pas de jouer les derniers couteaux. Le vestiaire s’embrase. Cette saison là, le Barça doit gérer l’ego de ses stars, un chapelet de problèmes est égrené, en illustre ce morceau choisi :
« Si un partenaire dit qu’il faut penser au groupe, c’est à lui de penser au groupe« , affirmait Eto’o. » Moi, je pense toujours en premier au groupe et après à l’argent. Ça, c’est ce qui m’a le plus blessé… »
« Dire en conférence de presse que je n’ai pas voulu jouer, c’est de la mauvaise foi« , déclarait Eto’o. « Je ne vais donner d’explication à personne. Je donnerai une explication au club seulement s’il me le demande. (…) Ils peuvent dire ce qu’ils veulent mais j’ai toujours respecté mes engagements envers mes partenaires« .
La polémique enfle et le staff technique se réunit pour étouffer ce problème. En avril 2007, des rumeurs persistantes font état d’un différend entre Ronnie et le « pichichi ». Les deux joueurs le nient :
« Ronaldinho joue pour le Barça tout comme moi. Qui veut une guerre ? Je le défendrai comme je le ferai pour mes propres enfants, si vous attaquez Ronnie, vous ne pouvez pas être un de mes supporters. Il y a des gens qui racontent n’importe quoi et tentent de monter les joueurs les uns contre les autres. Ce sont des abrutis et je leur dirai en face » avait déclaré Eto’o.
Quant à Ronaldinho, il disait : « Le vestiaire est comme toujours, c’est à dire motivé. Quand on ne gagne pas de matchs, il y a des choses fausses qui sont racontées. Parfois nous sommes fâchés car il y a des matchs que nous ne devons pas perdre, et dans lesquels nous ne jouons pas correctement. Mais la vie continue « .
» Entre moi et Samuel Eto’o, tout va bien « , avait-t-il précisé.
À partir de ce moment là, rien n’était plus comme avant. La machine à gagner du Barça s’était rouillée et le Réal s’est adjugé le titre de champion cette année là sur le fil du rasoir.
C’est alors que Guardiola est nommé coach du FC Barcelone. Il veut se débarrasser de quelques cadres de son vestiaire. Les victimes sont vite trouvées : Deco, Eto’o, Ronaldinho. Il finira par faire partie Deco et Ronnie signe au Milan AC. Eto’o lui va réussir à prouver qu’il avait eu tort d’avoir voulu se séparer de lui. Il offre un triplé au FC Barcelone lors de la saison 2009, Championnat (30 buts en 36 matches), Coupe du Roi et la Champions League (4 buts en 7 matches). Mais cela ne change en rien la position de son diminutif de coach. Une question de feeling arguera t-il.
Tous milanais
Ronnie parti au Milan AC en 2008 vivra une désillusion. Il marque 8 buts en 26 matchs de championnat. Il score 2 fois en 6 rencontres en Champions League.
Eto’o le suivra en 2009, pour l’Inter et l’une des premières déclarations c’est pour son ex-coéquipier du FC Barcelone : « J’espère que Ronaldinho reviendra à son meilleur niveau qui était le sien à Barcelone. C’est ce que tous les gens qui aiment le football souhaitent« . Le message passe et Ronnie score face à Sienne. Son bail au Milan AC qui courait jusqu’en 2012 devrait être renouvelé avec à la clé une augmentation salariale, de 6,5 millions à 8 millions d’Euros. La résurrection pour Ronnie ?
Sammy quant à lui a signé avec l’Inter de Milan pour 10, 5 millions d’Euros assortis d’autres primes liée à la performance. Il est auteur d’un bon début de saison avec deux buts en deux matchs, un en Supercoupe d’Italie face à la Lazio de Rome et l’autre face à Bari lors de la première journée du championnat.
Pour le compte de la deuxième journée du championnat d’Italie, les deux ex-amis vont s’affronter dans un derby intense. San Siro fera son plein d’œuf, malheur au vaincu.