Les poulains du président Joseph Feutcheu se sont qualifiés ce dimanche en venant à bout de Canon de Yaoundé par 4 buts à 0 au stade municipal de Bangangté.
La joie et l’émotion étaient grandes ce dimanche 21 juin 2009 au stade municipal de Bangangté qui accueillait la rencontre comptant pour les demi-finales retour de la coupe du Cameroun de football. Elle opposait Panthère du Ndé (vainqueur en 1988 devant Racing de Bafoussam) à Canon de Yaoundé, le club le plus titré du Cameroun dans cette compétition.
Le nombreux public, quelque 3000 spectateurs, qui a fait le déplacement du stade avait non seulement le souci de supporter “Nzuimanto”, mais aussi de voir comment Panthère pouvait procéder à un renversement de situation face aux poulains de Joseph Atangana, coach du mythique club de Nkoldongo, qui étaient déterminés à sauver leur saison sportive en disputant ne serait ce que la finale de la coupe du Cameroun. Une rare opportunité qui permet aux joueurs et encadreurs de serrer la main du chef de l’Etat. Au match aller disputé au stade omnisports de Yaoundé, c’est le Nkpa Kum qui avait pris une courte avance, 1 but à 0, devant la Panthère du Ndé.
C’est dans cet environnement que le match retour s’est donc déroulé à Bangangté, en présence des autorités administratives et traditionnelles, dont la très remarquée maire de Bangangté, Célestine Ketcha Courtes.
Dans les rangs de Nzuimanto, on remarquait encore la présence de Charley Fomen, sociétaire de l’Olympique de Marseille en France qui a tenu à jouer quelques minutes de cette rencontre avant de prendre le vol dans la nuit pour la France. Le trio arbitral était constitué de Jean de Dieu Baboulé, Queen Egbe et Thierry Tocke. Théophile Kamdom officiait comme 4e assistant.
Pas de round d’observation, puisque les premières sueurs froides dans le camp de Panthère se manifestent à la 2e minute avec un corner obtenu par Canon, mais mal négocié devant les lucarnes. À la 8e minute, un centre de Charley Fomen, milieu offensif, est dévié en corner par Zambo Noah. La partie est de plus en plus engagée avec la présence de plusieurs groupes de supporters acquis à la cause de “Nzuimanto” qui animent les gradins.
La domination des poulains de l’entraîneur Charles Kamdem est de plus en plus visible sur le terrain. Ce qui a fait dire à certains supporters du club de la capitale que le score étriqué de 1 but à 0 obtenu par Canon n’est pas sécurisant. A la 17e minute, Léonard Njoussou, le latéral gauche de Nzuimanto fait une infiltration dans le camp de Canon. Son tir de 45 mètres passe à la lisière de la lucarne du gardien international Janvier Mbarga.
Côté Panthère, les grimaces du gardien Tchoumte Tekeu, qui se permet régulièrement de prendre le ballon en deux temps ne rassure pas les public et à raison puisque ces manquements ont failli coûter cher aux locaux, n’eut été sa défense qui a pu évacuer le danger. L’inquiétude croit côté Panthère quand une tête de Ali Moumbain de Canon heurte le montant droit de Panthère avant de sortir pour une balle de 5,50 mètres.
Avec un seul joueur à l’attaque, Canon orchestre de moins en moins des offensives. Joseph Atangana ayant opté pour un jeu défensif qui doit lui permettre de préserver les acquis du match aller à Yaoundé. Le gardien Janvier Mbarga se permet de grignoter quelques minutes alors qu’on joue encore la demi-heure de la partie. Dans un face à face avec Janvier Mbarga à la 34e minute, Mefire Woukoué de Panthère place son ballon sur la barre transversale. Le public était debout croyant à l’ouverture du score, synonyme d’égalité rétablie dans les deux rencontres. Mais ce ne sera que partie remise.
On amorce les dernières minutes du temps règlementaire de la première manche. Sur un appel de bal dans le couloir gauche, le néo-Marseillais Charley Fomen efface les défenseurs de Canon et se retrouve à l’entrée de la surface de réparation. Son centre en retrait trouve la tête de Nana Owona qui prend à bat Janvier Mbarga, qui attendait la balle au côté opposé. Folie générale au stade municipal de Bangangté. C’est sur ce score que les deux formations vont à la pause.
La reprise est aussi engagée que la première. Avec toujours une domination de Panthère qui multiplie les occasions de but. Jusque là, Canon n’ose pas ouvrir le jeu. La 51e minute sera très déterminante. Un premier ballon de Woukoué est renvoyé au premier poteau par Janvier Mbarga. Alors qu’il suivait l’action, le même Woukoué survient une fois de plus et place le cuir au deuxième poteau. Le gardien n’a que le temps de se retourner pour ramasser le ballon dans les filets. Panthère mène deux buts à 0, 2 buts contre 1 sur l’ensemble des deux rencontres.
Fomen quitte le match pour Marseille
En raison de son voyage pour Marseille, le capitaine Charley Fomen cède le brassard à la 65e minute et dit au revoir à son public qui l’a encadré jusqu’au décrochage de son contrat en France. Le public ovationne prodige du coin, qui part pour les entraînements pré-saison.
Dix minutes avant, Charles Kamdem avait fait entrer Hilaire Talon au milieu de terrain, à la place de Nana Owona, le premier buteur. Un cafouillage dans la défense de Panthère, à la 69e minute à la suite d’un coup franc exécuté par Mbeté Mezang à l’entrée des 18 mètres, ne profite malheureusement pas aux canonniers.
Canon a enfin ouvert le jeu et Janvier Mbarga joue en position de dernier défenseur. Même les remises en jeu sont exécutées par le gardien du Nkpa-Kum. Cette situation sera exploitée par Woukoué, encore lui, à la 85e minute qui profite d’une légère avancée du keeper Mbarga pour passer le ballon au-dessus de sa tête. Un baptême qui offre le 3e but à Panthère. Pendant les arrêts de jeu, Richard Touko du Canon sale l’addition pour Panthère en inscrivant un but contre son camp. Sur l’ensemble des deux rencontres, Panthère est vainqueur 4 buts à 1.
Au coup de sifflet final, le stade déborde de joie et chacun jubile à sa manière. L’ex capitaine de l’armée à la retraite et président du club du Ndé, Joseph Feutcheu, est porté en triomphe par ses joueurs. Les primes sont conséquentes, on frôle le demi-million de FCFA par joueur, après les 300 000 FCFA promis au match aller en cas de victoire.
Après la première finale disputée et gagnée 1 but à 0 devant Racing de Bafoussam alias Tout Puissant de l’Ouest en 1988, Panthère du Ndé disputera ainsi sa deuxième finale de l’histoire. Pour y arriver, il a écarté sur son chemin des clubs de grand calibre tels que Coton sport de Garoua, le très prometteur Achille Fc de Sa’a (Elite Two) et bien évidement Canon de Yaoundé.
La finale contre Les Astres de Douala sera une autre paire de manche, les brésiliens de Douala connaissent la chanson, et veulent renouer avec la compétition africaine après une année de disette. Une belle affiche pour les amoureux du beau jeu. Reste à fixer rapidement une date pour cette prometteuse finale. Une formalité? Plutôt un nœud politique à la camerounaise qui année après année tue le plus grand évènement sportif du pays… “Le premier sportif” du peuple ne se sentirait plus en sécurité parmi les siens.
Blaise Nwafo à Bangangté
Réactions des acteurs
Charles Kamdem, entraîneur de Panthère : C’est un moment historique de ma vie et celle du club, je vais dire merci aux enfants. Ils ont cru, ils ont attaqué et nous ont fait ce qu’on attendait. Canon n’a pas démérité mais je crois que nous avons été plus forts qu’eux cet après-midi. C’est la détermination qui a fait notre force parce que nous avons voulu jouer de l’avant et marquer le plus grand nombre de buts possible.
Woukoué, attaquant de Panthère : La Panthère a eu la réussite cet après-midi parce qu’un match au stade municipal de Bangangté est toujours encouragé par le public qui savait déjà qu’il devait avoir un grand match. J’ai été réaliste aujourd’hui, j’y ai cru et je pense que c’est une juste récompense. Ce sera une très grande finale et on va à Yaoundé pour remporter cette coupe.
Joseph Atangana, entraîneur de Canon: Quatre buts à zéro on ne peut rien dire. Ils ont mérité leur victoire d’autant plus qu’ils ont marqué des buts qu’on ne peut pas contester. L’équipe la plus conquérante c’est celle la plus enthousiaste à gagner. Quand on commence à marquer des buts dans son camp ça veut dire qu’on est dépassé. Sur la fin du match on a été dépassé et je dis bravo à Panthère.
Joseph Feutcheu, président Panthère : Je suis vraiment fier de mes enfants parce qu’ils ont une fois de plus montré que le football, ils s’y connaissent. J’ai d’ailleurs félicité les joueurs adverses parce qu’ils n’ont pas démérité. C’est pour les encourager à bien jouer la prochaine fois, parce qu’ils ont été en demi-finale et il faut le reconnaître. Qu’ils soient de Canon ou de Panthère ce sont tous nos enfants. Perdants ou vainqueurs nous devons leur montrer que nous demeurons leurs parents.
Célestine Ketcha Courtes, maire de Bangangté : Panthère c’est une grande équipe. Et sur du papier nous étions en réalité déjà vainqueur, pour preuve en championnat Canon est derrière nous. Panthère avait déjà fait un grand match à Yaoundé malgré la petite défaite. Beaucoup doutait alors de ce que Panthère arrive à bout de Canon qui reste une équipe redoutable. J’ai dit non parce quand on a la foi, la volonté, on arrive toujours. J’ai cru en mes poulains et ils y sont arrivés. On ira à Yaoundé pour gagner la coupe du Cameroun.
Fiche technique
Panthère – Canon : 4-0 (4-1 A/R)
– Buteurs : Nana Owona, Woukoué (doublé) et Touko (contre son camp)
– Stade : stade municipal de Bangangté
– Climat : temps ensoleillé
– Public : environ 3000 spectateurs
– Temps : 90+5
– Note du match : 15/20
Avertissements:
- Canon : Mbeté et Malong
- Panthère : Nana Owona
Equipes
– Panthère du Ndé : 22 Tchoumte ; 20 Njoussou ; 7 Ngayaou ; 3 Guifo ; 26 Fomen puis Njiotcho ; 28 Kom ; 11 Kologni ; 10 Woukoue ; 32 Nformi puis Mendouga ; 12 Pahane ; 43 Nana Owona puis Talon. Remplaçants : 1 Mamadou ; 4 Tchokgna ; 42 Emma Mimba. Entraîneur : Charles Kamdem.
– Canon de Yaoundé : 16 Mbarga ; 4 Moumbain ; 22 Touko ; 41 Akono ; 49 Malong ; 20 Zambo puis 24 Ntolla ; 10 Boma ; 8 Owona puis 23 Aboneme ; 45 Medjo ; 21 Mbeté ; 25 Tsené. Remplaçants : 36 Foé ; 2 Bodo ; 18 Endouga ; 38 Mbede; 50 Bandeken. Entraîneur : Joseph Atangana.