L’équipe de Batié a battu Renaissance de Ngoumou ce mercredi par un but à zéro, au stade Ahmadou Ahidjo. C’est Joseph Kameni, le soigneur, qui jouait tous les rôles sur le banc de touche. Pendant ce temps, c’est depuis les gradins que Bernard Fotso, l’entraîneur du club, donnait des consignes aux joueurs.
La scène qui s’est déroulée au stade Ahmadou Ahidjo ce mercredi après-midi ressemblait à un théâtre. Mais, il ne s’agissait pas de cela. Renaissance de Ngoumou recevait Sable de Batié pour le compte de la 7ème journée du championnat au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Le match a tourné en faveur des visiteurs, dont les joueurs étaient presqu’orphelins sur le terrain. Sable de Batié a remporté la partie sur le score d’un but à zéro. En dehors des joueurs remplaçants, il n’y avait que Joseph Kameni, dont la fonction mentionnée sur la feuille de match est « soigneur ». Au contraire de Renaissance de Ngoumou, dont le banc de touche était fourni, avec tout un staff complet.
Et c’est depuis la 25ème minute de jeu que Sable de Batié a inscrit l’unique but de la partie. Un but sur penalty, consécutif à une charge d’un défenseur sur un attaquant de Sable dans la surface de réparation adverse. Ebongue a ainsi battu Lionel Ndjomo Ndjana, le gardien de but de Renaissance de Ngoumou. Avantage pour Sable de Batié à la mi-temps. De retour des vestiaires, Pierre Ndjilli Ndengue, l’entraîneur de Renaissance de Ngoumou, a effectué des remplacements, revu son schéma tactique. Ses joueurs vont assiéger le camp adverse. Mais, n’auront aucune chance de revenir au score, jusqu’au coup de sifflet final.
« Je crois que c’est l’arbitre qui a perdu, hein. Ce n’est pas Renaissance », a fulminé Pierre Ndjili Ndengue à la fin du match, fonçant vers les vestiaires.
Bernard Fotso, l’entraîneur de sable de Batié, qui a donné des consignes depuis les gradins, est à la fois ému et plaignant : « Nous avons gagné ce match en coachant nos joueurs depuis les gradins. L’entraîneur de Renaissance était sur le terrain avec ses joueurs. Je ne sais pas ce qu’on me veut dans ce pays. Qu’on me laisse travailler, et vous allez voir. Ça fait 17 ans que j’entraîne. J’ai donné la Coupe du Cameroun à Panthère de Bangangté, j’ai fait monter Caïman en première division. Vous voulez quelle qualification ? Mais, dites-moi. Vous avez vu que notre équipe est en place. Nous avons commencé les recrutements tard. Nous sommes encore en train de travailler. Sur le plan tactique, vous avez vu que défensivement, nous étions en place. Les joueurs de Renaissance ont leur style de jeu. Ils ont passé le temps à fignoler avec le ballon et nous avons notre stratégie. Et dès que nous avons une occasion, nous la mettons au fond, comme vous avez vu », a déclaré l’entraîneur de Sable, avant de conclure : « Je vous exhorte de ma laisser travailler ».
Antoine Tella à Yaoundé