Germain Noël Essengué : Journaliste à la CRTV
«Les deux sorties du Cameroun jusque là sont mitigés parce que le Cameroun semble avoir abordé ces deux matches avec un complexe de supériorité et de facilité, dans cette compétition, ils ont été favorisés par l’optimisme béa de l’entraîneur national qui leur a mis dans la tête qu’ilsvont gagner cette compétition d’entrée de jeu, et maintenant on constate que c’est tout le contraire. Par rapport à la dernière sortie face au Mali, je pense que c’est possible d’arracher une victoire devant le Mali, je ne voudrais pas être dans la même position que autres, il faut éviter de mettre les joueurs toujours sous pression, parce que je constate qu’ils sont dans un univers carcéral, l’univers est difficile, pas de communication, on leur remonte les bretelles, on leur dit qu’ils ne savent pas jouer au ballon, je pense qu’il faut éviter de frustrer ces enfants. il faut qu’ils décompressent un peu, il faut leur demander de jouer simple, de jouer comme s’ils s’amusaient, mais si on leur met dans la tête que c’est la coupe du monde, vous voyez ils seront sous-pression, ils auront la peur de mal faire, je pense qu’il faut laisser ces enfants se détendre, et leur permettre de se faire plaisir , la même situation s’est produite à Pointe Noire au Congo en 2007, pour le dernier match contre le Nigeria, ils avaient joué facile et ils ont gagné deux buts à 0, laisser les jouer contre le Mali comme ils veulent et vous verrez ils font gagner ce match.»
Steve Djouguela ; journaliste au Quotidien mutations
«Les performances de notre équipe nationale jusque-là sont des performances très moyennes dans la mesure où a l’impression que tout ce qui a été mis sur pied aussi pied au Kenya que lors des premières séances d’entraînements ici au Rwanda n’ont pas été appliqués sur le terrain, la preuve on s’est tous rendu compte que le coach à tout moment il se levait il a même passé l’essentiel du match debout pour repositionner les uns et les autres, alors que dans l’équipe, on a un certain nombre de professionnels ce qui devait être plus facile pour le coach sur le plan tactique, ce n’est pas le cas, on a eu l’impression que chaque fois qu’on marquait le but on arrêtait de jouer, on laissait le contrôle du jeu à l’adversaire, lorsque vous avez le Ghana en face, il ne va pas se priver pour vous mettre en difficulté. Pour le match contre le Rwanda on a vu que ce n’était pas du tout ça, le public était à fond derrière son équipe, le chef de l’état était là, les joueurs Rwandais étaient galvanisés, le Cameroun à mon avis n’était pas à la hauteur. Pour le dernier match contre le Mali, il ne faut pas calculer, il faut gagner absolument par deux buts d’écarts parce qu’en marquant un but on n’est pas sûr de se qualifier parce que çà va se jouer à la différence de but, il faut marquer et ne pas gaspiller les occasions de buts comme çà été le cas lors des deux derniers matches.»
Louis Matea : journaliste au quotidien national Cameroon tribune
«Je juge les performances du Cameroun jusque-là mi-figue mi-raisin, les gars ont commencé le match contre le Ghana dans de bonnes conditions, on a vu les 20 premières minutes, on a vu une équipe des lionceaux très engagée, malheureusement je constate que lorsqu’ils ont marqué un but, ils relâchent et finalement l’adversaire reprend du poil de la bête et menace de prendre les trois points du match. Pour ce qui est du match contre le Rwanda, on attendait de voir les Lionceaux rugir, là ils sont tombés dans les mêmes travers que lors du premier match, le Rwanda étant le pays organisateur, il fallait les refroidir en première période et le Cameroun a eu beaucoup d’occasions pour le faire, à force de multiplier les maladresses, les autres se sont retrouvés, après l’ouverture du score par le Cameroun, il fallait simplement enfoncer le clou en concrétisant les nombreuses actions qui ont suivi, l’enthousiasme du Rwanda a finalement payé. Le dernier match contre le Mali est un match piège le Mali n’a plus rien à gagner et va jouer son va-tout juste pour sauver l’honneur, nous avons tout a gagné une victoire de 2 buts à 0 nous qualifie, non seulement pour les demi-finales, mais aussi pour la coupe du monde, les Maliens prendront plaisir à embêter le Cameroun, mais sur le papier, le Cameroun est encore favori, je crois que sincèrement les lionceaux vont se qualifier.»
Etienne Manguellé II : journaliste à la CRTV
«Il faut dire que c’est la déception au niveau de la catégorie, la catégorie junior est pratiquement une catégorie d’école, on attendait beaucoup le Cameroun sur le plan collectif, sur le plan de la construction, mais l’on a constaté que jusque-là le jeu produit par les Camerounais est haché, décousu, on constate que tout le monde balance les longs ballons, on joue un peu physique, c’est dommage pour les jeunes, c’est seniors qui pratiquent ce genre de football, les juniors appliquent les basiques. Lors du premier match, nous avons subi parce que qu’on avait en face une équipe du Ghana bien assise collectivement, contre de Rwanda il nous a manqué beaucoup de baraqua parce que comme à la première journée, on a eu beaucoup d’occasions dans les 25 premières minutes, on a pas pu marquer, notre attaquant a besoin d’un buteur. Pour ce qui est de la dernière rencontre, le mali a 0 point et le rêve de cette équipe, c’est de rentrer au moins avec un point pour sauver l’honneur du pays, l’honneur du drapeau national, le Cameroun pour gagner doit revoir son attaque et mettre en difficulté la défense malienne qui à mon avis est prenable, c’est surtout l’attaque malienne qui peut nous mettre en difficulté, Diarra le numéro 11 par exemple est virevoltant, et si l’axe central de la défense du Cameroun s’amuse, il peut marquer autant de buts possibles, physiquement il est debout, sans oublier le dossard 4 Sow samba, le Cameroun doit également revoir son système, et adopter le 4-4-2 avec les milieux de terrain qui vont prêter main forte à la défense.»
Simon Lyonga : journaliste à la CRTV
«En ce qui me concerne, je crois que l’équipe nationale du Cameroun a beaucoup progressé par rapport à ce qu’on a vu pendant les éliminatoires, l’équipe a beaucoup progressé, l’équipe n’a pas eu beaucoup de matches dans les jambes, on a joué quatre matches pendant les éliminatoires deux au Cameroun et deux à l’extérieur, on a pas eu de véritable match de préparation, on n’a pas eu de vrais sparring-partner, on ne peut pas jouer contre Infinitif d’Ebolowa et prétendre jouer contre le Ghana, où les joueurs ont 195 matches ensemble, 16 joueurs de cette équipe ont joué la coupe du monde de moins de 17 ans et cette équipe est allée jouer au Cuba, les Lionceaux ont débuté très mal contre le Ghana, mais contre le Ghana nos joueurs ont bien joué pendant 45 minutes, le seul défaut c’est que l’équipe n’arrive pas à tenir 90 minutes, moi je mets çà sous le compte de la fatigue, l’équipe n’est pas très bien préparée physiquement, mentalement aussi ils sont touchés parce qu’il ne sont pas habitués à jouer devant un tel public, et aussi au Cameroun on a pas l’habitude des matches en nocturne , ce qui les gènes beaucoup, je crois sincèrement que l’équipe est en train de progresser et je suis l’un de ceux qui pensent que nous allons jouer la finale. Pour battre le Mali, il faut jouer notre football, il faut bouger, vous avez vu comme le Ghana bouge, j’ai beaucoup aimé le système de jeu du Cameroun en première manche contre le Rwanda, parce qu’il a utilisé le 4-3-2-1, si on joue de la sorte contre le Mali, nous allons prendre les trois points.»
Abondo Louis : journaliste à TV5
«Les deux sorties du Cameroun ont été des sorties moyennes, on ne peut pas dire que le Cameroun a joué deux gros matches, parce que face au Ghana a vu un Cameroun qui a bien commencé son match et qui a lâché avant la mi-temps, ils sont certes revenus après, mais çà n’a pas suffit pour gagner, je dirais que contre le Rwanda, on a vu un Cameroun amorphe, franchement ce n’était pas le Cameroun qu’on attendait, les Rwandais même ont été surpris par rapport à la prestation du Cameroun, ce manque de constante selon moi est due au fait qu’on a un problème au milieu de terrain , il faut déjà réduire les espaces, il faut à mon avis une bonne cohésion, parce que le match se gagne au milieu de terrain, si tu as gagné la bataille du milieu tu as gagné ton match.. La défense prend deux buts de la même façon. Avant d’attaquer le Mali, il faut régler le problème du milieu de terrain. Le Cameroun peut gagner le mali, d’ailleurs que le Cameroun a l’obligation de gagner, le Mali ne voudra pas renter avec zéro point, il va falloir travailler le milieu de terrain, réajuster et trouver les joueurs au milieu de terrain parce qu’à cause du milieu, notre attaque est sevrée de ballons, le mali est très costaud en défense donc il faut cette cohésion pour venir à bout du Mali.»
Serge Eric Epouné : journaliste au ministère des Sports
«Je voudrais dire que contrairement à ce qu’on pense, pour nous qui sommes sur le terrain de sport et du football en particulier, nous sommes s de ce que tout évolue aujourd’hui et que les autres nations que nous avons longtemps considérées comme de petites nations ont eu le temps de préparer leur retour sur la scène internationale soit après des grands recrutements, soit par des bons stages préparatoires à ce genre de compétition. Ceci dit, je ne suis pas surpris ni par le résultat que nous avons fait contre le Ghana qui a une vieille tradition du football jeune et même des compétitions jeunes, que ce soit internationale ou continentale, je ne suis pas non plus surpris par le rendement de l’équipe du Rwanda dans la mesure ou premièrement ils jouent chez eux et ont le douzième homme derrière, ils ont fait un mois de stage en Tunisie et il y a le président de la République qui était au stade, à partir de là, ils avaient trois sources de motivations supplémentaires, de notre côte, il faut reconnaître une chose c’est que les gars marquent et tout de suite ils se déconcentrent parce qu’ils ont l’impression qu’ils ont réussi le match, quand ils se déconcentrent, les autres augmentent en concentration et marquent le but et après le but de l’adversaire, ils n’ont pas le moral pour revenir. Ceci dit, çà gène un peu parce que pendant les matches éliminatoires, les gars n’ont pris aucun but aujourd’hui dans la compétition, ils prennent au moins un but par match, on doit revoir un certain nombre de choses notamment le choix de certains joueurs, il faut que l’entraîneur sache dire non par exemple à un professionnel qui ne donne pas satisfaction pour aligner un amateur. Pour le dernier, il faut que les joueurs eux-mêmes fassent d’abord leur propre autocritique, parce qu’en définitive c’est, eux qui sont sur le terrain, nous devons gagner le Mali pour nous qualifier pour la coupe du monde, le Cameroun doit absolument se qualifier pour cette compétition qui se joue en Afrique.»
Propos recueillis par Guy Nsigué à Kigali Rwanda