Remonter trois buts en coupe d’Afrique relève parfois du miracle. Les Kabyles y croient dur comme fer.
Car pour eux impossible ne fait partie de leur langage. Des batailles, ils en ont certes perdu beaucoup, mais ils ont toujours su remporter les plus déterminantes dans leur parcours à travers le continent. Demain, ils feront en sorte que la bataille du 1er Novembre se transforme non seulement en victoire, mais ils veulent l’immortaliser.
« Il est vrai que si nous avions marqué un but à l’aller notre tâche aurait été moins délicate, mais nous croyons dur en notre qualification », nous dira Nabil Mazari, le gardien remplaçant. « Tant nous sommes hypermotivés », ajoutera Nassim Dehouche le milieu du terrain. Un compartiment avec la défense qui ne pose guère problème pour Saïb. Ce dernier se retrouve avec dans la main un véritable Go chinois pour éviter de vivre un No japonais avec son attaque.
L’absence de Hémani (suspendu) et l’éventuel forfait de Bensaïd, qui souffre d’une luxation du quatrième orteil du pied droit, risquent de handicaper les Canaris dans leur mission. Certes il y a Saïbi, mais ce dernier n’a pas la même percussion que les deux avants-centres attitrés de l’équipe. Saïbi sait désormais que le poids de cette attaque reposera sur ses larges épaules. Il a une belle opportunité d’assurer une fois pour toutes son intégration dans le cœur des fans. D’ailleurs, Saïb ne manquera de déclarer que c’est là le match de la carrière de Saïbi pour motiver son poulain. En termes de percussions, Saïbi attend beaucoup de ses ailiers Derrag et Amaouche et de ses deux rampes de lancement que sont Benramla et Wassiou, deux joueurs en quête de rachat eux aussi. Saïb alignera donc une équipe tournée résolument vers l’offensive, « mais cela ne veut nullement dire que nous allons dégarnir le reste des compartiments. On doit se méfier de cette équipe du Coton Sport capable de nous surprendre », dira le coach de la JSK qui plaide pour l’endurance mentale. « Nous avons tout intérêt à ne pas nous presser, à rester calmes et surtout à ne pas balancer les balles vers l’avant, rien que pour le plaisir de le faire », ajoutera Saïb. Non sans reconnaître que son équipe aura à disputer un match où l’endurance physique et surtout mental seront déterminantes : « Nous n’avons droit à aucun relâchement si nous voulons nous qualifier. »
La qualification se jouera aussi dans les gradins où il est beaucoup attendu des fans pour constituer ce 12e homme nécessaire pour mettre le feu dans les tribunes, et surtout exercer une forte pression sur les Camerounais. Une ambiance à laquelle s’attendent les Camerounais, comme le souligne le coach des Cotonniers, Denis Lavagne. Ces derniers viennent d’obtenir leur qualification aux 1/4 de finale de la Coupe du Cameroun.
Mohamed RACHID (El Watan)