Genèse d’une mutation
Le stade Akwa est une entité vieille de 57 ans. C’est en effet en 1950 que fort de l’engouement croissant de la jeunesse pour le football, la municipalité, en accord avec l’autorité traditionnelle, circonscrit cet espace. La fédération camerounaise de fottball (Fcf) hérite de cet ouvrage à sa création en 1958. Elle y programme ses matches (D1 et D2). Très vite, le stade Akwa devient, avec l’évolution de notre football (1965-1980), le temple du ballon rond. Les duels fratricides (Oryx-Caïman ; Caïman-Léopard ; Léoprad-Oryx, etc.) ou encore les classiques opposant ces clubs mythiques à leur homologues de Yaoundé (Canon, Tonnerre, Diamant, Dragon). D’Ebolowa (Epervier) ou de Nkongsamba (Aigle), etc., tiennent le public en haleine.
Des matches légendaires au souvenirs impérissables, grâce à la qualité du jeu et la valeur des joueurs : Issac Mbettè, Samuel Mbappé Lépé, ou des valeurs montantes de l’époque, Jean-Pierre Tokoto, Roger Milla, Jean Manga Onguéné et bien d’autres, dont les seuls noms suffisaient à drainer les foules et à assurer le spectacle. Parallèlement, le stade Akwa abritait aussi des matches internationaux, tant pour les clubs, notamment ceux de l’Oryx (premier champion d’Afrique des clubs en 1965), que ceux de l’équipe nationale. Germain Koumyo Ekwè, reporter sportif se souvient particulièrement de “ ce match préliminaire de la coupe du monde en 1970 contre le Nigeria et au cours duquel le “ Maréchal ” Mbappé Lépé rata un penalty ”…
Mbappé Lépé, tombé dans l’oubli
Elévé à la distinction de footballeur camerounais de tous les temps, Samuel Mbappé Lépé sera durant toute sa carrière le capitaine de l’équipe nationale du Cameroun. En reconnaissance des services rendus au football camerounais, Félix Tonyè Mbock, alors patron du sport, décide de rebaptiser le stade Akwa du nom de Samuel Mbappé Lépé. Il s’agissait alors de perpétuer la mémoire de celui qui incarnait la force du football camerounais. Aujourd’hui, la stèle érigée en son honneur est tombée en désuétude, au mépris de tous. Selon certaines sources généralement bien informées, une somme de 350 millions Fcfa aurait été octroyée par un collectif de mairies européennes, à la communauté urbaine de Douala, dont l’infrastructure a été reversée dans son patrimoine, pour sa restructuration. Chassez le naturel…
Le Messager