Ils étaient annoncés pour 13h. A l’heure h, point de « héros d’Harare ». Mardi dernier 7 octobre 2008, dans le hall de l’international de Douala, plusieurs passagers n’étaient pas informés du retour des joueurs de Cotonsport après leur exploit d’Harare. Seuls quelques journalistes font le pied de grue. « L’avion de la Ethiopian Air Ways qui transporte les joueurs a accusé un retard. Repassez à 15h ! », informe, laconique, une hôtesse habillée dans une combinaison verte, derrière un box. Une information qui obligera les hommes de médias à « s’occuper » avant le retour des joueurs de Cotonsport. Ousmane Sadjo, le président régional Littoral Sud Ouest club des supporters de Cotonsport, accompagné de quelques fans patientent sagement devant l’aéroport. Dans la foule, quelques membres de familles des joueurs attendent aussi.
15h05’. un avion de la compagnie Ethiopienne se dépose sur le tarmac de l’aéroport de Douala. Devant l’aéroport, le groupe de supporters se met debout tels un homme. Dans la salle des bagages qui jouxte les bureaux des Douanes de l‘aéroport, caméras et appareils photos sont braqués vers le couloir d’où sont supposés venir la délégation camerounaise. C’est Charles Emedec, vice président à la Fécafoot et chef de délégation accompagné du coach adjoint de Cotonsport, M. Haman qui arrivent en premier. Crépitements des flashes. Ambiance. « Je suis un chef de délégation comblé », lance Charles Emedec avant de répondre aux questions des journalistes.
Suivront tour à tour Dandjouma Bobo Beloko, journaliste à la radio nationale du Cameroun et d’autres joueurs. « Nous avons bien travaillé. Nous avons fait un bon match couronné par un succès. Nous devons tout faire au match retour à Garoua pour gagner et nous qualifier pour la finale de la champion’s league africaine», sereine Ndamé André, un joueur de Cotonsculteurs.
C’est quelques 15 minutes plus tard que les bagages sortent des soutes pour arriver sur des portes-bagages roulantes. Chaque joueur se bat pour reconnaître et tirer son sac. Dès la sortie de l’aéroport, c’est la haie d’honneur qui attend les « héros d’Harare ». Remue ménage parmi les fans. Certains sortent les téléphones portables pour faire les photos. Quelques bagagistes se bousculent pour faire quelques photos avec certains joueurs. Ceux-ci sortent pour venir entrer dans le mini-bus qui les attend à l’entrée.
Assis au siège avant du bus, à côté du chauffeur, le coach Alain Ouembléon pense déjà au match retour dans dix jours à Garoua : « nous avons gagné 1-0 Dynamos à Hararé. Nous avons un pied en finale. Mais nous devons pas perdre la lucidité car les zimbabwéens voudront nous faire comprendre qu’ils n’ont pas encore dit leur dernier mot ». En cas d’une victoire ou d’un match nul le 19 octobre prochain à Garoua, Cotonport se qualifierait pour la première de son histoire pour la finale de la prestigieuse champion’s league africaine. Un exploit ! Lorsqu’on sait que cela fait 27 ans qu’un club camerounais n’a pas atteint ce niveau.
Belapélé à Douala
REACTIONS DES JOUEURS ET ENCADREURS
Charles Emedec, chef de délégation
-«Durant notre séjour à Hararé, les joueurs de Cotonsport ont été sages, disciplinés, déterminés. C’est ce qu’on demande à un club. Le match a été difficile, mais les enfants se sont calmés et après observés les zimbabwéens, ils ont maîtrisé le jeu et ont marqué le but de la victoire pour bien défendre ensuite cet avantage. D’après le feed-back que je reçois, les camerounais voient déjà en finale mais je conseille la prudence à tout le monde même si on a déjà un pied en finale.»
Haman, coach adjoint Cotonsport
-«Les félicitations, c’est pour les joueurs. Le match n’était pas facile au départ, mais pour la suite, les gars sont entrés dans le jeu et ont bien maîtrisé leur sujet. On était bien en place. On n’a jamais peur de cet adversaire. Le match retour sera aussi difficile que le match aller. C’est la raison pour laquelle nous allons nous préparer sérieusement pour les affronter. Nous avons un avantage qu’il faut garder mais il faut chercher à marquer d’autres buts.»
Ahmadou Ngomna, capitaine Cotonsport
-«Ça été un match difficile. Nous avons fait l’essentiel en gagnant remportant cette première manche. Comme je l’ai dit à mes co-équipiers, ce n’est qu’une première manche qui a été remporté. Nous devons tout faire pour gagner le match retour dans deux semaines à Garoua. Il ne faut pas se prendre la tête car le match retour sera aussi difficile que le premier. Le fait d’avoir gagné un match à l’extérieur, ce n’est pas un exploit. Tous mes co-équipiers, on se connaît bien et on a fait le match qu’il fallait. Le match retour sera très difficile. Même si au Cameroun certains nous voient déjà en finale, je dis qu’il faut rester vigilant. Il faut se concentrer, il ne faut perdre de vue que nous devons en finale en travaillant très dur.»
Nouck Minka
-«Mes collègues et moi, on va s’atteler à ne pas tomber dans la facilité. Car lorsqu’on gagne un match à l’extérieur, on a l’impression que tout le monde nous voit déjà en finale mais il faut rester très prudent pour éviter ce qui est arrivé à Asec d’Abidjan.»
Propos recueillis par Belapélé à Douala