Contesté pour sa première sélection en équipe nationale, le joueur du Terek de Grozni en Russie parle de sa détermination à mériter sa place.
Comment avez-vous appris votre première sélection en équipe nationale?
J’étais chez moi en Russie, j’ai reçu un appel de la direction administrative des équipes nationales, qui m’annonçait ma sélection.
Tous mes coéquipiers ont été très contents, surtout que j’étais en train de passer une très bonne saison avec mon club, Terek de Grozny. Beaucoup me demandaient même déjà si je n’allais pas être convoqué. Ils ont été très contents pour moi et m’ont félicité.
Vous considérez votre sélection aujourd’hui comme étant tardive ou elle arrive à point nommé ?
Cela arrive à point nommé. Je n’ai jamais été pressé dans ma vie. Je pense qu’il faut toujours travailler et être patient. Les choses finissent toujours par arriver.
Etes-vous conscient qu’il va falloir batailler pour obtenir une place au milieu du terrain, qui est déjà assez fourni ?
Je pense que tout le monde est conscient qu’en sélection, les places sont dures. Une chose est sûre, je n’y vais pas pour me reposer. Comme tous les joueurs, je viens me battre pour essayer d’obtenir une place. Nous sommes 26, il y a 18 places à prendre. Je pense que si j’ai été convoqué, c’est parce que j’ai le potentiel et des qualités pour conquérir une place. Maintenant, je pense que c’est à moi de bien travailler pour mériter ma place au sein du groupe. Je sais que ça va être difficile. Le Cameroun a de très bons joueurs. Quand je regarde la composition de la liste, je connais presque tous les joueurs et je sais ce qu’ils valent. Mais comme professionnel, je sais ce que j’ai à faire.
Vous jouez au Terek de Grozny, avant cela vous étiez à Boasvista au Portugal et quand vous en êtes parti, on a parlé de limogeage. Racontez nous ça…
J’ai voulu partir de Boasvista parce que j’avais un transfert pour la France qui n’a pas pu avoir lieu, parce que mon club voulait que je reste. Mais, après, toutes les conditions n’étaient pas réunies pour que je reste dans ce club. J’avais envie de changer d’environnement, j’avais besoin d’un nouveau challenge. C’est pour cela que je suis parti de Boasvista pour la Russie.
Votre sélection a été contestée, parce qu’on juge que vous jouez dans un championnat de seconde zone. Comment réagissez-vous à cela ?
J’ai été un peu choqué parce que je me rends compte que les gens ont toujours des choses à dire. Quand je jouais au Portugal, un championnat bien médiatisé, on ne m’a pas sélectionné et je ne me suis jamais plaint parce qu’il y avait bien des gens qui jouaient dans des championnats moins cotés qu’on appelait en sélection nationale. Je pense que le plus important c’est que chacun doit comprendre dans ce pays qu’à un moment dans la vie, chacun a droit à une chance. J’ai toujours travaillé et j’attendais une opportunité comme celle-là. C’est le cas et j’entends la saisir.
Est-ce que cette contestation est un motif pour vous de redoubler d’effort ?
Absolument ! La contestation est un facteur de motivation. Je ne suis pas le premier ou le seul footballeur qu’on conteste. Mais l’essentiel c’est de bien réagir en montrant ce qu’on sait faire. Peut-être que si tout le monde avait applaudi ma sélection, cela m’aurait amené à être fainéant. Maintenant que je sais que les gens sont mécontents, cela me galvanise. Le championnat russe est bon. Le Zénith vient de remporter la coupe de l’Uefa, le Csk l’avait déjà fait. Saint Petersbourg a écarté des clubs sérieux comme le Bayern, Marseille, etc. l’essentiel ce n’est pas le championnat dans lequel on joue, mais ses qualités propres.
Jean-Bruno Tagne