L’euphorie de l’exploit passée, l’une des questions les plus récurrentes qui se posent est celle de comprendre cette performance de Mont Cameroun, une équipe ordinaire du championnat camerounais face à un géant d’Afrique du sud. Après analyse il apparaît que la défaite camerounaise lors de la manche aller était surtout liée à l’environnement, un affront que les guerriers de Buéa ont tenu à laver.
A coup sûr la performance de mont Cameroun restera pendant longtemps dans les annales de la coupe de la CAF et des compétitions africaines tout comme dans la conscience camerounaise. Aussi loin que nous avons pu remonter dans les archives de la compétition, nous n’avons pas trouvé trace de pareil renversement de situation, surtout pour une modeste équipe, quasi inconnue et qui vit ses premières expériences continentales. Englué dans le ventre mou du classement de la MTN Elite one, le championnat camerounais de première division, Mont Cameroun faisait figure de petit poucet devant l’Ajax Cape town, le leader du championnat sud-africain au moment où se jouait les 8èmes de finales retour. Sur le continent européen on se souvient en 2004 du renversement de situation du Deportivo La Corogne face au Milan AC en 2004. Battus à l’aller à Milan (4-1) par les tenants du titre, les Galiciens avaient renversé la vapeur à domicile au match retour pour s’imposer quatre buts à zéro.
L’environnement, principal cause de l’échec à Capetown
Devant le cinq buts à zéro infligés par le club de Buéa à celui de Capetown, et le jeu produit par les premiers, on est en droit de se demander comment les coéquipiers du capitaine Moumbain Ali avaient pu boire la tasse en Afrique du sud. « On a été désarçonné par l’environnement. Pour les joueurs c’était une grande découverte, une première pour certains. Ils étaient émerveillés, pas concentrés. Il y a en d’ailleurs un qui en a profité pour s’évader », explique Engelbert Mbarga, le coach adjoint de l’équipe nationale junior venu appuyer le staff technique de Mont Cameroun. A cela, s’ajoute une somme de détails qu’énonce le président duc club Calvin Foinding : « nous avons joué la nuit avec des lampadaires, sous une température glaciale. Chose à laquelle les joueurs ne sont pas habitués. Il nous a été impossible de jouer avec les deux maillots que nous n avions emportés, à savoir le blanc et le rouge car les dirigeants de l’Ajax estimaient qu’il s’agissait de leurs couleurs. J’ai été obligé d’aller acheter des maillots verts imprimés. Nous n’avons même pas pu porter non plus les sous vêtements à longues manches que nous avions, car ils étaient blanc ».
Une question d’honneur
Pourtant sur le plan du jeu, le staff technique de Mont Cameroun n’a jamais perdu espoir. « Quand on a vu le match avec du recul à la télévision, on s’et rendu compte que nous avions la meilleure possession de balle, même s’ils développaient un bon jeu. Nous leur avons fait cadeau de deux buts, et on aurait pu en marquer davantage », confie Engelbert Mbarga. De leur coté, les joueurs ont toujours cru à leurs chances et tenaient à laver cet affront « on y croyait ferme. Ce n’est qu’un début nous allons aller plus loin », déclarait le meneur de jeu Siaka Franck à la fin du match. Harangué par le coach, le résultat a été celui que l’on connaît « je leur ai dit qu’il ne s’agissait plus de tactique, mais d’orgueil et de fierté. Ils ont été lamentables à Capetown, ils devaient montrer qu’ils étaient des hommes ». Les sud-africains de leur coté paie là le prix de leur négligence ou plutôt de leur condescendance à l’égard des camerounais. Venant sans doute pour un voyage de tourisme de pure formalité, la délégation n’était composée que d’un groupe de 14 joueurs. Ils s’en mordront longtemps les doigts.