Seul Africain évoluant dans le championnat du Mexique, Alain Mosley Nkong pourrait quitter à la fin de la saison l’Amérique centrale pour une autre destination. Auteur d’une belle prestation avant son départ pour la Coupe d’Afrique des nations, le héros de la demi-finale aimerait revenir en Europe pour être plus proche de sa famille. Annoncé dans plusieurs championnats, l’international Camerounais préfère se concentrer d’abord sur sa fin de saison.
Le Championnat du Mexique de football est une compétition qui se dispute entre 18 clubs de première division. Depuis 1996, comme le championnat d’Argentine, il se joue en 2 temps, le championnat d’ouverture (Apertura), et le championnat de clôture (Clausura). Avant, ces tournois se nommaient respectivement Invierno et Verano. Ils ne prirent leurs noms actuels qu’à partir de 2002.
Chaque saison se déroule donc en deux étapes distinctes: une de type poule et l’autre à élimination directe. La première étape se déroule en trois groupes de six équipes : les deux premiers de chaque groupe sont directement qualifiés pour l’étape suivante, la Liguilla. Les troisièmes et le meilleur quatrième (reclasificación) quant à eux disputent un match de barrage pour accéder à la Liguilla. La Liguilla se dispute à élimination directe avec match aller et retour en quarts, demis et finale.
Alain Mosley Nkong, champion 2007 (Apertura) avec le CF Atlante est le seul représentant Africain dans ce championnat d’Amérique centrale qui investi gros dans l’achat des footballeurs étrangers. L’international Camerounais déclare par ailleurs que : « le marché est tourné vers le Brésil et l’Argentine. Ils mettent beaucoup d’argent pour acheter les joueurs. Ici aucun joueur étranger n’a droit à l’erreur. Il faut tout de suite prouver parce que la concurrence est rude et la presse locale n’est pas toujours favorable au recrutement des étrangers qui sont au nombre de 6 (minimum) par club. Ils aimeraient voir les footballeurs Mexicains avoir leur chance mais d’un autre côté, les clubs veulent relever le niveau du championnat en recrutant les étrangers ».
Même s’il se sent très bien au Mexique, l’ancien joueur du Canon de Yaoundé à déjà la tête ailleurs. Ce qu’il ne cache pas : « Certaines personnes m’ont contactés. Tout est encore ouvert. J’attends toujours des propositions concrètes. Il n’y a pas que l’Angleterre, il y a l’Allemagne, la France, la Belgique et l’Espagne. Je ne suis pas pressé, je termine d’abord mon championnat ».
Se rapprocher de la famille et d’un championnat médiatisé
« Cerveau » est un véritable Globe trotteur, lui qui a connu son heure de gloire lors de la dernière coupe d’Afrique des nations en inscrivant le but de la qualification face au Ghana (½ finale). « Il m’arrive parfois de regarder encore le match contre le Ghana. Je pense que c’est un but inoubliable. Ce qui me touche beaucoup c’est le fait de savoir qu’on pouvait être champion d’Afrique. Après la défaite, on ne se rendait pas directement compte. Avec un peu de recul, quand on sait que cette coupe était à notre portée, il y a de quoi avoir du chagrin. J’espère que la prochaine fois on fera mieux » laisse t-il échapper avec un ton assez dynamique tel un fauve prêt à se jeter de nouveau sur le terrain pour changer l’issue de la finale de la CAN 2008.
S’il a été l’un des principaux artisans du dernier titre de son club, son retour du Ghana n’a pas été un compte de fée : « Quand je suis rentré de la CAN ça été très difficile pour moi. Quand je suis arrivé, je n’ai pas eu droit au repos, quand je sortais de l’Aéroport, il y avait un chauffeur qui m’attendait. Ils m’ont mis directement un nouveau contrat sur la table. Avec mes performances d’avant la Can, ils voulaient à tout prix que je prolonge. J’ai refusé de le faire parce que ma famille veut que je rentre en Europe et je pense que c’est le moment ». Une décision qui va lui coûter sa place de titulaire. Sous pression, l’international Camerounais n’aura droit qu’à quelques minutes de jeu. Une situation qui na va pas entraver son goût au travail et son engagement total puisqu’il va retrouver sa place de titulaire après quelques temps.
Alain Mosley Nkong serrait resté volontiers en Amérique mais, « j’ai aussi envie de montrer aux gens que si je suis allé au Mexique, ce n’était pas pour me cacher ou alors parce que je n’avais pas le niveau des championnats européens. Il m’a manqué un bon manager pour me trouver un club à la mesure de mon potentiel en Europe ; c’est pourquoi je suis venu au ici au lieu de jouer en division inférieure. Le niveau est assez élevé et je ne regrette pas d’avoir fait ce choix mais, le moment est venu pour moi de retourner en Europe parce que si je veux rester en sélection, il faudra bien que je bénéficie de la visibilité de ces championnats ».
Tottenham ou Anderlecht?
Quand on lui demande sa préférence alors que le tabloid anglais News of the World l’annonce à Tottenham, il déclare sans ambiguïté que son «seul problème est de revenir en Europe. Quelque soit le championnat, j’aimerais avoir un bon club et jouer. Vous savez le football va très vite. J’ai des promesses un peu partout et j’espère que ça va marcher parce que j’ai pris le risque de ne pas prolonger avec le CF Atlante ».
À 4 journées de la fin du championnat Mexicain, Atlante se trouve à la 7e position du classement. Une place qui éloigne le champion en titre de ses ambitions de départ. Une situation qui n’empêche pas Nkong de rester sur sa logique : « bosser dur pour rester toujours au top ». Même s’il ne le reconnaît pas directement, en plus de la famille, l’autre motivation de « Cerveau » reste bien les lions indomptables du Cameroun. « Si je veux rester en sélection, il faudra bien que je bénéficie de la visibilité de ces championnats … En équipe nationale il faut se battre pour avoir la place. Il y a un noyau sur lequel le coach s’appuie et pour le reste les portes sont ouvertes. Chaque fois qu’on va me sélectionner je vais donner le meilleur de moi-même pour donner satisfaction aux supporters et à l’équipe ». Lui qui reconnaît le travail abattu par l’actuel sélectionneur lors de la campagne de préparation pour la dernière CAN : « Nous avons très bien bossé au Burkina et au Ghana. Sans vouloir exagérer, je pense que la préparation d’Otto Pfister a été très bonne. Sorti de là, je pouvais rester 4 jours sans m’entraîner et livrer un match de 90 minutes ».