Faveur du prince à ses sujets ou révision d’un manquement ? Cadeau en prélude de la célébration de la journée internationale de la femme ou mérite ? Toujours est-il que, les joueuses de l’équipe nationale féminine ont dû bouder pour voir leur prime de matchs réévaluée.
Après qu’elles aient refusé les 250 000 F CFA initialement promis à l’issue de la victoire lors du match aller en Tanzanie les considérant comme une moquerie , le ministre des Sports et de l’Education physique en visite dans leur tanière en début de semaine a doublé la mise. Chaque joueuse recevra désormais une prime d’un million de Fcfa, soit 500 000Fcfa pour le match aller et pareil pour le retour. Les entraîneurs adjoints et les encadreurs percevront la même somme. L’entraîneur principal de son côté en cas de victoire, recevra deux millions de Fcfa pour les deux rencontres. Il leur a été également promis une prime de participation dont le montant n’a pas encore été révélé. Le tout appuyé d’un texte ministériel ! Pas moins.
Il faut dire qu’il aurait été très compliqué de se mettre à dos la gent féminine en semaine qui leur est consacrée. Les femmes sont capables de tout lorsqu’elle se fâche. Tout le monde connaît la chanson. La semaine de la célébration de la journée internationale de la femme est prise très au sérieux ici. Des dégâts non négligeables ont par le passé été commis dans les ménages pour beaucoup moins que 250 000 F CFA. En plus, quand on sait que la date du 08 mars choisie pour cette rencontre internationale n’est pas due au hasard, il ne fallait pas qu’un problème de primes vienne gâcher la fête. En effet selon la presse locale, c’est après concertation avec la Fédération tanzanienne de football que la Fécafoot a annoncé la tenue de la rencontre pour samedi 8 mars. Une date proposée par la partie Cameroun, afin de permettre que les femmes du Cameroun, après leur traditionnel défilé du 8 mars, aillent supporter les Lionnes indomptables. Ces dernières sont quasiment assurées de la qualification, au regard de leur large victoire (3-0) en Tanzanie.
Mais à vrai dire, même si leur prime a été doublée, les Lionnes ne sont pas logées à la même enseigne que leur compagnon masculin. Pas besoin de revenir sur leur prime considérée comme faramineuse par certains, ou des autres multiples attentions dont ils sont sujets pour le démontrer. Le traitement des deux sélections est aux antipodes. En cette période où la parité et le pouvoir féminin sont plus que jamais dans tous les débats, les Lionnes seront-elles un jour traitées d’égales à égales avec les Lions? Difficile d’y répondre. Autant mieux ne pas s’y risquer tout simplement. Certains diront que le football féminin ne génère pratiquement pas de fonds, qu’il est moins couru et moins spectaculaire que celui des hommes. Certes. Mais n’oublions pas que ces Lionnes indomptables même si elles n’ont jamais été couronnée sur le continent comme leur alter ego ont tout de même participée à toutes les phases finales des CAN féminines, au contraire des hommes dont la légende n’a commencé à se battir que dans les années 80, soit plus de vingt ans après la première CAN. A peine dix ans après la première CAN féminine, les Lionnes de leur coté ont déjà été finalistes en 2004. Alors il serait plus judicieux de commencer à reconnaître leur mérite ne serait-ce que par des primes adéquates.