Le joueur de Qatar Sport Club réagit aux accusations de fraude fiscale dont il est l’objet : » Tout ce que ce journal a raconté est un tissu de mensonges … C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons porté plainte à France Football pour diffamation, car je n’ai jamais parlé avec le journaliste qui a rédigé l’article »
Eric Djemba Djemba est-il en faillite, comme l’a affirmé le bihebdomadaire France Football dans son édition N°3228 bis du vendredi, 22 février dernier ?
Tout ce que ce journal a raconté est un tissu de mensonges. Il est dit dans l’article de France Football que je dois 600.000 euros au fisc anglais. Ce n’est pas possible car en Angleterre, les salaires se payent en net d’impôts. Et c’était ainsi qu’on me payait aussi bien à Manchester qu’à Aston Villa.
D’autre part, à Manchester United, je n’avais pas un salaire mensuel de 100.000 euros, mais plutôt 130.000 euros. Si j’étais redevable au fisc anglais pendant que j’étais à Manchester United, on aurait coupé cet argent dans mon salaire à Burnley et on ne m’aurait jamais laissé quitter le pays. Comment se fait-il que ce soit aujourd’hui, cinq ans plus tard, qu’on dise que je dois de l’argent à Manchester United ?
En ce qui concerne mon transfert pour Burnley, c’est moi qui suis parti de Aston Villa parce que je ne m’entendais pas avec l’entraîneur avec qui j’avais de petits problèmes. C’est le président du club qui a souhaité que je vienne dans ce club en deuxième division anglaise à l’époque. Seulement, sur le terrain, ce n’est pas lui qui faisait le classement. Et moi, j’avais besoin de temps de jeu. C’est pourquoi je suis parti en prêt à Burnley, où j’ai passé six mois. Ca c’est très bien passé. Aston Villa continuait de payer mon salaire. Les dirigeants de Burnley ont voulu me garder, mais je n’ai pas voulu car j’étais en contact avec Lille en France. Le contrat n’a pas pu être conclu parce que les discussions achoppaient sur les questions financières. Si j’avais signé à Lille, j’aurais été obligé de faire d’énormes sacrifices financiers. Ce à quoi je n’étais pas près.
Le Français Christophe Mongay, que France Football présente comme votre ancien agent, parle de vous comme un flambeur, ainsi que vos proches…
J’ai effectivement travaillé avec lui pendant quatre ans. Il a gagné beaucoup d’argent avec moi. Il n’a pas apprécié le fait que je le laisse pour travailler avec un Africain, Sylvain Honnang, qui est Camerounais comme moi. C’est ce dernier qui m’a permis de trouver une place à Burnley, quand j’avais les problèmes à Aston Villa, puis au Qatar. Ce qui n’a pas plu à Christophe. Mon avocat, qui est basé en France, a saisi France Football. Les responsables de ce magazine doivent refaire un autre article à paraître dans leur édition de vendredi prochain, au même emplacement que le premier, pour apporter un démenti aux fausses informations qu’ils ont véhiculées.
En ce qui concerne les poursuites pénales dont vous pourriez faire l’objet concernant cette affaire de faillite, vous avez pourtant déclaré dans l’article incriminé : « Je ne suis pas inquiet, j’ai un bon salaire au Qatar [que FF estime à 20.000 euros mensuel] »…
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons porté plainte à France Football pour diffamation, car je n’ai jamais parlé avec le journaliste qui a rédigé l’article. Et ils disent que j’ai un salaire mensuel de 20.000 euros. Ce qui n’est pas vrai. A 28 ans, je ne peux pas venir au Qatar pour gagner 20.000 euros mensuels. Si cela avait été le cas, je serais tranquillement resté à Nantes et où je gagnerais alors 30.000 euros mensuels. Quand on vient au Qatar, ce qui est important, surtout à mon âge, c’est pour se chercher.
Quelle est votre rémunération mensuelle à Qatar Sport Club ?
Je ne veux pas parler de ce que je gagne au Qatar. Mais je gagne bien ma vie, mieux qu’en Angleterre. Et Bill Tchato [son compatriote et partenaire en club] est là pour témoigner de ce que je dis. [De sources dignes de foi, Eric Djemba Djemba gagne 230.000 euros par mois ; soit un peu plus e 150 millions de Fcfa]
C’est désolant de la part de Christophe Mongay. Même s’il n’est pas content que je l’aie abandonné, il n’a pas à aller raconter des histoires dans les médias.
Qu’en est-il de l’avenir footballistique de Eric Djemba Djemba ? Avez-vous amorcé votre retraite professionnelle ?
Je retrouve la joie de vivre au Qatar. J’ai joué tous les matches de la saison jusqu’ici. Soit 26 matches pour 3 buts. Cela n’empêche pas je puisse souhaiter rebondir en Europe, même si que je sais que là-bas, je n’aurais pas un salaire semblable à celui que j’ai ici. Mais dans la vie, il faut savoir ce que l’on veut. Si les propositions arrivaient, le choix serait difficile. Mais quand on sait ce que l’on veut, on fait des sacrifices.
Propos recueillis (au téléphone) par B.M.B