Le boxeur camerounais de 29 ans a remporté ce vendredi 14 décembre 2007, à Yaoundé, la couronne mondiale Wbf dans la catégorie de poids welters. C’était en battant aux points l’Uruguayen Ruben Francisco Silva Diaz. Un combat en 12 rounds intenses et au terme duquel les trois juges français, belge et sud-africain ont donné un verdict sans appel, 118-109, 118-109 et 118 à 110.
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Cela faisait en effet plus de 25 ans que la capitale camerounaise n’avait plus abrité un événement sportif d’une telle envergure, mondiale ! Et pour permettre à un maximum de spectateurs de vivre pleinement l’évènement, le ministre des Sports et de l’éducation physique, Thierry Augustin Edjoa a décidé que ce combat se disputerait au stade omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, en nocturne, un peu comme à Las Vegas, la capitale de la boxe mondiale, aux Etats-Unis.
Au premier coup de gong, les deux adversaires, avides d’en coudre, ne se sont pas permis de rounds d’observation. Du coup, l’Uruguayen Ruben Francisco Silva Diaz était à l’abordage. Confirmant ses déclarations faites jeudi lors de la pesée : « J’ai le sang aux yeux », avait-il lancé à l’endroit de son adversaire camerounais. On connaît la ferveur avec laquelle les boxeurs latino-américains frappent. Ils sont en général de puissants cogneurs et de bons encaisseurs. Ce sont des combattants féroces, doués et techniques. Et Ruben Francisco Silva Diaz ne fait pas l’exception. L’Uruguayen, fort de 45 combats professionnels pour 25 victoires dont 13 par K.O, contre 15 défaites et 3 nuls, est venu au Cameroun avec la ferme intention d’arracher le titre. Et il l’a prouvé au premier round, en envoyant Issa Hamza au tapis, à la suite d’un uppercut au menton. Coup de froid au stade !
La réaction du Camerounais Issa Hamza ne s’est pas faite attendre. En effet, à l’entame du second round, il enchaîne gauches et droites. Et conclu par un magnifique direct. La tempe de l’Uruguayen vibre. Lentement, il tourne sur lui même, avant de se retrouver à son tour au tapis. L’arbitre sud-africain le compte. On croit alors que le combat démarré sur des chapeaux de roue n’irait pas à son terme, qu’un des adversaires jetterait l’éponge en chemin. Mais, c’était sans compter avec l’expérience des deux pugilistes. Qui se sont livrés au cours des dix rounds restants, à des échanges nourris de coups de poings, pour le plus grand plaisir des spectateurs présents au stage, estimés à environ un millier d’âmes pour ce championnat du monde.
C’est à l’unanimité que les trois juges ont décidé au final d’attribuer la victoire au Camerounais. Un verdict que l’Uruguayen n’a pas contesté, se permettant même de féliciter son adversaire à la fin. « Je vais demander ma revanche », a lancé Ruben Francisco Silva Diaz.
Douze rounds, pour une couronne mondiale, Issa Hamza conserve ainsi son titre arraché de haute lutte le 23 juin dernier face à un adversaire philippin. Le vainqueur a dédié ce titre à « toute la jeunesse camerounaise» qui l’a soutenu. En perspective à ce rendez-vous, un ring neuf a été réceptionné, ainsi que 40.000 billets d’entrée dits « infalsifiables ».
A 29 ans, le palmarès de Issa Hamza impose respect et admiration. Cinq fois champion du Cameroun, de 1997 à 2001, avec en prime, une participation aux jeux de la Francophonie d’Antananarivo (Madagascar). En 1998, en plus de sa participation aux jeux du Commonwealth, il fût sacré champion de la zone IV Afrique Centrale. En 1999, il était des jeux africains de Johannesburg en Afrique du Sud, avant de participer, en 2002, à la coupe du monde de boxe au Kazakhstan. Il totalisait avant ce second sacre, 22 combats professionnels, pour 13 victoires (6 par K.O), 4 nuls et 5 défaites.
Les cachets des boxeurs s’élèvent respectivement à 32 millions Fcfa pour Issa Hamza et 10 millions Fcfa pour Ruben Francisco Silva Diaz ! Les retombées financières (plusieurs d’annonceurs), quant à elles, seront réparties entre le ministère des Sports et de l’éducation physique et la fédération camerounaise de boxe, selon une grille arrêtée par le Minsep.
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé