Des ouvriers à pied d’œuvre en prélude à la finale annoncée pour dimanche et qui va opposer les Astres de Douala à Cotonsport de Garoua. A quarante huit heures de cet évènement qui sera présidé par le Président de la République, les principaux acteurs, du ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep), à la fédération camerounaise de football, en passant par les états-majors des clubs et les supporters…, procèdent aux ultimes réglages.
« L’accès à la tribune présidentielle est strictement interdit. Pour tout besoin, requérir l’autorisation de M. le directeur ». La note d’information, affichée à l’entrée de l’aile vitrée du stade omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé semble respectée à la lettre. Car, à l’intérieur, seuls des manœuvres minutieusement choisis par le Directeur Bernard Obama, s’activent, qui autour d’un sceau de peinture, qui devant un compteur ou une ampoule électrique, à moins de procéder au changement de moquette… Les travaux en cours ne se limitent pas au niveau de la seule tribune présidentielle. De fond en comble, l’édifice vieux de 35 ans subit sa plus grande toilette depuis une dizaine de jours.
En attendant que le cabinet Civil de la Présidence de la République confirme officiellement la tenue de la quarante huitième finale de la coupe du Cameroun pour dimanche prochain, les préparatifs s’accélèrent. Avec la tonte de gazon, l’aire de jeu est aux petits soins. Absent depuis de longues dates, l’éclairage est de retour. L’eau potable coule à flot. Les installations téléphoniques sont fonctionnelles. Des véhicules de la société Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam) passent au peigne fin les abords du stade. Ici, chaque ordure est ramassée et brûlée. Des tonnes d’herbes défrichées subissent le même sort, créant une épaisse fumée noire dans le ciel du quartier Nfandena.
Plusieurs commissions relatives à l’organisation et à la discipline générale de la cérémonie ont été créées par le Directeur du stade, Bernard Obama, qui assure la coordination. Ainsi, la commission de mise en vente est chargée de la réception, du maquillage et de la mise en vente des billets, même si certaines indiscrétions laissent croire que l’entrée sera libre et gratuite, pour donner à la fête son côté à la fois populaire. La commission recettes est chargée de la réception des vendeurs, des opérations statistiques de la billetterie, de la collecte des fonds et de la gestion des denrées.
La commission main courante s’occupe quant à elle de la tonte de la pelouse et des aires annexes, de la propreté générale des gradins et tribunes, de la matérialisation des différentes surfaces, de la pose des filets, de la sélection et de la gestion des ramasseurs de balle, des photographes et des journalistes. Enfin, la commission sonorisation et enseigne lumineuse est chargée de la mise en marche du groupe électrogène avant, pendant et après le match, de la sécurité et de la régulation des entrées aux toilettes pendant le match.
Côté mobilisation, les deux équipes arrivent ce vendredi à Yaoundé, où elles prendront leurs quartiers généraux afin de s’acclimater avant la rencontre. Le nouveau secrétaire général de Cotonsport de Garoua, Boubakary Oumarou, annonce en même temps le débarquement, d’une déferlante de supporters en provenance du septentrion. De nombreux charters sont en route et devraient rallier la capitale de vendredi, ou samedi au pire des cas, après un voyage éprouvant d’environ 1100 km, dont 250 de route et près de 850 par train ! Ces fanatiques, apprend-t-on, seront habillés aux couleurs vert blanc de Cotonsport, t-shirts, boubous, écharpes, banderoles… Cette marrée humaine sautera sur la tribune populaire ou « shaba », qu’elle transformera en véritable chaudron.
Au-delà du match, les organisateurs de cette grande fête sportive accordent une place de choix au volet culturel de la cérémonie. De jeunes majorettes vont présenter un ensemble de mouvements chorégraphiques, « afin de magnifier les idéaux de paix et d’unité nationale », affirme t-on à la direction des stades. Mille adolescents sont ainsi au four et au moulin depuis une semaine. Sous l’encadrement d’enseignants en danse sportive, en éducation physique et sportive et autres responsables de l’Institut national de la jeunesse et des Sports (Injs) de Yaoundé, ces élèves du primaire et du secondaire ont du pain sur la planche. Exécuté sur la pelouse verdoyante, sous une canicule dépassant les 90° à l’ombre, l’exercice de chorégraphie consiste en la formation de dix rangs symbolisant chacun une province camerounaise. Le second tableau du mouvement, au son d’une fanfare, célèbre les différentes victoires sportives du Cameroun. Dans un autre tableau, les enfants se déploient en cinq cercles qui représentent les anneaux olympiques…
Jean Robert Frédéric Fouda à Yaoundé