Après son départ de Bafoussam pour Douala en début de la phase retour du 48e championnat national de football première division, parce que menacé de relégation, Sable de Batié vient d’être frappé d’un autre coup. Son président a rendu son tablier en fion novembre dernier.
La vie est loin d’être rose pour Sable football de Batié. Après s’être maintenu de justesse en division d’élite à la fin de la dernière saison sportive, le club de Batié n’est pas toujours à l’abri de la tempête. En début de la phase retour du 48e championnat, ses dirigeants, notamment ceux basés à Douala, se sont trouvés dans l’obligation de faire déménager l’équipe de Bafoussam, son fief habituel, pour la capitale économique qu’est Douala.
C’est que, depuis le début de la saison, une tension permanente secouait les caisses du club. Menaces de grèves, arriérés de primes de signatures, d’entraînements, de matches gagnés et de logements étaient au quotidien au centre des débats à Bafoussam. De sources proches du bureau exécutif, des fonds étaient régulièrement acheminés sur Bafoussam pour satisfaire les besoins des joueurs et des entraîneurs. Mais prenaient la direction d’autres poches.
Edouard Djonkam, l’entraîneur de Sable à l’époque, étaient parfois obligé de puiser un peu de son salaire de fonctionnaire pour offrir des rafraîchissants à ses poulains. Appelé en juin de cette année pour présider aux destinées et sauver Sable qui naviguait dans du sable Mouvant, Bernard Fongang, président général démissionnaire, a donc saisi la Fécafoot pour faire évoluer son club à Douala, au stade de la Réunification, pendant la phase retour du championnat. L’objectif premier était de mettre le turbo en marche et débloquer les moyens conséquents pour le maintien des «San san boys» en première division.
Dieu aidant, son pari sera gagné. Au terme de la 34e journée, Sable est classé 13e avec 39 points pour 34 matches disputés, 12 victoires, 6 nuls, 16 défaites. Soit 31 buts marqués, 37 d’encaissés, pour un goal d’average de moins 6. Content d’avoir accompli sa mission, Bernard Fongang n’est pas passé par quatre chemins pour inscrire son nom dans le livre d’or du club. En date du 29 novembre 2007, il a officiellement démissionné de ses fonctions de président général.
Pour Bernard Fongang, «par nos efforts et surtout les circonstances du sport, nous avons atteint notre objectif en assurant à l’équipe le maintien en première division.» Abordant dans le même sens, il serine que «le championnat de première division prend des allures des grandes ambitions et exige un management plus fin et plus rapproché. Compte tenu de mes nouvelles occupations, je ne trouve plus assez de disponibilité pour assurer la présidence de notre chère équipe.»
Depuis son accession en première division en 1997, Sable a connu la démission successive des présidents que sont entre autres Jean Fokui Meudje dit Eboa, Modeste Kammegne et Bernard Fongang. Celle qui a le plus porté préjudice au club est celle de Fokui Meudje sous qui le club a accédé en première division. En attendant qu’un nouveau président soit trouvé au cours de la prochaine assemblée générale pour prendre les rênes de Sable, c’est les adjoints de Bernard Fongang, qui affirme être prêt à apporter tout son soutien au club le moment venu, qui vont gérer les affaires courantes. «Je cesse simplement d’assurer les fonctions de président ; ce qui ne veut pas dire que j’abandonne l’équipe», a t-il conclu.
L’autre question que se posent les fanatiques de Sable laissés dans la province de l’Ouest est celle de savoir si l’équipe, après la réussite de l’opération sauvetage, va retourner ou pas dans la province de l’Ouest. Et plus précisément à Bafoussam. Une interrogation à laquelle aucun membre de l’actuel bureau exécutif n’ose se prononcer de manière claire. Peut être qu’il faudrait attendre le son de cloche qui va retentir du côté de la chefferie Batié où le chef supérieur, Théodore Dada Tchouaikam, a toujours un droit de regard sur le fonctionnement de Sable.
Ce qui est sûr c’est que les lendemains ne s’annoncent pas roses au sein des «San san boys.» L’un des grands problèmes à résoudre actuellement étant celui du recrutement des joueurs qui nécessite par ailleurs de gros moyens.
Francis Kamga à Bafoussam