Le long et sinueux processus de désignation de l’entraîneur prend fin. Né le 24 novembre 1937 à Cologne, l’Allemand qui s’exprime par ailleurs en anglais et en français est un ancien joueur, et entraîneur de football sorti de l’Université des Sports de Cologne. Cet instructeur de la Fifa est titulaire d’une licence de la Bundesliga, bien qu’il n’ai jamais entraîné un club de son pays. Ayant choisi l’Afrique et l’Asie comme lieu de travail. Le nouvel entraîneur qui aura pour résidence principale et obligatoire Yaoundé, pourrait parapher son contrat en début de mois prochain.
« Monsieur Otto Pfister, entraîneur de football de nationalité allemande, est nommé entraîneur national sélectionneur de l’équipe nationale de football du Cameroun, les Lions indomptables ». Grand ouf de soulagement à la lecture de l’arrêté signé ce vendredi 26 octobre 2007, par le ministre des Sports et de l’éducation physique. Après de longs mois d’attente, marqués par de batailles ouvertes entre la fédération camerounaise de football (Fécafoot) et la tutelle, M. Thierry Augustin Edjoa a rendu enfin public l’identité des nouveaux encadreurs techniques de la sélection nationale.
Premier coup de tonnerre, le limogeage pur et simple de Jules Frédéric Nyongha, qui a assuré l’intérim durant près d’un an, avec en prime, une qualification du Cameroun pour la prochaine coupe d’Afrique des nations prévue du 20 janvier au 10 février 2008 au Ghana. Otto Pfister sera secondé par Ngweha Ikouam Fils, ex coach de la sélection juniors resté depuis quelques années sans poste, et Thomas Nkono chargé spécialement du suivi et de l’encadrement des gardiens de buts, une fonction qu’il assume avec tact et méthode depuis près d’une décennie.
Encore une rumeur il y a quelques semaines, le processus de désignation du nouvel entraîneur a subi un coup d’accélérateur en début de semaine dernière. Lundi 22 octobre 2007, M. Inoni Ephraïm, Premier ministre a reçu dans sa résidence à Yaoundé, responsables et joueurs de Tiko United, une formation de la province du Sud-ouest, nouvellement accédée en première division au terme du dernier tournoi interpoules. Au cours de cette cérémonie, le chef du gouvernement a annoncé à la presse nationale et internationale la nomination imminente de l’entraîneur national sélectionneur, l’oiseau rare tant recherché depuis le départ le 31 janvier 2007, et en catimini de Arie Haan dans son Pays-Bas natal.
La fin de vacances de pouvoir à la tête de l’équipe nationale intervient à moins de trois mois de l’ouverture de la 26ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (Can), et surtout une semaine après le tirage au sort qui l’ a propulsé dans la poule C avec l’Egypte, la Zambie et le Soudan. Rien ne filtre sur le montant du salaire de M. Otto Pfister, même si certaines indiscrétions parlent de la rondelette somme de 30 millions de francs Cfa par mois, pour un contrat qui va le lier avec les lions indomptables jusqu’en 2010.
Durant cette période, le sélectionneur allemand, muni de sa double casquette de Directeur technique national (Dtn), sera investi de nombreuses et exaltantes missions. Il en va, selon l’arrêté du Minsep, de « l’organisation technique des stages et rencontres de l’équipe nationale, aux missions éventuelles d’informations dans le domaine du football, en passant par la sélection des joueurs de l’équipe nationale, l’encadrement technique et de la discipline des joueurs de l’équipe nationale, la formation des entraîneurs de football, la coordination et de la programmation des activités des entraîneurs provinciaux, la tenue des fichiers des joueurs des équipes nationales, la collecte des informations relatives à la technique du football des autres pays et de leur diffusion à l’intérieur du territoire… »
De la décision au décret ministériel
A la lecture administrative des nominations procédées par le ministre des Sports et de l’éducation physique, beaucoup d’observateurs ont été surpris que l’entraîneur national sélectionneur directeur technique national soit nommé par un arrêté. Ceci, explique M Linus Pascal Fouda, le chef de cellule de communication du Minsep, « est l’application stricte du décret N°072/600 du 22 octobre 1972, portant organisation de l’équipe national du Cameroun et lui attribuant la dénomination de Lions indomptables. L’article 26 de ce décret dans ses dispositions générales stipule que les directeurs administratifs et techniques sont nommés par arrêté présidentiel ». C’est pour cela que, poursuit le communiqué rendu public ce jour « par délégation présidentielle express, la nomination de l’entraîneur est un arrêté signé par le ministre des Sports et de l’éducation physique ». Un détail loin d’être anodin, qui trouve sûrement son explication dans l’interminable bras de fer entre le Minsep décidé à opérer son choix et la Fecafoot qui tenait au respect du processus conjoint qui avait dressé une short list de cinq noms (Köppel, Artur Jorge, Troussier, Jean Thissen, Manfred Steves). On comprend que l’arrêté présidentiel ne peut être contesté à Tsinga.
Pour le reste, les entraîneurs adjoints sont nommés par décision selon les prérogatives incombant au ministre des Sports et de l’éducation physique. Par ailleurs, Otto Pfister, l’entraîneur nationale s’occupera de la formation de l’équipe nationale « A » prime, essentiellement composée de des joueurs locaux. Cette sélection prend toute son importance avant la Can de cette catégorie prévue en 2009 et à laquelle ne prendront part que des joueurs évoluant au pays. Thomas Nkono ne fait cependant pas partie du staff de « A » prime, parce que résident à l’extérieur du Cameroun. Pour cette raison, François Toindouba entraîneur provincial à Maroua (père de l’international espoir Guy-Roger Toindouba) a été choisi pour officier comme entraîneur national adjoint chargé des gardiens de buts.
Vaste réaménagement
L’acte du Minsep ne concerne pas que la sélection nationale fanion. Cet arrêté apporte également de profonds bouleversements à la tête de l’encadrement technique des sélections inférieures. Sans surprise, le duo Martin Ndtoungou Mpile – Emmanuel Ndoumbe Bosso a été confirmé à la tête de l’équipe Espoirs, en pole position dans son groupe de qualifications pour les Jeux olympiques 2008 en Chine. L’équipe technique s’enrichie même avec l’arrivée de Dieudonné Nké. L’ancien gardien des buts de Tonnerre kalara club, limogé du banc de Canon de Yaoundé à l’entame de la phase retour du championnat rebondit de fort belle manière.
Nomination méritée également, peut-on dire, pour Alain Wabo à la tête des juniors. « Capello » a à peine eu le temps de savourer les délices de la montée en première division de Tiko United au chevet duquel il a officié lors du dernier tournoi interpoules qui s’est achevé mercredi dernier à Yaoundé. Sous contrat au Gabon, le nouveau coach des Juniors faisait faisait en fait une pige à Tiko. C’est un jeune technicien doté d’une lecture de jeu rare et d’un sens tactique impressionnant. Des qualités qui lui ont permis de conduire le Renacimiento Malabo de Guinée Equatoriale au second tour de la champions league africaine. Avec, à ses cotés, Engelbert Mbarga, un ancien de la maison, les Juniors ont de fortes chances de décoller à nouveau sur la scène continentale, après avoir mordu la poussière honteusement la poussière à la Can de la catégorie organisée en janvier dernier au Congo.
La plus grande surprise vient évidemment de Anatole Abbé. Son retour au sein de la sélection nationale cadette se passe encore de tout commentaire. Une équipe qu’il n’avait pas pu qualifier pour la dernière Can, se faisant même humilier par une formation sans âme de la République centrafricaine. Il y a plus d’un ans, Anatole Abbé pris vivement à partie par la presse nationale et une bonne franche d’observateurs, pour une sombre histoire de monnayage de places, avait aussitôt été limogé par l’ex Minsep, Dieudonné Phlippe Mbarga Mboa.
Le come-back de Antaole Abe surprend plus d’un, au même titre que le départ à ce poste de Adolphe Ekek. Fort heureusement, le maintien de l’adjoint, ancien Lion indomptable Bertin Ebwele peut permettre de colmater les brèches. Les autres maçons de la sélection nationale féminine, troisième au dernier championnat d’Afrique, sont vivement attendus au pied du mur. Il s’agit Enow Ngchu, de ses adjoints Mme Marie Bahoken et le coach des gardiens, Joël Afaka, ancien société de Canon sportif de Yaoundé de la génération 80 avec les Thomas Nkono, Théophile Abéga, Grégoire Mbida Arantes…
Jean Robert Frédéric Fouda à Yaoundé
Carrière Otto Pfister
En tant que joueur
- jusqu’en 1958 : SCB Viktoria Cologne Allemagne Allemagne
- 1958-1959 : VfL Cologne 1899 Allemagne Allemagne
- 1959-1960 : FC Chiasso Suisse Suisse
- 1960-1961 : FC Granges Suisse Suisse
En tant qu’entraîneur joueur
- 1961-1963 : FC Vaduz Liechtenstein Liechtenstein
- 1963-1966 : FC Saint-Gall Suisse
- 1966-1968 : FC Nordstern Bâle Suisse Suisse
- 1968-1969 : FC Moutier Suisse Suisse
- 1969-1972 : FC Coire 97 Suisse Suisse
En tant qu’entraîneur
- 1972 – 1976 : Rwanda
- 1976 – 1978 : Haute-Volta
- 1979 – 1982 : Sénégal
- 1982 – 1985 : Côte d’Ivoire
- 1985 – 1989 : Zaïre
- 1989 – 1995 : Ghana
- 1995 – 1997 : Bangladesh
- 1997 – 1997 : Équipe d’Arabie saoudite de football
- 1997 – 1998 : Équipe d’Arabie saoudite de football (équipe Olympique)
- 1998 – 1999 : Équipe d’Arabie saoudite de football
- 1999 – 2002 : Zamalek Égypte
- 2002 – 2004 : CS sfaxien Tunisie Tunisie
- 2004 – 2005 : Nejmeh SC Liban Liban
- 2005 – 2005 : Al Masry Égypte
- 2006 – 2006 : Équipe du Togo de football
- 2006 : Al Merriekh Omdourman Soudan (jouera la finale de la champions league Africaine le 8 novembre 2007)