Après neuf journées de championnat, Villemomble est lanterne rouge du National. Une position difficile qui peut cependant vite évoluer tant les écarts sont minimes. Une raison supplémentaire d’espérer pour Alain M’Boma, coach lucide, qui ne cherche pas à fuir sa part de responsabilité dans les mauvais résultats.
Alain, quel est votre sentiment après la nouvelle défaite de samedi dernier ?
« C’est très rageant. C’est la quatrième fois que nous menons au score et que nous nous faisons rejoindre (2 fois) et même battre (2 fois). C’est une scénario d’autant plus improbable qu’en National lorsque l’on ouvre la marque, en général, on l’emporte. »
Comment expliquez-vous ce phénomène ?
« Il s’agit essentiellement d’un manque de sérénité, de confiance. Mais c’est dû aussi à la valeur de l’adversaire. Il nous faudrait un enchaînement de deux victoires pour nous rassurer. »
Concrètement, quelles sont les solutions ?
« Nous sommes au quart du championnat et les joueurs et moi-même avons fait un constat similaire. Si nous travaillons correctement et sérieusement, nous pourrons nous en sortir. Dans le cas contraire, ce sera impossible. Maintenant tout est question de détails. »
Quel type de détails ?
« Nous avons du mal à franchir le pallier qui sépare les amateurs des professionnels. La moitié de mes joueurs travaille toujours. Il est très difficile de demander à un garçon, qui vient s’entraîner après avoir travailler et qui doit y retourner ensuite, de bien récupérer. Pourtant, cela devra passer par cette exigence. »
Cette prise de conscience est générale ?
« Pour ma part je l’ai parfaitement assimilé. Maintenant, je ne crois pas que ce soit le cas pour tous les joueurs. Mais je ne fuis pas mes responsabilités. Je n’ai pas assez préparé mes garçons sur le plan mental. Ils ne s’attendaient certainement pas à autant souffrir. Ces dernières années la vie a été belle. Les résultats ont occulté les lacunes qui aujourd’hui ressortent. Sans agir dans l’urgence, il va falloir accélérer le mouvement. Ceux qui ne suivront pas se mettront eux-mêmes de côté.
La situation est loin d’être désespérée.
« Bien évidemment. C’est tellement serré qu’une victoire et nous nous retrouvons dans le milieu du classement. Mais le succès est difficile. Samedi prochain contre Cannes, nous rencontrerons encore une grosse équipe. »
Qu’est-ce qui vous impressionne le plus dans ce championnat ?
« Tout. C’est un énorme palier par rapport au CFA. C’est sans commune mesure. L’année dernière, il y avait, dans chaque équipe, un ou deux bons joueurs. Dans le National, c’est la moitié de la formation qui est très forte.