A quelques heures de la rencontre de la Coupe de la Caf à Douala, l’entraîneur adjoint des Astres de Douala et son club se disent prêts. Ce premier match de la Coupe de phase de poule de la Coupe de Confédération africaine de football (Caf) sera déterminant pour les Astres qui ne sont jamais arrivées à un niveau aussi élevé de compétition africaine.
Gabriel Zabo, le coach adjoint des Astres parle du moral de ses troupes, des atouts de son club, de l’absence des quelques joueurs des Astres engagés aux Jeux africains en Algérie, de la fédération et du ministère des sport qui n’ont pas apporté le soutien nécessaire au club pendant la phase de préparation. Malgré tous aléas, le technicien se veut rassurant et son club entend terrasser l’ogre tunisien dans ce combat qui ressemble à celui de David contre Goliath.
Camfoot.com: Dans quelques heures, vous descendez sur l’aire de jeu pour votre premier match décisif de coupe de la Caf. Quel est le moral de votre groupe.
Gabriel Zabo: Nous sommes fins prêts. Depuis une semaine, nous sommes en stage bloqué pour une mise au vert dans un hôtel de la place. Les gars sont prêts sur le plan technique et même physique. Nous avons travaillé les lacunes et je peux, sans risque de me tromper vous dire nous sommes prêts pour donner le meilleur de nous-même. L’encadrement administratif apporte tout le soutien qu’il faut au groupe. Et les joueurs sont hyper motivés. Ils savent que c’est un match historique qu’ils doivent livrer car c’est la première fois pour la quasi-totalité des nos poulains de jouer à un niveau élevé sur le plan continental.
Camfoot.com: Il reste néanmoins que le Club Sfaxien de Tunis est un gros adversaire crée depuis près de 80 ans, avec un budget de près de 3 milliards de Fcfa alors que Astres a à peine 100 millions Fcfa. N’avez-vous pas peur quand on sait que c’est ce club, finaliste de la Coupe de la Caf 2006, qui a éliminé Cotonsport cette année en l’écrasant 4-0 ?
Gabriel Zabo: Au football, on dit que les matches se suivent et ne ressemblent pas. Il faut voir dans quel contexte Cotonsport est allé se faire éliminé par le Club Sfaxien à Tunis. Nous ne sommes pas Cotonsport, nous sommes les Astres de Douala, avec notre style de jeu et notre politique. Nous n’avons pas peur du Club Sfaxien que tout le monde présente comme l’ogre. Rappelez-vous lorsqu’à la coupe du monde de 1990 en Italie, les Lions indomptables du Cameroun allaient affronter l’Argentine de Maradona, tout le monde disait que nous étions perdants. Mais à la fin, David a triomphé de Goliath.
Camfoot.com: Depuis le début de la saison, le principal des Astres qui déroulent un football champagne, c’est la finition. Or, avec l’écrasante victoire (4-0) de dimanche dernier sur Espérance de Guider en championnat, on a l’impression que vos gars ont repris les chemins des buts…
Gabriel Zabo: Il faut dire qu’un match de championnat ne sera jamais la même chose qu’un match de Coupe africaine. Cela dit, on avait quelques difficultés dans la finition, c’est vrai. Maintenant, on retrouve peu à peu le chemin des buts et cela met les joueurs en confiance et c’est un bon point pour le match de cet après midi.
Camfoot.com: Près de cinq joueurs clés des Astres (Bassilekin, Otobong, Enet, Djam Ronald, etc) sont en Algérie pour les Jeux africains. N’avez-vous pas peurs que l’absence de ces éléments clés vous soit préjudiciable ?
Gabriel Zabo: Je vous rappelle que depuis le début de la saison, nous sommes déjà habitués à jouer avec 4 ou 5 éléments de moins parce qu’il sont sollicités par les différentes équipes nationale du Cameroun, cela nous honore. L’absence des joueurs que vous citez n’influencera pas notre jeu pour la simple raison que nous avons gagné le match de dimanche dernier avec un lourd score, 4-0, sans ces joueurs. Nous avons joué ce match exclusivement avec les joueurs qui seront sur la feuille de match ce samedi. De plus, nous mettons les joueurs en concurrence pour qu’ils comprennent qu’il n’y a pas titre foncier dans le club.
Camfoot.com: La coupe de la Caf est une affaire de gros sous à condition que la télévision nationale retransmette en direct ce match sur les écrans. Pour le match de cet après-midi, avez-vous les assurances que la CRTV a pris les dispositions pour la retransmission ?
Gabriel Zabo: C’est vrai qu’il y avait une brûlante polémique sur la CRTV qui se serait désisté pour la retransmission en direct de match. Je voudrais vous rassurer ainsi que l’opinion nationale et internationale que la CRTV sera là, nous avons déjà travaillé ensemble à ce propos. D’ailleurs, il y a quelques jours, une équipe de production de la télévision nationale est venue faire des reportages pendant nos entraînements. Donc à ce niveau, nous n’avons pas d’inquiétude.
Camfoot.com: Il y a la fédération et le ministère des sports camerounais qui semble ne pas vous assister…
Gabriel Zabo: Comme vous l’avez constaté, on est un peu déçu que ni le ministère, encore la fédération de football ne nous a pas assisté durant toute notre préparation pour ce match au sommet. Or, dans cette compétition, nous représentons le Cameroun. D’ailleurs, nous sommes le seul camerounais encore en compétition. Mais soyez rassurez au club, au niveau du club et des joueurs, nous allons remplir à merveille notre part de contrat. Le ministère lors des matches de qualification a promis aux joueurs et à l’encadrement technique des primes de qualifications, nous avons gagné quatre matches pour se retrouver à ce niveau. Mais curieusement, jusqu’aujourd’hui, nous n’avons reçu aucun radis.
Camfoot.com: A votre avis, quelle sera la clé du match de cet après-midi ?
Gabriel Zabo: La clé du match sera au niveau de l’envie. L’équipe qui aura le plus envie de la victoire gagnera. Le match sera très serré. A notre niveau, on n’a pas de complexe. La pression sera du côté des Tunisiens qui vient en position de favoris [malheureux finaliste en 2006 et vainqueur de la coupe de vainqueur de coupe en 1996, ndlr].nous avons montré aux joueurs qu’ils ont l’occasion d’ajouter une ligne supplémentaire à leur Cv (Curriculum Vitae). Leur avenir professionnel passe par ce premier match qu’ils doivent jouer sans complexe et sans pression.
Propos recueillis par Belapélé