Quel est le plan de campagne des Lions dans la perspective de la coupe du monde 2010 ? Quel est l’homme qui est censé le mettre en oeuvre? Quels sont les moyens humains, logistiques et financiers sur lesquels il devra s’appuyer? A l’immédiat, quel est le plan de préparation de la sélection pour la CAN ? Voilà quelques interrogations que formule l’opinion avertie des questions qui rythment la vie du football national.
A l’observation, une impression générale se dégage : la sélection n’a pas de tableau de bord. Elle fonctionne quasiment au petit bonheur. Les langues les plus dures parlent même » d’une navigation à vue « . A distance, ce jugement peut paraître sévère. Mais, une fois que l’on pénètre à l’intérieur, on révise tout de suite le jugement. La métaphore du brouillard empruntée à la météorologie résume le mieux la situation. Sur le terrain, les Lions tiennent certes bien leurs rangs, mais pour continuer à garder le cap dans la durée, il faut penser à un changement radical de la politique de gestion. La prospective et la planification sont les recettes indiquées pour sortir justement de la navigation à vue. Les succès sportifs se façonnent comme les résultats économiques. Ils se conçoivent dans les bureaux avec des logiciels.
A la Fédération camerounaise de football, cela fait quelques mois seulement que la planification a été » coptée » dans la politique de gestion. » Mieux vaut tard que jamais « , se console-t-on à Tsinga. Dans la perspective de la coupe du monde 2010, la Fécafoot vient de créer un groupe de travail qui se charge de réfléchir sur les problèmes du foot camerounais à l’horizon 2010. La réflexion a été confiée à deux membres du bureau exécutif, Amougou Etogo, président d’Etoile d’Essazok et Louis Marie Ondoua, ancien footballeur (voir réactions). La synthèse des contributions recueillies est prête. » La qualification pour la coupe du monde 2010 est le principal objectif de la fédération à moyen terme. C’est pour cette raison qu’elle insiste pour avoir un entraîneur dès maintenant. Si on recrute un entraîneur aujourd’hui, ce ne sera pas pour un an. C’est pour signer un contrat à long terme mais cela ne dépend pas seulement de la Fécafoot. Le MINSEP a son mot à dire sur ce dossier « , affirme une source à la fédération camerounaise de football qui précise que le prochain sélectionneur des Lions » viendra avec son plan de travail « . Surprenant ! Dans la plupart des équipes nationales du monde, les entraîneurs trouvent une » feuille de route précise « , dressée par la fédération (DTN) et le ministère en charge des sports. Ce plan est articulé autour des thèmes lisibles, assortis d’un chronogramme clair de l’exécution des activités arrêtées. Vivement que la Fécafoot, et pourquoi pas le MINSEP, tuteurs des Lions, se dotent de cette boussole qui va éclairer, tel un phare, le chemin de l’équipe nationale jusqu’en 2010.
Brice MBEZE