Nous avons rencontré François Ngoumou dans les jardins de l’Hôtel Charleroi Airport. L’initiateur de « sport étude au Cameroun » qui portait la double casquette d’organisateur du stage et de prometteur des matchs de détections dresse à sa manière le bilan du passage des lions indomptables dans le royaume Belge.
Camfoot.com: À l’heure du bilan de Charleroi, quels enseignements peut on tirer notamment avec les deux matchs livrés par les lions de la diaspora que vous avez conduit ?
François Ngoumou: Permettez moi d’abord de remercier les autorités Camerounaises qui ont parmi qu’en marge du stage des lions que ces deux rencontres puissent se dérouler. Vous savez que nous évoluons totalement dans l’informel et le bénévolat, mais à travers le Ministre des sports qui est d’abord un enseignant, un éducateur et qui est très sensible aux propositions que nous lui faisons dans le but d’apporter certaines innovations dans la détection des jeunes. Je pense que les deux rencontres du 26 Mai 2007 sont dans la continuité de ce que nous avons déjà commencé à faire. Je fais notamment allusion aux U21 que nous avons préparé pour affronter les lions indomptables juniors qui devaient faire le déplacement de Düsseldorf. Comme vous le savez nous avons été dans l’obligation de remplacer les lions retenus au pays pour des raisons q’on connaît. Ce n’est pas un travail facile, les joueurs viennent de partout, ils ne s’entraînent pas ensemble avant de disputer les matchs amicaux. Mais à travers des medias comme le votre, nos connexions, des amis et la presse nous arrivons à les rassembler même si c’est en un jour. Le résultat ne compte pas. Le plus important c’est de les avoir à l’œil et de les mettre toujours ensemble pour qu’un de ces jours les meilleurs puissent intégrer une sélection des jeunes et pourquoi pas les lions indomptables.
Camfoot.com: Au regard des deux matchs livrés par les équipes que vous avez présentées, le niveau est pratiquement irréprochable, loin de celle de Düsseldorf …
François Ngoumou: Sans vouloir revenir sur le volet Düsseldorf, vous savez que je préparais une équipe U21 pour jouer contre les U19 du Cameroun dirigés par Jean Paul Akono. Pour palier à l’absence des lions juniors, il m’a fallu réajuster les listes en 4 jours. C’est-à-dire retirer ceux qui avaient dépassés la limite d’age et pouvoir trouver d’autres joueurs en si peu de temps. Nous ne le regrettons pas, ça été une expérience difficile et enrichissante. Quoi qu’on dise, il y a des éléments qui sont sortis du lot et qui pourront faire le bonheur de nos sélections nationales. On aurait pu faire mieux. Vous savez aussi bien que moi qu’il y a beaucoup de footballeurs Camerounais dans des centres de formation, des équipes réserves et juniors partout en Europe. Pour les suivre, les réunir ou même être en contact directe avec eux il faut des moyens car l’Europe est grande. Nous ne devons pas nous arrêter à un ou deux matchs. Il faut mettre sur pied une véritable structure. Je pense aussi aux sélections de 12 ans, 14 ans, 16 ans qui peuvent disputer des tournois de jeunes sous la bannière du Cameroun. Après 5 ou 6 ans vous verrez qu’il y aura des jeunes prêts à aider nos équipes nationales. Le projet est vaste, Rome n’a pas été construit en un jour. Nous avons commencer cette initiative d’une manière bénévole pour montrer aux autorités qu’il y a des choses faisables á peu de moyens. Si ce projet est entériné par les pouvoirs publics, nous allons intensifier les regroupements, les stages les matchs amicaux de telle manière que, lorsqu’un entraîneur national se déplace pour l’Europe comme l’a fait Jules Nyongha, qu’il puisse avoir sous la main des rapports techniques sur chaque joueur et surtout avoir l’occasion de les voir à l’œuvre.
Camfoot.com: Parlant de Jules Nyongha, vous avez assisté à plusieurs séances d’entraînement pendant le stage de Charleroi. En tant qu’entraîneur, quel jugement portez-vous sur cette équipe ?
François Ngoumou: C’est toujours plaisant de voir ces jeunes joueurs évoluer avec cette aisance et cette technique individuelle. Même pour nous qui sommes entraîneurs on ne peut pas s’empêcher de se réjouir en les côtoyant. C’est tout simplement fantastique. Le Cameroun a un gros potentiel et pour cela je remercie Dieu d’avoir fait de ce pays une terre de footballeurs. Si vous enlevez Eto’o, Song, Geremi qui faisaient partir de la Dream Team de 2002, vous vous rendez compte qu’il y a autant de joueurs talentueux comme Mbia, Nguemo, Mbami, Deumi, Matoukou pour ne citer que ceux là. Je crois beaucoup à l’avenir et il serait important que la fédération et le ministère travaillent ensemble pour les mêmes objectifs. Nous devons travailler aussi la relève qui pour effacer toute rupture entre les générations. Relancer le championnat des jeunes au Cameroun, permettre aux jeunes de la diaspora d’être mieux suivis en les mettant aussi en valeur. Je ne veux pas être péjoratif mais un jeune de réserve ou qui joue en troisième division dans un bon championnat européen a sensiblement ou même plus le niveau d’un gars de première division au Cameroun. J’espère qu’à travers nos prospections et des médias comme le votre, ils pourront être mis en valeur.
Camfoot.com: Quel bilan faites-vous du passage des lions à Charleroi … sachant que vous avez été l’un des principaux artisans ?
François Ngoumou: À ce niveau, je préfère ne pas nous apprécier. Ce sont les parties prenantes de ce stage qui doivent donner leur avis. La presse par exemple peut dire ce qu’elle a vu et la commenter pour le public. Ce n’est pas à moi de souligner les particularités de ce regroupement de Charleroi. Le seul point sur le quel je peux m’attarder est le suivant : ce ne sont pas seulement les européens qui peuvent faire des choses professionnelles. Nous avons à notre niveaux apporter des touches nécessaires pour que les lions se préparent dans de bonnes conditions. J’espère également que nous avons réussi à attirer l’attention des autorités sur le fait qu’on peut confier la gestion des stages des lions indomptables à des entreprises gérées par des Camerounais. Vous avez vu des Européens travaillés à nos côtés, des hôtesses des bodygards et toute l’organisation mise en place pour assurer un confort continuel et permanent aux lions. Ceci a été conçu et pensé par la société BNG qui est dirigé par des camerounais. Je vous laisse donc le soin de souligner ce qui n’a pas été positif et si possible mettre à la connaissance de vos lecteurs ce qui a été bien fait.