Ils sont une demi-douzaine d’Allemands, presque autant de Français, à frapper à la porte de l’équipe nationale de football du Cameroun, pour y occuper le poste de sélectionneur national. Trois ou quatre Portugais seraient aussi dans les rangs, ainsi que des Argentins, des Brésiliens et quelques Camerounais courageux.
Le plus étonnant, c’est que ce ne sont pas les noms qu’on attendait qui se bousculent au portillon et ont fait parvenir leurs dossiers, soit au ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep), soit à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), soit carrément dans le cabinet du Premier ministre. Ce qui est certain, entraîner les Lions indomptables, quatre fois champions d’Afrique avec cinq participation à la Coupe du monde, continue de faire rêver. Mais qui fait-elle rêver en ce moment où le Néerlandais Arie Haan – quoi qu’il en dise aujourd’hui – a jeté l’éponge et que la qualification pour la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations 2008 est quasiment dans la poche?
Eh bien, c’est du tout-venant! Peu de grands noms et beaucoup d’anonymes qui se disent que l’Afrique est toujours ce terrain fertile pour se forger un palmarès en un rien de temps. Chez les Allemands, on note tout de même la présence de Hans Schmidt, Hörts Köppel et Gernot Rohr. Ce dernier a fait l’essentiel de sa carrière en France, un pays où des techniciens connus comme Jean-Louis Gasset, Joachim Marx et Albert Rust rêvent aussi de s’asseoir sur le banc de touche des Lions indomptables. Chez les Portugais, seul Toni, ancien coach de Bordeaux, présente quelques solides références. L’ancien joueur argentin du Paris Saint-Germain, Gabriel Calderon, instructeur Fifa qui a dirigé un stage d’entraîneurs organisée par la fondation Cœur d’Afrique de Roger Milla à Yaoundé en fin d’année dernière, serait aussi demandeur.
Tout semble indiquer que les autorités camerounaises seraient à nouveau tournées vers l’extérieur pour pourvoir au poste de sélectionneur national, malgré les offres nationales que nous avons présentées dans ces colonnes depuis plusieurs mois. D’ailleurs aucun des noms souvent cités (Ekeke, Kundé, Omam-Biyik, Mboma, Djonkep, Bahoken, Sokeng, Ndtoungou, Akono…) n’aurait manifesté un intérêt écrit jusque là. En revanche, un certain Richard Towa, ancien joueur sans grand relief, qui serait entraîneur d’un club amateur en Allemagne, et qui était dans le staff technique ayant composé une sélection nationale juniors foireuse à la hâte au récent tournoi des moins de 19 ans à Düsseldorf, aurait envoyé son dossier de candidature.
Tant qu’à faire, si le Cameroun veut se tourner à nouveau vers un technicien étranger, autant aller chercher un grand nom qui s’impose. A ce sujet, pourquoi ne pas relancer les deux derniers coaches qui ont eu des résultats probants à la tête des Lions indomptables, le Français Pierre Lechantre et le Portugais Artur Jorge? Ce dernier était parti après la Can 2006 sur un malentendu sur son salaire et ses prérogatives, mais il n’a pas rebondi de manière spectaculaire puisqu’il entraîne un club de D2 en France. En un an, et dans une situation d’obligation de gagner, il a laissé une belle impression. C’est sans doute une piste à ne pas négliger.
Emmanuel Gustave Samnick