Le président de la fédération Camerounaise de football et les neuf autres membres du comité d’urgence seront en conclave demain dans la capitale économique. Il sera question au cours cette rencontre de trouver une solution aux grands problèmes de l’heure à la Fecafoot.
L’assemblée générale de la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot) tenue le 10 mars dernier sur les hauteurs du Mont Fébé de Yaoundé avait apporté quelques modifications dans les textes de base de la Fecafoot. Le bureau du comité exécutif est désormais appelé Comité d’urgence. En dehors du changement de nom, cet instance dirigeante de l’organe faîtière du football national a gardé sa substance et le nombre de ses membres est resté à dix à savoir : le président, le premier vice-président, les cinq vice-présidents et les deux conseillers. Iya Mohammed vient de convoquer le comité d’urgence pour ce vendredi sur les berges du Wouri à Douala.
Le site Internet de la Fecafoot qui annonce la tenue de cette réunion du comité d’urgence reste muet sur les sujets qui seront débattus ce vendredi à Douala. » Après la réunion de demain, un communiqué final sera rendu public et nous serions informés sur les grandes décisions prises » disait de façon laconique sur les ondes d’une radio de la capitale, Abdouraman Ahmadou, le responsable de la communication de la Fecafoot. Mais les informations glanées dans les couloirs de la maison de football de Tsinga font état de ce que cette rencontre sera déterminante pour le fonctionnement de la Fecafoot.
La succession de Jean Lambert Nang est ouverte
On sait que depuis le limogeage de Jean Lambert Nang, l’administration à la Fecafoot a du plomb dans l’aile. Prince Ndoki Muketé, conseiller au comité d’urgence avait été mandaté par Iya Mohammed pour représenter la Fecafoot dans les réunions au ministère des sports et surtout assurer l’administration à la Fecafoot, en attendant le choix d’un autre directeur général. Sur ce deuxième volet de ses fonctions, le représentant de la province du Sud-ouest se plaint de n’avoir pas les mains libres. Il aurait, selon des informations puisées à bonne source, envoyé une lettre d’information au premier ministre chef du gouvernement, pour lui faire part de cet état de chose. La gestion au quotidien de la Fecafoot sera donc l’un des sujets à débattre au cours de la réunion du comité d’urgence de demain.
Le 10 mars dernier, conformément aux recommandations de la FIFA, la Fecafoot a décidé de revenir sur l’appellation secrétaire général pour remplacer celle de directeur général, même si le contenu du poste reste totalement inchangé.
Il s’agira de designer un secrétaire général, qui viendra relancer la machine de la Fecafoot pour ce qui est de la gestion administrative au quotidien. Le processus ne passera plus par un appel d’offre comme ce fut le cas la dernière fois. » Le président Iya Mohammed doit prendre ses responsabilités en nommant quelqu’un de compétent » pense un employé de la Fecafoot qui parlait sous le sceau de l’anonymat. A Tsinga, plusieurs noms sont évoqués pour occuper le poste tant convoité. Le nom de Louis Marie Ondoua, administrateur de la Fecafoot revient souvent. Ce dernier se dit prêt à rendre son tablier au comité exécutif pour apporter sa contribution au redressement de la fédération. Il avait d’ailleurs été désigné par l’assemblée générale pour seconder le Français Patrick Precheur en son temps. L’autre nom qui circule est celui Emmanuel Ambané, secrétaire général de la ligue de football du centre. Ce cadre du ministère des sports à la retraite a souvent été consulté lors des grandes réflexions à la Fecafoot.
Comme il est de couture dans cette institution, aucun nom ne fait l’unanimité. Chaque membre du comité d’urgence semble avoir son candidat. Seul Jean René Atangana Mballa, le premier vice-président en disgrâce à préférer garder son choix pour le grand jour. La tutelle pour sa part souhaite la nomination d’un cadre du ministère des sports et de l’éducation physique.
Au cours du conclave de ce vendredi, un directeur financier sera aussi recruté. La charge du choix du financier avait été confiée en son temps à au vice président Charles Emedec, mais depuis la réunion du 16, 17 février à l’immeuble étoile, cet administrateur de l’ouest a été vidé de tout pouvoir.
L’autre dossier chaud sera la situation de la ligue de football du centre. Les présidents de clubs regroupés au sein de l’ACD2 (association des clubs de deuxième division) ont bloqué le championnat au motif qu’ils réclament une subvention de cinq millions de Frs CFA par club. Même si la Fecafoot promet 200.000 Frs CFA par club et cinq ballons, les présidents restent campés sur leurs positions. Dans les coulisses on évoque une possibilité de sanctionner ceux des clubs qui ne prennent pas le départ du championnat qu’une rumeur fixe au 5 mai.
Du côté de la ligue du Littoral, même si le championnat a débuté, plusieurs plaintes sont arrivées sur la table de Iya Mohammed. D’abord le bicéphalisme à la tête de Dynamo de Douala et surtout la plainte du président de Baré Bakem Fc à l’effet que des responsables de la ligue auraient remplacé injustement son club en deuxième division par Djombé Pendja Fc.
Le comité d’urgence aura également à cœur d’injecter du sang neuf dans les structures de la fédération. On se souvient qu’à la dernière tripartite Minsep-Fecafoot-premier ministère du 16 février dernier, la décision de se séparer de plusieurs employés avait été prise. Vingt sept au total ont été remerciés.
L’autre point à l’ordre du jour serait la question du choix du successeur de Arie Haan alors que le récent voyage du président de la Fecafoot en Europe a fait lever la rumeur sur le probable choix du coach des lions.
La rencontre de demain si elle est bien négociée, pourra constituer un jalon important pour la relance du football au Cameroun.
Guy Nsigué à Yaoundé