Samuel Eto’o accueillera 2007 avec son plus beau sourire. Ce ne sont pas les raisons qui lui manquent: sa rééducation avance à grands pas -les pronostics indiquent que dans quinze jours il s’entraînera avec le reste du groupe-, l’équipe est toujours en course pour le titre en championnat -deuxième à trois points de Séville, mais avec un match de retard- et est qualifié en huitièmes de finale de la Ligue des Champions.
L’année 2006 s’achève de plus avec une Liga et une Ligue des Champions en plus dans les vitrines du Barça. Deux titres pour la conquête desquels le camerounais a joué un rôle important, puisque en championnat il a raflé le titre de meilleur buteur avec 26 réalisations et au niveau continental, il a été l’homme décisif de la finale en provoquant l’expulsion du portier d’Arsenal et en inscrivant le but de l’égalisation.
Durant ces 365 jours, Eto’o a expérimenté différentes sensations : du bonheur à la joie, de l’extase à la tristesse, la frustration, l’impuissance, la satisfaction, la résignation …
2006 avait franchement mal commencé pour le blaugrana, puisque la participation du Cameroun à la Coupe d’Afrique qui se jouait en Égypte fut décevante. Les Lions Indomptables n’allaient même pas réussir à se qualifier pour les demi-finales, éliminés en quarts par la Côte d’Ivoire.
Cependant, il allait prendre sa revanche de cet affront en remportant le Ballon d’Or africain devant le joueur de Chelsea et capitaine de la Côte d’Ivoire Didier Drogba, pour la troisième année consécutive.
Son absence au Mondial allemand a également marqué l’année qui prend fin, surtout parce qu’elle l’a empêché de remporter le Ballon d’Or et le FIFA World Player.
En ce qui concerne le prix octroyé par la revue ‘France Football’, il a été classé septième derrière Cannavaro, Buffon, Henry, Ronaldinho et Zidane. Pour le trophée octroyé par la FIFA il a fini cinquième, derrière Cannavaro, Zidane, Ronaldinho et Henry.
Mais, ce qui a véritablement marqué la vie de Samuel en 2006 c’est la grave blessure qu’il a subi le 27 septembre au Wesserstadion, lors de la rencontre de deuxième journée de Ligue des Champions contre le Werder de Brême.
Ce jour-là, une saison qu’il avait débutée avec fulgurance avec cinq buts marqués – 4 en championnat un en Ligue des Champions – en six matches allait prendre une autre tournure.
Le ménisque externe de son genou droit ne supportait plus les changements de directions et de rythme, ni les frappes. À la 65e minute, il allait alors se briser. Le pronostic initial suivant l’opération effectuée par le chirurgien Ramón Cugat était de cinq mois de récupération avant le retour de Samuel sur les terrains de foot. On parle désormais de quatre mois seulement. Ce qui veut dire que le camerounais sera de retour un mois plus tôt que prévu, à la satisfaction des supporters qui l’attendent à bras ouverts.
Samuel souhaite trinquer avec ces supporters culés – qui l’on toujours soutenu et été avec lui -à une heureuse et prospère année 2007, et annonce par la même occasion que l’année prochaine sera meilleure que 2006. Parole d’Eto’o.
Pour commencer par le plus important, comment vous sentez-vous ?
Très bien. Je commence à voir la lumière au bout du tunnel. Il me reste chaque jour peu de temps avant mon retour. Je ne veux toujours pas me fixer des délais, car c’est le genou qui décide, mais c’est évident que mon retour est imminent, très imminent.
Cugat a annoncé que le plan est que vous retrouviez le groupe à la mi-janvier.
Cugat est super. Nous y sommes. Les choses évoluent mieux que ce que nous espérions.
Dans tous les cas, il a souligné qu’il fallait être très prudent et patient avec votre ménisque…
Je suis le premier à savoir que je ne peux pas me précipiter. Je dois garder la tête froide, même si le cœur me demande à cris de jouer aujourd’hui même.
Quel bilan faites-vous de 2006 ?
J’ai vécu toutes sortes de choses: extraordinaires, très bonnes, bonnes, moyennes, mauvaises et aussi très mauvaises.
Quelles ont été les choses extraordinaires?
Les victoires en Liga et en Ligue des Champions. Nous sommes entrés dans l’histoire en 2006, mais nous en voulons encore plus.
Et les très bonnes?
Gagner le Pichichi, le trophée du meilleur attaquant de la Champions League, le Ballon d’Or Africain. Tout le monde aime ce qui est bon.
Et les bonnes?
L’équipe a continué à aller de l’avant, malgré les blessures. Je souhaite particulièrement féliciter Gudjohnsen pour le grand travail qu’il est en train de faire. Le ‘blondinet’ s’en sort bien.
Et les choses moyennes ?
La mauvaise performance du Cameroun. Nous n’avons pas répondu aux attentes en Coupe d’ Afrique de même qu’en ne se qualifiant pas pour le Mondial. Cependant, j’ai beaucoup de raisons d’espérer, surtout en pensant au Mondial en Afrique du Sud en 2010, car il y a une fournée de joueurs qui montent et qui feront beaucoup parler d’eux dans mon pays.
Parlons maintenant des mauvais moments…
Les défaites en finale de la Supercoupe d’Europe contre Séville et aussi au Mondial des Clubs, surtout pour la manière par laquelle elles se sont déroulées. Ce sont des défaites qui font mal pour la difficulté que cela représente d’arriver à cette étape.
Et les pires?
Que le racisme soit toujours présent sur certains terrains de football, où on t’insulte à cause de la couleur de ta peau. C’est un fléau qu’il faut éliminer du monde du football et de la vie.
Où situez-vous votre blessure ?
Parmi les mauvais moments. Au début ça a été très dur, car je n’étais pas habitué à être autant de temps loin de mes coéquipiers. J’étais en colère et je me sentais impuissant. J’ai beaucoup souffert pendant la rééducation, mais toujours en faisant un pas de plus dans la récupération.
Vous semblez en pleine forme…
Je le suis. Je me sens même plus fort que Rocky Balboa.
Comment passerez-vous la Fin de l’année?
En famille à Majorque.
Irez-vous dîner à l’extérieur?
Non. On reste à la maison. Ma mère nous fera un repas typique que l’on prépare dans notre pays durant les fêtes à base de riz, plantains frits, sauce piquante et viande.
Savez-vous déjà ce que vous demanderez à 2007?
Le plus important, la santé pour les miens et pour ceux qui m’aiment.
Et au niveau sportif?
On veut tout. 2006 a été impressionnant, mais il nous a manqué la cerise sur le gâteau qu’aurait été le Mondial des Clubs. En 2007, on veut plus. Refaire ce que nous avons réussi en 2006, mais en plus, la couronner par la Supercoupe d’Europe ou du Mondial des Clubs. Que ce soit la grande année dans l’histoire du Barça. On m’a toujours appris chez moi qu’il faut toujours aspirer au maximum et que plutôt que de faire un pas en arrière, il faut en faire deux en avant.
Un autre championnat et une nouvelle Ligue des Champions?
Si on l’a déjà fait une fois, pourquoi ne pourrions-nous pas le refaire ? Je sais que c’est difficile et qu’il y a des adversaires très puissants qui cherchent également ses trophées, mais qui peut oser affirmer qu’au jour d’aujourd’hui, il y a une équipe meilleure que le Barça. Je ne parle pas d’une équipe égale au Barça, mais meilleure. Notre obligation est donc d’aspirer à tout sans limiter nos ambitions. Je me vois en 2007 en train de lutter pour la victoire en finale du Mondial des Clubs.
Il semble évident que vous êtes au top autant physiquement que psychologiquement…
Mon frère, mon retour est imminent, beaucoup plus que les gens pensent.
Parole d’Eto’o.
Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga
Source : Sport.es