On attendait Ronaldinho et Henry : on a surtout vu Samuel Eto’o Fils. Excellent tout le match, à l’origine de l’expulsion de Lehmann, le Camerounais a d’abord trouvé un poteau avant d’égaliser pour Barcelone. Il a gagné sa petite Coupe du Monde à lui.
Un duel Ronaldinho-Henry. Ce match devait tourner autour de cette rivalité entre les deux amis qui s’échangent à longueur d’année des textos. L’un a le sourire, l’autre une mine boudeuse. Mais le talent les réunit. Au prix FIFA 2005, Ronnie a devancé Titi. En 2006, ils devraient batailler pour les prix individuels. Mercredi, sur la pelouse du Stade de France, ils se sont donnés l’accolade lors de la cérémonie protocolaire, comme Henry l’avait fait avec Ronaldo lors du quart de finale Real Madrid – Arsenal. Et comme à Madrid, c’est le Français qui domine le Brésilien en début de match. Trois minutes de jeu et Henry a déjà été dangereux deux fois. Le Gunner est en jambes alors que le Brésilien peine à trouver ses marques dans une position très axiale et avancée.
Samuel Eto’o, exilé côté gauche, attend son heure. Souvent le Camerounais s’est plaint de ne pas être considéré à sa juste valeur. Quand on a annoncé Henry à Barcelone, l’ancien joueur de Majorque ne s’était pas démonté. Si Henry vient, il faudra qu’il gagne sa place contre lui où qu’il accepte de jouer à côté avait-il dit. Sûr de lui, arrogant diront certains, Samuel Eto’o Fils en a sans doute eu gros sur la patate de voir que cette finale le projetait encore dans l’ombre de ces deux-là. Alors côté gauche, il a fait mal. Ses prises de balle aussi déroutantes que ses dribbles ont semé la pagaille dans la superbe défense d’Arsenal. D’abord en pure perte jusqu’à ce que l’un de ses tirs n’oblige Almunia à un réflexe avant la pause : poteau.
Frank Rijkaard a compris. Face à une défense jouant aussi bas, avec un Ronaldinho moyen, c’est de son numéro 9 que viendra la solution. Et il faudra de la vitesse dans la surface. Pour accélérer le jeu, Henrik Larsson est la solution. Point d’appui dans l’axe, le Suédois va trouver la solution dans une action amorcée et conclue par le Camrounais de près. Thierry Henry, de l’autre côté du terrain, a compris. Réduits à dix, les Gunners avaient pris l’avantage. Un coup-franc d’Henry sur la tête de Campbell en première mi-temps avait donné un but d’avance aux hommes de Wenger. Mais à cette 76eme minute, Henry sait que le match a basculé. Six minutes plus tôt, bien servi par Hleb, un Titi déjà épuisé par d’incessants replacements défensifs n’avait pas pu gagner son duel avec Victor Valdes….
A la pointe de l’épée barcelonaise, Samuel Eto’o a donc été le grand bonhomme de cette finale. Champion d’Espagne, meilleur buteur de la Liga et vainqueur de la Ligue des Champions, le Camerounais pourrait prétendre à toutes les récompenses individuelles cette année. Hélas, l’élimination du Cameroun lors des éliminatoires du Mondial 2006 devrait coûter cher à ce fantastique attaquant. Son pays ne disputera pas sa finale et Eto’o ne pourra pas rivaliser avec ses deux amis Henry et Ronaldinho. C’est peut-être aussi la raison de la réussite du buteur camerounais. Mercredi 17 mai 2006 à Saint-Denis, Samuel Eto’o Fils jouait un petit peu sa finale de la Coupe du Monde. Et il l’a gagnée…