A quelques jours des matchs retour des différentes coupes d’Afrique des clubs, l’ambiance dans l’état major de certaines équipes Camerounaises ne rassure guère. Aigle de Dschang en champions league est menacé de forfait pour une histoire de cinq millions de francs.
L’Union Sportive de Douala est le dernier club camerounais à monter sur la plus haute marche du podium pour ce qui est des coupes d’Afrique des clubs, c’était en 1981. Depuis lors, les performances de nos équipes sur l’échiquier international laissent à désirer. Cette année encore, ils sont cinq à prendre la direction des stades du continent. Coton Sport de Garoua et Aigle Royale de Dschang ont pris le départ de la champions league par le tour préliminaire. En coupe de la confédération, les espoirs du Cameroun sont défendus par Astres de Douala et Impôts de Yaoundé. Fovu de Baham, l’équipe de la grotte sacrée, comme l’année dernière sera le porte-étendard du pays des lions indomptables en coupe de l’Uniffac.
Au fil des ans, les mêmes problèmes demeurent. Depuis l’année dernière, la situation semble plus grave avec la ‘’démission » du ministère des sports, qui a décidé de ne plus apporter son aide aux équipes engagées en coupe africaine. Astres de Douala pour son baptême de feu sur la scène continentale a eu toutes les difficultés à rallier la capitale Centrafricaine pour son match contre TP USCA de Bangui. Les protégés de Etienne Sonckeng sont arrivés à Bangui à quelques heures du match. L’équipe de Douala a dans un premier temps rencontré beaucoup de problèmes dans l’établissement des passeports des joueurs, avant d’être confrontée aux difficultés liées au transport aérien. Ce qui est tout de même incompréhensible quand on sait que les équipes engagées en coupe africaine ont le statut de l’équipe nationale.
Même l’Aigle de Dschang qui évoluait à domicile au match aller a eu beaucoup de difficultés. La fédération camerounaise de football ayant volontairement décidé d’abandonner le rapace de l’Ouest. Aucune assistance ne serait-ce que morale. Pour le match retour prévu ce week-end à Kumassi, dans l’antre de Asante Kotoko, l’équipe de la Menoua est sérieusement menacée de forfait. Au jour d’aujourd’hui, aucun franc dans les caisses, l’absence du président Pierre Nguefack, actuellement alité en France, est venue quelque peu compliquer la situation du représentant camerounais. Dans l’état major du club, un budget réaliste est fait pour le déplacement du Ghana. Un budget de cinq millions qui prend en compte, quatorze joueurs, un entraîneur, et un dirigeant. Mais ou le bas blesse c’est qu’à quelques jours du match, les caisses restent vides. Même pour couvrir les charges du championnat, le club éprouve beaucoup de difficultés. Un membre de l’équipe vient d’ailleurs de faire le déplacement de Garoua pour aller implorer la clémence du ‘’seigneur » Iya Mohammed afin qu’il donne sa contribution, pour faciliter le déplacement de l’oiseau de la Menoua. Il était aussi question lors des consultations des membres de l’Aigle, de rencontrer le ministre Dieudonné Philippe Mbarga Mboa pour lui faire part de la situation que traverse le club. Il faut signaler que le dernier vol en direction du Ghana est programmé pour Jeudi. Donc si jeudi, l’oiseau de la Menoua n’a pas décollé, la suite sera une affaire de forfait, pour une histoire de 5 millions de FCFA, soit 7700 Euros. Quel honneur bafoué !
Impôts de Yaoundé, l’équipe de la direction des impôts n’est pas mieux lotie. ‘’Je voudrais vous dire que ça me fait mal de parler de ce match, parce que ce que j’ai demandé à mes joueurs est inhumain. Nous avons fait un voyage terrible ! Quand je dis terrible, je ne voudrais pas revenir sur les détails, je peux donner un exemple ; si je vous dis que la veille du match nous avons dormi à même le sol à Bata, vous comprenez que ça a été terrible, et dans un domicile privé, un Camerounais qui nous a hébergé comme ça par amour pour son pays… Donc je vous dis, ça a été terrible. Nous quittons justement Bata le matin du match vers 10h pour arriver à Malabo vers les 13h, et nous sommes obligés d’aller quelques heures après jouer ce match sans manger parce qu’on a seulement pris les sandwichs. Ça a été difficile, mais les gars ont été héroïques ». L’entraîneur principal de Impôts de Yaoundé, détenteur de la coupe du Cameroun, n’a pas caché son amertume devant ce qu’il a vécu en Guinée Équatoriale lors du match aller contre Akonangui. Les raisons de ces difficultés le coach les connaît ; ‘’Je crois que ça part du fait que la première division nous a un peu surpris. Comme vous le savez, on était une équipe de deuxième division et nos activités commençaient en mars. Au niveau de notre hiérarchie, les gens avaient le temps, avec le budget qui commence en janvier de mettre les finances en place pour l’équipe. Obligé de commencer ce championnat en janvier, vous comprenez que ç’a été difficile, il n’y avait pas d’argent dans nos caisses ». Dans ce tableau peu reluisant, seul Coton sport de Garoua présente une situation acceptable. L’équipe de Garoua bénéficie de l’encadrement de la société de Sodecoton de Garoua, qui est habituée à planifier ce genre de rendez-vous continental. Un exemple que les autres sociétés d’État gagneraient à copier pour permettre à notre football de décoller.