À quelques jours du début du championnat (28 janvier), le TPO n’a pas toujours de président. Plus grave, les fissures se sont renforcées entre les différents clivages de supporters. Le préfet du département de la Mifi, Baba Ngamji, s’est impliqué pour éviter le naufrage.
« Ce qui se passe dans le Racing est impossible. C’est comme si je vivais la fin du monde ». Ce cri de détresse est de Me André Marie Tassa, avocat à Bafoussam et supporters de Racing depuis sa petite enfance. Poussée par son amour pour cette équipe, baptisée le Tout puissant de l’Ouest(Tpo), il a du sacrifier toutes les consultations juridiques qu’il devrait mener à son cabinet, cet après-midi du mercredi, 25 janvier 2006, jours du congrès du Tpo. Comme lui, de nombreuses personnes (près d’un millier), fanas de Racing, ont abandonné leurs occupations pour venir contribuer au sauvetage de l’équipe fanion de la métropole provinciale de l’Ouest.
Une opération finalement manquée étant donné qu’il ont quitté la salle du congrès sans pouvoir désigner un bureau dirigeant, sérieux et crédible. Et surtout conduit par un président doté d’une surface financière considérable à l’instar de l’industrielle Fokou Jacob, ou des importateurs, Sylvestre Gboutigne Alias Congelcam et Mbomgning Gabriel alias soppo que l’on annonçait dans les coulisses comme potentiel preneur de l’équipe. Mais malheureusement, tout a capoté lors de l’examen du point d’ordre du jour relatif à l’examen de cette question, personne n’ayant officiellement présenté sa candidature.
D’où des débats sans suite, surtout qu’entre le temps le préfet Baba Ngamdji du département de la Mifi et leurs majestés Njitack Ngompé Pélé de Bafoussam et Tchinda Joseph de Bapi, avaient déserté la salle du congrès. Un vide qui a amplifié la désolation des uns et autres autant que cette image des joueurs, des nouvelles recrues, qui des sacs bandoulières accrochés mollement aux épaules,
les visages froissés, les cris de misères et les menaces de partir parce que chassés de l’hôtel où ils sont hébergés depuis une dizaine de jours. Des tristes clichés qui traduisent la forte amplitude de la crise institutionnelle et financière du Tpo .
Une situation « scandaleuse » d’ailleurs décriée par tous.« L’état des lieux au sein du Racing club de Bafoussam est désastreux. Aucun maillot, aucun ballon, aucune paire de godasses. Il faut donc faire quelque chose». Ce diagnostic posé par le chef supérieur Bafoussam, Njitack Ngompé Pélé, qui depuis le 28 décembre 2005 multiplie des réunions et des tractations de coulisses pour sortir le Tpo de l’auberge, a d’ailleurs retenti comme un coup de poignard dans le dos du millier des supporters.
La gabegie financière
L’autre point saillant de cette crise exposé aux congressistes a été la gestion incohérente (et gabegique ?) du bureau sortant en matière de finances, précisément après la démission de son président, Pierre Fouodjoum. Appelé à s’expliquer devant les congressistes, le manager général, Dominique Soh Téné, n’a pas été suffisamment convaincant. Mais une question paraissait tarauder les esprits : pourquoi donner aux autres membres du bureau alors qu’un trésorier existe ? « Vous ne pouvez pas avoir un trésorier dans une équipe et plusieurs caisses, il existe une crise de confiance », martèlera le nº du 1 du département de la Mifi. Une confirmation de nombreuses incohérences financières que le trésorier, M. Fassi, a déballé lors de la lecture du rapport financier, un document autant partiel que parcellaire.
Au finish, la quête programmée pour soulager la misère des joueurs n’a pas eu lieu. Un vide qui a certainement renforcé les clivages. Au demeurant, le préfet a accepté, comme l’a réclamé M Nzali, le « Général » du club des supporters «l’Armée Cinglée », de prendre les choses en main. Ainsi, une dernière réunion de sauvetages est programmée ce vendredi à la préfecture de Bafoussam. Les portes sont donc ouvertes aux mécènes originaires de ce département ou pas.
Même cette solution, provisoire, n’a pas arrangé les supporters de l’équipe. Venu spécialement de Yaoundé pour la circonstance, André Kuaché, président inter provincial du Centre-Sud-Est, était d’autant plus courroucé que son engagement-après le constat du vide par le président du congrès- à postuler au poste au poste de directeur général n’a pas prospéré. Idem pour Féric Franc Faha, qui hurlait : «Tout était préparé pour qu’au moins 20 millions soient collectés ».
Guy Modeste DZUDIE, à Bafoussam